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Rodin, Auguste

Statut
Publiée
Contributeur
Leguy, Evelyne
Dernière modification
03/04/2024 16:01 (il y a environ 2 mois)
Type de personne
Type de personne : 
Noms
Nom : 
Rodin
Prénom : 
Auguste
Sexe : 
Nationalité : 
Nom : 
Rodin
Prénom : 
René François Auguste
Qualificatif : 
Naissance et mort
Date de naissance : 
12 novembre 1840
Lieu de naissance : 
Date de mort : 
17 novembre 1917
Lieu de mort : 
Professions / activités
Type de profession / activité : 
Date d'activité : 
1855 - 1917
Biographie
Commentaire biographique : 

Auguste Rodin naît le 12 novembre 1840 à Paris. Il est le fils de Jean-Baptiste Rodin (1803-1883), originaire de Normandie, et de Marie Cheffer (1807-1871), lorraine. À 14 ans, il entre à l’École spéciale de dessin et de mathématiques, connue sous le nom de « Petite école » et située rue de l’École de médecine, qu’il quittera en 1857. Parallèlement, il suit les cours du soir à la manufacture des Gobelins où il travaille d’après le modèle vivant. Il découvre la sculpture en 1855 et entre dans un atelier après avoir reçu une médaille de bronze en dessin.

À partir de 1864, Rodin collabore avec le sculpteur-ornemaniste Albert Carrier-Belleuse (1824-1887) qu’il rejoindra, en 1871, en Belgique ; cette coopération s’achèvera l’année suivante. Toutefois, Rodin reste à Bruxelles jusqu’en 1877, travaillant à divers travaux de décoration architecturale (Palais de la Bourse, puis Palais des Académies). Ce séjour est entrecoupé par deux voyages en Italie (mai-juin 1875 et fin 1875-mars 1876). Le plâtre de L’Âge d’airain estexposéen 1877au Cercle artistique de Bruxelles, puis à Paris ; cette œuvre déclenche une polémique, Rodin étant accusé de moulage sur nature, mais ce scandale contribue à établir sa renommée.

De retour en France, appelé par Carrier-Belleuse, il entre, en juin 1879, à la Manufacture de Sèvres pour laquelle il travaillera plus ou moins sporadiquement jusqu’en 1892.

L’État lui commande, en 1880, La Porte de l’Enfer en bronze destinée au futur musée des Arts décoratifs. Celui-ci est inauguré en 1905, mais sans l’œuvre de Rodin, la commande, non réalisée, ayant été annulée l’année précédente. En 1885, la ville de Calais lui passe commande du Monument des Bourgeois de Calais, inauguré en 1895.

En 1887, il est membre de la sous-commission de l’Exposition universelle de 1889 ; il est également nommé Chevalier de la Légion d’honneur (LH//2779/35). En 1889, il est membre fondateur de la Société nationale des Beaux-Arts et membre du jury de l’Exposition universelle. Cette même année, il reçoit la commande d’un Monument à Victor Hugo ; le premier projet est refusé, la sculpture sera finalement installée dans le jardin du Palais royal. À partir de 1891 et jusqu’en 1895, Rodin mène deux projets simultanément, multipliant les études et maquettes pour un Victor Hugo assis et un Victor Hugo nu destiné au Panthéon. La Société des Gens de Lettres lui commande, en 1891, un Monument à Balzac, refusé par le comité en 1898. Il est promu Officier de la Légion d’honneur en 1892 (LH//2779/35).

À deux pas du Champ de Mars où se déroule l’Exposition universelle de 1900, Rodin présente son œuvre sculpté et dessiné dans un espace dit « pavillon de l’Alma ». Un public nombreux le visite, parmi lequel des collectionneurs ainsi que des artistes japonais qui découvrent l’œuvre de Rodin, alors inconnu au Japon. Ce pavillon sera remonté à Meudon l’année suivante et devient son atelier-musée ; sur ses plans, sera construit le futur musée Rodin de Meudon, inauguré le 29 mai 1948.

En 1903, il est nommé Commandeur de la Légion d’honneur, puis Grand Officier en 1910 (LH//2779/35).

Le Penseur,créé en 1880, est exposé dans sa version plâtre et grand format en 1904 à la Société internationale de Londres.

En 1909, un premier projet de donation à l’État est envisagé par Rodin, projet qui aboutira en 1916 à la création du musée consacré à son œuvre et intégrant l’ensemble de ses collections. Le musée national Auguste Rodin est inauguré en 1919.

