Julliot, Claude-François

[Objets commercialisés] mobilier Boulle, pietra dura.

[Objets commercialisés] pietra dura

[Objets commercialisés]

Claude-François

Son successeur Claude-François Julliot bénéficie de la renommée de son père. Dès 1752, il s’installe quai de la Mégisserie. Néanmoins, Claude-Antoine aide financièrement son fils et lui prête, en janvier et novembre 1754, les sommes de 4 200 et de 6 988 livres pour « employer à leur commerce » (AN, MC, ET/CXII/710).

En 1760, Claude-François Julliot emménage rue Saint-Honoré à l’angle de la rue du Four, à l’enseigne du Curieux des Indes. Après le décès de son père, ses affaires se développent de façon significative et il diversifie ses activités, notamment en servant d’expert pour la prisée et la rédaction des catalogues de ventes aux enchères – comme en 1767, pour celui de Jean de Jullienne (1686-1766), où Claude-François Julliot rédige le catalogue raisonné des porcelaines, anciens laques et meubles de Boulle du fameux collectionneur. Il se rend adjudicataire de nombreux lots dans cette vente, tant pour son compte personnel que pour celui de célèbres amateurs comme Augustin Blondel de Gagny (1695-1776), Pierre-Louis-Paul Randon de Boisset (1708-1776) ou Louis-Marie-Augustin, duc d’Aumont (1709-1782). Il bénéficie alors d’une clientèle prestigieuse.

Dès 1768, Louise-Jeanne de Durfort de Duras, duchesse de Mazarin (1735-1781), sélectionne chez Claude-François Julliot une importante quantité d’objets et plus particulièrement des porcelaines orientales. Le 6 février 1773, elle acquiert chez lui deux vases en forme d’urne, à anses de serpent prises dans la matière, d’ancienne porcelaine bleu céleste de la Chine pour 720 livres (collection particulière) (Vriz S., 2011, p. 58-61).

Le 5 novembre 1777, Claude-François se voit dans l’obligation de faire dresser l’inventaire après décès de son épouse, morte le 27 mai 1776. Jean-Louis Berouin Villercy et Simon-Philippe Poirier réalisent la prisée des effets du Curieux des Indes, comportant environ 1 586 objets, dont 1 086 porcelaines et près de 90 objets en laque et en bronze, des meubles en marqueterie, plus particulièrement avec la technique mise au point par Boulle, et des pierres dures, souvent importées d’Orient, comme des porphyres, des granits, des agates et autres marbres antiques (AN, MC, ET/X/666). À partir du 20 novembre 1777, tout le contenu du magasin est présenté sous le feu des enchères, nous laissant une description très précise du fonds de commerce de Claude-François Julliot. La vente comporte 520 lots de porcelaines orientales et 58 lots d’objets et meubles en laque japonaise ou chinoise, à l’instar du lot 639, où l’on reconnaît un kiosque en laque japonais contenant une boîte à encens (Paris, musée du Louvres, MR380-86 ; MR380-87), dont la monture en vermeil a été réalisée par l’orfèvre parisien Antoine Dutry entre 1775 et 1777.

Les clients fidèles de Julliot participent à la vente. Ainsi, la duchesse de Mazarin fait l’acquisition de plusieurs pièces dont une paire de vases en porcelaine céladon chinois datant du XV^e siècle (collection privée) (Vriz S., 2018, p. 72-73). Julliot vend également des céramiques japonaises, comme une paire de coquilles transformées en pots-pourris en porcelaine d’Arita, datant de la fin du XVII^e siècle, que l’on peut reconnaître dans les exemplaires conservés au Getty Museum de Los Angeles (inv. 77.DI.90.1-2) (Wilson G., 1999, p. 80-84). Sa vente comporte des céramiques à décors kakiemon, très appréciées au XVIII^e siècle, ainsi que toutes les différentes qualités de porcelaines asiatiques que l’on peut se procurer durant la seconde moitié du Siècle des lumières.

