Bas-relief appliqué à l’origine sur la face interne du volet dextre d’un retable.
-Analyses de la polychromie, Sylvie Colinart, Myriam Eveno, Laboratoire de recherche des musées de France, 1989.
-Étude et restauration, Monique Péquignot, Dominique Faunières, Anne Portal et Marta Rembiesa, 1990-1991, 1998.
-Identification du bois, Loïc Hurtel, Laboratoire de recherche des musées de France, 1989, et Elisabeth Ravaud, Centre de recherche et de restauration des musées de France, 2005.
Relief constitué de cinq planches de bois (tilleul) verticales assemblées à plat-joint.
-Traces de sciage au revers.
-Plusieurs petites fentes et une grande fente longitudinale qui s’ouvre largement entre les pattes de l’âne.
-Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).
-Manques : arrachements dans la partie supérieure du relief ; sexe de l'Enfant mutilé (recouvert postérieurement par un voile de pudeur supprimé par la suite).
-Interventions postérieures au revers du relief : bandes de toile encollées sur certains joints et parties détachées (ailes de l’ange, haut du poteau sur le bord du relief) ; ajout de cinq planches de renfort collées et d’une traverse en Z (retirée vers 1960).
Polychromie d’origine avec quelques restes d'une polychromie postérieure.
1.Polychromie d’origine :
Préparation blanche (carbonate de calcium, colle protéinique).
-Ciel, manteau de la Vierge et auréole : bol ocre rouge foncé, or.
-Cheveux de la Vierge, plumes des anges : mixtion ocrée, or (vestiges).
-Robe de la Vierge : décors en relief moulés et appliqués, dits « brocarts appliqués », très altérés (carbonate de calcium, mixtion jaune, feuille d’étain, feuille d’or avec décor en glacis rouge).
-Voile de la Vierge : blanc.
-Revers du manteau de la Vierge : sous-couche noire, couche bleue (azurite).
-Bœuf : brun-rouge ; âne : gris.
-Mur de l'étable : sous-couche rose, couche rose (glacis rouge, pigment blanc).
-Poteaux de l'étable : gris clair, nœuds du bois : brun clair ocré.
-Paysage : vert clair (vert au cuivre avec blanc de plomb, jaune de plomb et d'étain).
-Carnations : sous-couche rose, couche rose pâle (carbonate de calcium, vermillon, grains de sulfate de baryum, colle protéinique, grains rouges).
2.Restes de la polychromie postérieure (appliquée directement sur la polychromie d’origine sans préparation intermédiaire) :
-Mur : rouge foncé.
-Revers du manteau de la Vierge : bleu-noir.
Gloria in excelsis Deo
Gloire à Dieu au plus haut des cieux
La naissance du Christ à Bethléem est relatée par l’évangéliste Luc (2, 7) : « [Marie] mit au monde son fils premier-né, l’enveloppa de langes et le coucha dans une crèche parce qu’il n’y avait pas de place pour eux à l’hôtellerie ». À ce bref récit s'ajoutent de nombreux évènements mentionnés dans les évangiles apocryphes, dont s'inspirent les représentations dès les premiers siècles chrétiens, et divers éléments issus de textes postérieurs en Occident, qui enrichissent et renouvellent en partie l'iconographie de la Nativité. La scène, sculptée d'après une gravure de Martin Schongauer, reprend ici plusieurs traits iconographiques devenus traditionnels aux 15e et 16e siècles. Le dénuement dans lequel le Christ est né est rappelé par l'étable délabrée. La Vierge est figurée, non plus allongée sur son lit d'accouchée, mais à genoux, adorant le nouveau-né selon la vision de sainte Brigitte de Suède dans la grotte de la Nativité à Bethléem en 1372, que relatent les Révélations. Le bœuf et l'âne, mentionnés dans l'Évangile de l'Enfance du Pseudo-Matthieu se penchent vers l'Enfant nu. Les trois anges dans le ciel, qui tiennent un phylactère sur lequel est inscrit « Gloria in excelsis Deo », évoquent les créatures célestes qui chantent la louange de Dieu après l'annonce aux bergers (Luc 2, 13-14). Les corps des anges sont couverts de plumes selon un type iconographique fréquent dans l'art allemand à la fin du Moyen Âge, qui souligne la particularité de ces êtres ailés, capables de voler comme des oiseaux. Joseph, que la gravure de Schongauer représente à l'arrière-plan, accompagné d'une sage-femme, est absent de cette scène de la Nativité.
Rhin supérieur (Oberrhein), Colmar
La gravure sur cuivre, La Nativité, vers 1470-1480 (L. 4 ; B. 5).
Origine inconnue. Collection de Jean Dollfus (Mulhouse, 1823 - Paris, 1911) qui a acquis la sculpture dans la région de Colmar. Don de la famille Dollfus, 1912.
p. 82, note 1 (la Nativité, école de Colmar).
p. 46 (La Vierge en adoration devant l'Enfant provenant d'une église des environs de Colmar, 15e siècle).
p. 65, n° 537 (La Vierge adorant l'Enfant, école rhénane, troisième quart du 15e siècle).
gravure de Schongauer