Rodin meurt le 17 novembre 1917 à Meudon.

Le japon dans l’œuvre de Rodin versus Rodin et le Japon

Les affinités de Rodin avec l’art japonais sont de natures diverses. À partir de 1885-1890, il fréquente des personnalités japonisantes tels qu’Albert Kahn (1860-1940), Georges Clemenceau (1841-1929), les voyageurs Henri Cernuschi (1821-1896) et Félix Régamey (1844-1907), Edmond de Goncourt (1822-1896) et les habitués du « Grenier d’Auteuil », Félix Bracquemond (1833-1914), Philippe Burty (1830-1890), Gustave Geffroy (1855-1926) et Octave Mirbeau (1848-1917). Il échange artistiquement avec les peintres collectionneurs d’estampes ukiyo-e, dont Claude Monet (1840-1926), Camille Pissarro (1830-1903), Jules Bastien-Lepage, James Mc Neil Whistler (1834-1903), Frits Thaulow (1847-1906) ou encore Raphaël Collin (1850-1916). Rappelons que Rodin a acquis, sans doute sur les conseils d’Octave Mirbeau (1848-1917), Le Père Tanguy de Van Gogh (Paris, musée Rodin, n° inv. P.07302).

Son attrait pour le théâtre japonais se manifeste lors de l’Exposition universelle de 1900 où il assiste au spectacle La Geisha et le Chevalier. Il est séduit par le jeu et l’expression de son interprète, la célèbre actrice japonaise Sada Yacco (川上 貞奴) (1871-1946). Quant à la danse, il est impressionné par la gestuelle et l’expressivité de Hanako 花子(Ôta Hisa, 大田 ひさ, 1868-1945), rencontrée à Marseille lors de l’Exposition coloniale de 1906. Elle posera, entre 1907-1912, pour une série de dessins et de sculptures (cinquante-huit têtes et masques).

Il est encore davantage fasciné par un matériau employé depuis longtemps par les Chinois puis les Japonais : le grès céramique. Balzac ou Jean d’Aire prendront vie dans ce matériau grâce à Paul Jeanneney (1860-1920).

Si ces liensavec l’art japonais sont aisés à retracer, il est plus délicat de caractériser cette relation en ce qui concerne la conception graphique et plastique de son œuvre.

On peut attribuer comme une marque d’un japonisme abouti, c’est-à-dire dans sa dernière étape – l’assimilation –, ses nus dessinés de mémoire qu’il définit en 1900 comme des « instantanés variant entre le grec et le japonais », comme le rapporte C. Judrin dans son article « Le Japon et la naissance du dessin moderne de Rodin » (Rodin le rêve japonais, 2007, p. 11). Le contour pour cerner les volumes et l’exécution rapide à main levée pour surprendre le mouvement évoquent la maîtrise du dessinateur japonais et, selon son expression, c’est « de l’art japonais avec des moyens d’un occidental »(Judrin C., p. 13).

Du vivant même de l’artiste les critiques ont divergé quant au rapprochement de Rodin avec l’esthétique japonaise et les titres japonais dont il gratifie ou annote plusieurs dessins – tels Deux femmes. Beau dessin japonais (D.4526), Vase jap[onais], Psyché japonaise, Japonaise (D.4591), Théâtre japonais (D.3970) – relèvent moins d’une référence iconographique ou stylistique que d’une image précise et furtive de sa pensée toujours en éveil.