Julliot fait également commerce de meubles en marqueterie Boulle ou genre de Boulle. En effet, il livre en septembre 1777, pour la chambre à coucher du comte d’Artois au palais du Temple, une commode genre de Boulle réalisée par Étienne Levasseur (1721-1798) (Paris, musée du Louvre, dépôt du château de Versailles, inv. 2012.V 3581) (Durand J., Dassas F., 2014,p. 404). Claude-François se retire du commerce peu de temps après 1777. Il décède, proche de la ruine, en 1794, dans sa maison rue des Deux-Écus.

Article rédigé par Sylvia Vriz

Claude-François

His successor, Claude-François Julliot, benefitted from his father’s renown. In 1752, he moved to the Quai de la Mégisserie. Nevertheless, Claude-Antoine supported his son financially and in January and November 1754, lent him the sums of 4,200 and 6,988 livres to ‘use for business’ (AN, MC, AND/CXII/710).

In 1760, Claude-François Julliot moved to the Rue Saint-Honoré on the corner of the Rue du Four, to the Curieux des Indes shop. After his father’s death, business boomed and he diversified his activities, in particular working as an expert for the evaluation and drafting of auction catalogues; as he did in 1767, for Jean de Jullienne (1686–1766), when Claude-François Julliot drafted the catalogue raisonné of the famous collector’s porcelain wares, ancient lacquer objects, and Boulle furniture. He bid for many lots in this sale, both for himself and on behalf of famous collectors such as Augustin Blondel de Gagny (1695–1776), Pierre-Louis-Paul Randon de Boisset (1708–1776) and Louis-Marie-Augustin, Duc d’Aumont (1709–1782). At that time, he had a prestigious clientele. 

In 1768, Louise-Jeanne de Durfort de Duras, Duchesse de Mazarin (1735–1781), acquired a large quantity of objects and, in particular, Oriental porcelain wares from Claude-François Julliot. On 6 February 1773, she purchased two urn-shaped vases, with snake handles carved directly in the material, and ancient celestial blue Chinese porcelain for 720 livres (private collection) (Vriz, S., 2011, pp. 58–61).

On 5 November 1777, Claude-François was obliged to draw up the post-death inventory of his wife, who had died on 27 May 1776. Jean-Louis Berouin Villercy and Simon-Philippe Poirier carried out the evaluation of the objects in the Curieux des Indes, comprising around 1,586 objects, including 1,086 porcelain items and almost 90 lacquer and bronze articles, marquetry furniture, in particular furniture made using the technique developed by Boulle, and hard stones, often imported from the East, such as porphyry, granite objects, agates, and marble antiques (AN, MC, AND/X/666). As of 20 November 1777, the entire contents of the shop were presented at auction, providing us with a very precise description of Claude-François Julliot’s business activities. The auction consisted of 520 lots of oriental porcelain wares and 58 lots of objects and Japanese or Chinese lacquered furniture, such as lot 639, which concerned a Japanese lacquer ‘kiosk’ containing an incense box (Musée du Louvre, Paris, MR380–86; MR380–87), whose vermeil mount was made by the Parisian goldsmith Antoine Dutry between 1775 and 1777.

Julliot’s loyal clients attended the sale. Hence, the Duchesse de Mazarin purchased several articles, including a pair of Chinese celadon porcelain vases dating from the fifteenth century (private collection) (Vriz, S., 2018, pp. 72–73). Julliot also sold Japanese ceramic wares, such as a pair of shells transformed into Arita porcelain potpourri vases, dating from the end of the seventeenth century, which can be seen amongst the articles held in the Getty Museum in Los Angeles (inv. 77.DI.90.1–2) (Wilson G., 1999, pp. 80–84). His sale included ceramic wares with Kakiemon decorations, which were very popular in the eighteenth century, as well as all the different types of Asian porcelain objects that could be acquired during the second half of the Enlightenment.

Julliot also traded in Boulle marquetry furniture and furniture in the Boulle style. Indeed, he supplied in September 1777, for the Comte d’Artois’ bedroom in the Palais du Temple, a Boulle-style commode made by Étienne Levasseur (1721–1798) (Musée du Louvre, Paris, on permanent loan from the Château de Versailles, inv. 2012.V 3581) (Durand, J., Dassas, F., 2014, p. 404). Claude-François retired from his business shortly after 1777. He died, almost destitute, in 1794, in his house on the Rue des Deux-Écus.

Article by Sylvia Vriz (translated by Jonathan & David Michaelson)