Mayer, August Liebmann
Expert en peinture espagnole.
Originaire de Darmstadt, August Liebmann Mayer soutient une thèse en histoire de l’art sous la direction d’Heinrich Wölfflin en 1907 à Berlin. Deux ans plus tard, il est nommé conservateur à la Pinacothèque de Munich, dont il devient le conservateur en chef en 1927, tout en continuant à dispenser des cours à l’Université de Munich. En 1931, la campagne de diffamation dont il est victime le pousse à démissionner de ses fonctions. Il est alors accusé de corruption et d’entretenir des liens trop étroits avec le marché de l’art. Avec l’arrivée au pouvoir des nazis en 1933, il fait l’objet de nouvelles attaques dans la presse. Le 24 mars 1933, il est interné à la prison de Munich.
À la fin de l’année 1935, August Liebmann Mayer émigre en France et s’installe à Paris, où il demeure jusqu’à son internement en mai 1940, en raison de sa nationalité allemande. Après sa libération en juin 1940, il renonce à rentrer dans la capitale occupée, et trouve d’abord refuge à Toulouse, avant de s’installer à Nice au début de l’année 1941. Il réside alors à l’hôtel Albert Ier, où il réalise des expertises pour le compte de Karl Haberstock qu’il fréquentait depuis les années 1920. En parallèle, Bruno Lohse, à la tête de l’ERR, se lance à la recherche des œuvres de sa collection. Son appartement parisien est entièrement vidé en 1941. Il est également en contact avec le Suisse Hans Wendland, qui ramène sa fille auprès de lui à Nice après le décès de sa femme le 1er août 1941.
Le 3 février 1944, l’historien de l’art, trahi par le marchand Louis Delclève, est fait prisonnier à Monte-Carlo où il avait fui avec des amis à l’automne 1943. Transféré à Nice, puis au camp de Drancy, il est déporté à Auschwitz par le convoi 69. Il y décède sans doute le 12 mars 1944.