À la fin des années 1890, Rodin est sollicité par son ami Octave Mirbeau pour « illustrer » Le Jardin des supplices publié en 1902 par Ambroise Vollard (1866-1939). Il ne s’agit pas d’illustrer mais de transposer graphiquement ce roman, mélange de voluptés et de violences, de meurtre et de sang, de pitié et de douleurs, qualités à rechercher davantage dans la dizaine de dessins non intégrés dans le volume que dans les vingt dessins au trait insérés dans l’ouvrage et reproduits en lithographie par Auguste Clot (1858-1939). Plus expressifs et puissants, ils traduisent le caractère érotique de l’ouvrage – dont l’action se situe en Chine – et intitulés Supplice japonais (D.3958) et Jardin des supplices (D.4258).Dans ces œuvres, Rodin s’attache à représenter les différents supplices : soit un clou enfoncé dans un pied, soit une chevelure féminine d’où s’écoule un filet de sang maculant le sol d’une tache rouge (D.3958). Ce dernier, annoté par Rodin « bas/bas/bas/ …) 5e acte/supplice/japonais, renvoie à la description d’une scène de Mirbeau : « Je vis défendant l’entrée… ») : Une pieuvre, de ses tentacules, enlaçait le corps d’une vierge et, de ses ventouses ardentes et puissantes, pompait l’amour, tout, à la bouche, aux seins, au ventre. Et je crus que j’étais dans un lieu de torture et non dans une maison de joie et d’amour » (p. 158-159). Littérature « fin de siècle » et xylographie japonaise s’entremêlent,la description de Mirbeau renvoie à la célèbre estampe érotique de Katsushika Hokusai 葛飾 北斎 tiré de l’album Kino-e no Komatsu (v. 1814). Cette estampe a d’ailleurs inspiré Rodin pour un dessin aquarellé intitulé La Pieuvre (D.1526), aussi suggestif, plus stylisé et abstrait que la xylographie japonaise.

« J’ai dessiné toute ma vie, mon art rejoint celui du Japon », écrit Rodin en 1910 à Arishima (1883-1974) directeur de la revue Shirakaba.

Numata Kazumasa 沼田 一雅 (1873-1954), Nakamura Fusetsu 中村 不折 (1866-1943) et Oka Seiichi (1868-1944), étudiants en peinture et sculpture, admirateurs du sculpteur, sont reçus par le« Maître » à Meudon le 6 octobre 1904 ; Rodin offre à chacun un dessin. Fusetsu commente son cadeau : « […] pour le contour du visage, il obtient cette ligne de toute beauté en la traçant d’un seul jet depuis l’oreille. Quant à la ligne de l’épaule et à la ligne qui part de l’omoplate au muscle trapézoïdal que nous autres ne saurions produire qu’à grand peine, en nous y reprenant dix ou vingt fois il les trace comme de rien, d’un seul coup de crayon » (Judrin C., p. 11). Ce « seul coup de crayon » ne rappelle-t-il pas les dessins cursifs d’un Hokusai dans ses recueils de la Mangwa ou de l’album Ippitsu gafu ?

De même, Takamura Kotaro 高村 光太郎 (1883-1956), sculpteur diplômé de l’École des Beaux-arts de Tokyo, écrit à son ami sculpteur, Ogihara Morie 荻原 守衛 (1879-1910) - se considérant comme élève de Rodin en 1907, à propos de l’exposition de dessins vue à la galerie Devambez en 1908 : « Une ligne fine et étrange […]. En regardant les dessins, j’avais l’impression de sentir l’odeur et la chaleur de la peau humaine. Personne dans l’art du passé, n’a su exprimer à ce point le charme infini du corps féminin à travers la morbidezza de sa chair » (Judrin C., p. 12). Idée corroborée par le secrétaire de Rodin, le poète Rainer Maria Rilke, évoquant « un contour qui cueille la nature à vous en couper le souffle […], des lignes qui n’ont jamais eu une telle force d’expression même sur les très rares croquis japonais » (Rilke R. M., 1903).

Ces personnalités japonaises admiratrices de l’art du « grand maître » sont les ambassadeurs de l’œuvre de Rodin au Japon. Elles diffusent son œuvre par la rédaction d’articles élogieux accompagnés de reproductions dans la revue Shirakaba白樺et par la pratique de leur art marquée du sceau de la sculpture moderne occidentale.

Article rédigé par Geneviève Aitken

Commentaire biographique : 

Auguste Rodin was born on November 12, 1840 in Paris. He was the son of Jean-Baptiste Rodin (1803-1883), originally from Normandy, and Marie Cheffer (1807-1871), from Lorraine. At 14, he entered the École spéciale de dessin et de mathématiques, known as the "Petite école", located rue de l'École de médecine, which he left in 1857. At the same time, he attended evening courses at the Manufacture des Gobelins, where he worked from the live model. He discovered sculpture in 1855 and entered a studio after receiving a bronze medal in drawing.

From 1864, Rodin collaborated with the sculptor-decorator Albert Carrier-Belleuse (1824-1887) whom he joined in Belgium in 1871; this cooperation ended the following year. However, Rodin remained in Brussels until 1877, working on various architectural decorations (Palais de la Bourse, then Palais des Académies). This stay was punctuated by two trips to Italy (May-June 1875 and end of 1875-March 1876). The plaster of The Age of Bronze (L’Âge d’airain) was exhibited in 1877 at the Cercle Artistique de Bruxelles, then in Paris; this work triggered a controversy, Rodin being accused of moulding from life, but the scandal helped to establish his fame.

Back in France, called by Carrier-Belleuse, he entered the Manufacture de Sèvres in June 1879, where he worked more or less sporadically until 1892.

In 1880, the State gave him a commissioned for The Gates of Hell (La Porte de l’Enfer) in bronze, for the future Musée des Arts décoratifs. This was inaugurated in 1905, but without Rodin’s work, which was never completed, the commission having been canceled the previous year. In 1885, the city of Calais commissioned him to build the Monument des Bourgeois de Calais, inaugurated in 1895.

In 1887, he was a member of the sub-commission of the Exposition universelle  of 1889; he was also named Chevalier de la Légion d’honneur (LH//2779/35). In 1889, he was a founding member of the Société Nationale des Beaux-Arts and a member of the jury for the Exposition universelle. That same year, he received the commission for a Monument à Victor Hugo; the first project refused, the sculpture would finally be installed in the garden of the Palais Royal. From 1891 until 1895, Rodin carried out two projects simultaneously, multiplying the studies and models for a seated Victor Hugo and a naked Victor Hugo intended for the Pantheon. In 1891, the Société des Gens de Lettres commissioned a Monument à Balzac from him, which was refused by the committee in 1898. He was promoted to Officier de la Légion d’honneur  in 1892 (LH//2779/35).

A stone's throw from the Champ de Mars where the Universal Exhibition of 1900 took place, Rodin presented his sculpted and drawn work in a space known as the "pavillon de l'Alma". It was visited by a large public, including collectors as well as Japanese artists who discovered the work of Rodin, then unknown in Japan. This pavilion would be reassembled in Meudon the following year and became his workshop-museum; on his plans, the future Musée Rodin in Meudon would be built, inaugurated on May 29, 1948.

In 1903, he was named Commandeur de la Légion d’honneur, and Grand Officier in 1910 (LH//2779/35).

The Thinker (Le Penseur), created in 1880, was exhibited in its plaster and large format version in 1904 at the International Society in London.

In 1909, a first project of donation to the state was envisaged by Rodin, a project which would lead in 1916 to the creation of the museum dedicated to his work and integrating all of his collections. The Musée national Auguste Rodin was inaugurated in 1919.

Rodin died on November 17, 1917 in Meudon.

Japan in Rodin's Work versus Rodin and Japan

Rodin's affinities with Japanese art were of various kinds. From 1885-1890, he frequented figures of Japonisme such as Albert Kahn (1860-1940), Georges Clemenceau (1841-1929), the travellers Henri Cernuschi (1821-1896) and Félix Régamey (1844-1907), Edmond de Goncourt (1822-1896), and the regulars of the "Grenier d'Auteuil", Félix Bracquemond (1833-1914), Philippe Burty (1830-1890), Gustave Geffroy (1855-1926), and Octave Mirbeau (1848-1917). He exchanged artistically with painters and collectors of ukiyo-e prints, including Claude Monet (1840-1926), Camille Pissarro (1830-1903), Jules Bastien-Lepage, James Mc Neil Whistler (1834-1903), Frits Thaulow (1847-1906), or even Raphael Collin (1850-1916). It should be remembered that Rodin acquired, no doubt on the advice of Octave Mirbeau (1848-1917), Le Père Tanguy by Van Gogh (Paris, Musée Rodin, inv. no. P.07302).

His attraction to Japanese theatre was evident at the Exposition universelle of 1900 where he attended the show La Geisha et le Chevalier. He was seduced by the play and expression of his interpreter, the famous Japanese actress Sada Yacco (川上 貞奴) (1871-1946). As for dance, he was impressed by the gestures and expressiveness of Hanako 花子 (Ôta Hisa, 大田 ひさ, 1868-1945), encountered in Marseilles during the Exposition coloniale of 1906. Between 1907-1912, she posed for a series of drawings and sculptures (58 heads and masks).

He was even more fascinated by a material long used by the Chinese and then the Japanese: ceramic stoneware. Balzac or Jean d'Aire would come to life in this material thanks to Paul Jeanneney (1860-1920).

While these links with Japanese art are easy to trace, it is more difficult to characterise this relationship with regard to the graphic and plastic design of his work.

We can attribute as a mark of a successful Japonisme, that is to say in its last stage - assimilation - his nudes drawn from memory which he defined in 1900 as "snapshots varying between Greek and Japanese", as reported by C. Judrin in his article "Le Japon et la naissance du dessin moderne de Rodin " (Rodin le rêve japonais, 2007, p. 11). The outline that defines the volumes and the rapid freehand execution that enlivens the movement evoke the mastery of the Japanese draftsman; according to his expression, it is "Japanese art with the means of a Westerner" (Judrin C., p. 13).

Even during the artist's lifetime, critics differed as to Rodin's rapprochement with Japanese aesthetics and the Japanese titles with which he bestowed or annotated several drawings - such as Beau dessin japonais (D.4526), Vase jap[onais], Psyché japonaise, Japonaise (D.4591), Théâtre japonais (D.3970) – are less iconographic or stylistic references than precise and furtive images of his constantly active mind.

At the end of the 1890s, Rodin was asked by his friend Octave Mirbeau to "illustrate" Le Jardin des supplices published in 1902 by Ambroise Vollard (1866-1939). It was not a matter of illustrating but rather of graphically transposing this novel, a mixture of voluptuousness and violence, murder and blood, pity and pain, qualities found more in the 10 drawings not integrated into the volume that in the 20 line drawings included in the book and reproduced in lithography by Auguste Clot (1858-1939). More expressive and powerful, they translate the erotic character of the work - whose action takes place in China - and entitled Supplice japonais (D.3958) and Jardin des supplices (D.4258). In these works, Rodin endeavours to represent the various tortures: either a nail driven into a foot, or female hair from which flows a trickle of blood staining the ground with a red stain (D.3958). The latter, annotated by Rodin "low/low/low/ … (fifth act/torture/Japanese, referring to the description of a scene from Mirbeau: "I live defending the entrance..."): “An octopus, from its tentacles, embraced the body of a virgin and, with its ardent and powerful suction cups, pumped love, everything, in the mouth, in the breasts, in the belly. And I believed that I was in a place of torture and not in a house of joy and love” (p. 158-159). Fin-de-siècle literature and Japanese xylography intertwine; Mirbeau's description refers to Katsushika Hokusai's famous erotic print 葛飾 北斎 from the album Kino-e no Komatsu (c. 1814). This print also inspired Rodin for a watercolour drawing entitled The Octopus (La Pieuvre) (D.1526), ​​just as suggestive as, but more stylised and abstract than, Japanese xylography.

"I have drawn all my life, my art rejoins that of Japan", wrote Rodin in 1910 to Arishima (1883-1974), director of the review Shirakaba.

Numata Kazumasa 沼田 一雅 (1873-1954), Nakamura Fusetsu 中村 不折 (1866-1943) and Oka Seiichi (1868-1944), painting and sculpture students, admirers of the sculptor, were received by the "Master" in Meudon on October 6, 1904; Rodin offered everyone a drawing. Fusetsu commeneds on his gift: “[…] for the contour of the face, he gets that beautiful line by drawing it in one stroke from the ear. As for the line of the shoulder and the line that starts from the scapula to the trapezoidal muscle, which the rest of us could only produce with great difficulty, going back to it 10 or 20 times, he traces them out of nowhere, a single stroke of the pencil” (Judrin C., p. 11). Is this "single pencil stroke" not reminiscent of the cursive drawings of a Hokusai in his collections of the Mangwa or the album Ippitsu gafu?

Similarly, Takamura Kotaro 高村 光太郎 (1883-1956), a sculptor who graduated from the Tokyo School of Fine Arts, wrote to his sculptor friend, Ogihara Morie 荻原 守衛 (1879-1910) - considering himself a pupil of Rodin in 1907 , about the exhibition of drawings seen at the Devambez gallery in 1908: “A fine and strange line […]. Looking at the drawings, I felt like I felt the smell and warmth of human skin. No one in the art of the past has been able to express to such an extent the infinite charm of the female body through the morbidezza of her flesh” (Judrin C., p. 12). This idea was corroborated by Rodin's secretary, the poet Rainer Maria Rilke, evoking "an outline that takes your breath away from nature [...], lines that have never had such force of expression even on very rare Japanese sketches” (Rilke R. M., 1903).

The figures of Japonisme who admired the art of the "grand master" acted as ambassadors of Rodin's work in Japan. They spread his work by writing laudatory articles accompanied by reproductions in the magazine Shirakaba (白樺) and by practicing their art marked with the seal of modern western sculpture.

Article by Geneviève Aitken (translated by Jennifer Donnelly)

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Victor Goloubew et Auguste Rodin sont amis ; le sculpteur réalise un buste de Nathalie Goloubew et participe au tome III d’Ars Asiatica. (source : Rodin, Auguste, Coomaraswamy, Ananda K., Goloubew Victor, Havell, Ernest Binfield. Sculptures çivaïtes. Bruxelles : G. Van Oest, 1921)

« Les époux fréquentèrent la meilleure société de la capitale et ils firent très vite la connaissance d'Auguste Rodin. Le grand sculpteur qui portait un vif intérêt aux arts de l'Asie s'était lié avec eux, et de cette époque date son amitié pour le jeune orientaliste. Victor Goloubew dirigeait alors sa curiosité de riche collectionneur vers la peinture chinoise et la miniature persane. Dans l'atelier de la rue de l'Université, Nathalie posait pour un buste en marbre qui eut plus tard une réplique en bronze. » (source : Malleret, Louis. « Le vingtième anniversaire de la mort de Victor Goloubew (1878-1945) ». Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient. tome 53, n° 2, 1967, p. 333)

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Jeanne Bardy (1872-1954) a été l'élève de Rodin.

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Hanako est un modèle de Rodin.

Bibliographies / archives
Sources en ligne
Référence de notice : 
500016619
Date de consultation : 
17/11/2017
Source
Institut national d'histoire de l'art (France)
Licence
Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Articles & actualités
Commentaire interne

Publié dans le volume 2 du Dictionnaire des historiens d'art Champs Répertoire des historiens d'art déplacés suite à mise en ligne de février 2011

Commentaire biographique : 1854 : entre à l'Ecole de dessin et de mathématiques, future Ecole des arts décoratifs ; 1864 : L'homme au nez cassé est refusé au Salon ; 1871 : rejoint Carrier-Belleuse en Belgique ; 1875 : voyage en Italie ; 1877 : L'Age d'Airain ; 1879 : Le Penseur ; 1880 : commande de La Porte de l'Enfer ; 1884-1886 : Les Bourgeois de Calais ; 1898 : le Balzac, exposé au Salon avec Le Baiser, soulève un scandale, et est refusé par la Société des gens de lettres qui l'avait commandé en 1891 ; 1908 : installation à l'Hôtel de Biron ; 1909 : Victor Hugo ; 28 juillet 1916 : legs à la France de ses œuvres et collections.

Maître : Carrier-Belleuse ??? Sujet d'études précis : Vie artistique au XIXe s., Moyen-Age, cathédrales.

Documentation personne : PARIS, musée Bouchard, HB 88 19 : portrait collectif, en pied, sculpture en plâtre, par Louis Henri Bouchard, v. 1922 ; id. HB 84 988 : portrait collectif, en buste, de profil, sculpture en bronze, par Louis Henri Bouchard, v. 1923 ; id. HB 84 085 : portrait collectif, en pied, sculpture en plâtre, par Louis Henri Bouchard, v. 1922 ; id. HB 84 624 : portrait, en buste, de profil, sculpture en bronze, par Louis Henri Bouchard, v. 1923 ; DIJON, musée (?), INV 48.53 : portrait, collectif, en pied, sculpture en bronze, par Louis Henri Bouchard, v. 1922 ; BORDEAUX, musée des Beaux-Arts, Bx 14 : portrait, en buste, de profil, médaillon en bronze, par Jean Désiré Ringel d'Illzach, 1884 ; RENNES, musée des Beaux-Arts, INV 897.7.13 : portrait, en buste, de profil, médaillon en bronze, par Victor Peter ; DOUAI, musée de la Chartreuse, 1955 : portrait, de profil, médaillon en bronze, par Jean Désiré Ringel d'Illzach. Bibliothèque de l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts : Ph 15988 : portrait, photographie, par Dornac (dit). Bibliothèque de l'Institut de France : Objet NS 7325 n° 2. Bibliothèque nationale de France : N2 ; Ne 101 ; Coll. Nadar, Na 236 (gr. fol.) n° 2236 ; Na 237 (gr. fol.) n° 1187 ; Na 238 (gr. fol.) n° 9115 ; Coll. Laruelle, Ne 63 t. 88 p. 60 ; Coll. Laruelle, Ne 63 t. 132 p. 93 ; Coll. Laruelle, Ne 63 t. 139 p. 124. Documentation du Musée d'Orsay : PHO 1987 28 74 : portrait, à mi-corps, de profil, photographie, par Pierre Bonnard, entre 1895 et 1900 ; PHO 1994 46 8 : portrait, en buste, de face, photographie, par Paul Boyer ; PHO 1981 27 4 : portrait, en buste, de 3/4, photogravure, d'après une photographie d'Alvin Langdon Coburn, 1908 ; PHO 1995 1 : portrait, en buste, de profil, photographie, par Gertrude Käsebier, v. 1905 ; PHO 1981 30 16 : portrait, en buste, de profil, photographie, par Edward Steinchen, 1911 ; PHO 1981 22 9 : portrait, de profil, photographie, par Edward Steinchen, 1903 ; PHO 1983 165 546 425 : portrait, en buste, de 3/4, photographie, par Reutlinger (dit). Réunion des Musées Nationaux : Paris, musée RODIN, : plusieurs centaines de portraits photographiques ; id. S 2985 : portrait collectif, à mi-corps, de profil, sculpture en bronze, 1923 ; id. S 5850 : portrait, en pied, sculpture en bronze, par Louis Henri Bouchard, v. 1922 ; id. S 1213 : portrait, en buste, sculpture en bronze, par Emile Antoine Bourdelle, 1909 ; id. S 1214 : portrait, en pied, sculpture en bronze, par Emile Antoine Bourdelle, 1910 ; id. S 2987 : portrait, en buste, de profil, médaillon en bronze, par Marie Cassavetti-Zambacco, v. 1890-1900 ; id. S 1695 : portrait, en buste, sculpture en plâtre, par Camille Claudel, 1888 ; id. S 1384 : portrait, en buste, sculpture en plâtre, par Camille Claudel, 1888 ; id. S 1021/CG 125 : portrait, en buste, sculpture en bronze, par Camille Claudel, 1888 ; id. S 1152 : portrait, tête, sculpture en pierre, par Jules Desbois, 1910 ; id. S 1215 : portrait, en buste, sculpture en bronze, par Jules Desbois, v. 1902 ; id. S 2133 et 2134 : portrait, en buste, sculpture en plâtre, par Jean Alexandre Joseph Falguière, 1900 ; id. S 1834 : portrait, en buste, sculpture en plâtre, par Jean Alexandre Joseph Falguière, 1900 ; d. S 2920 : portrait, en buste, sculpture en plâtre, par Jean Alexandre Joseph Falguière, 1900 ; id. S 2982 : portrait, tête, de profil, sculpture en terre cuite, par Gaillepand (dit), 1902 ; id. S 1388 : portrait, de profil, médaillon en plâtre, par Gaillepand (dit) ; id. S 524 : portrait, en pied, sculpture en bronze, par Constantin Ganesco, avant 1914 ; id. S 1386 : portrait, sculpture en plâtre, par Charles Lucien Léandre, après 1890 ; id. S 2538 : portrait, tête, sculpture en plâtre, par Louis Dominique Mathet, 1919 ; id. S 2132, S 1832, S 1833, S 1499 et S 1390 : portrait, en buste, sculpture en plâtre, par Paul Paulin, 1917 ; id. S 2980 : portrait, en buste, de profil, sculpture en plâtre, par Paul Paulin, v. 1890 ; id. S 3977 : portrait, en buste, sculpture en bronze, par Paul Paulin, 1917 ; id. S 5780 : portrait, accroupi, sculpture en plâtre, par Auguste Rodin, v. 1890 ; id. S 2983 : portrait, en buste, de profil, médaillon en bronze, par Jean Désiré Ringel d'Illzach ; id. D 119 : portrait, tête, de face, dessin, par Auguste Rodin lui-même, v. 1860 ; id. S 2986 : portrait, en buste, de profil, médaillon en bronze, par Sir William Rothenstein, 1897 ; id. S 3068 : portrait, en buste, sculpture en bronze, par Séraphin Soudbinine, 1909 ; id. S 3067 : portrait, en pied, sculpture en bronze, par Séraphin Soudbinine, 1910 ; id. S 2981 : portrait, en buste, de profil, sculpture en bronze, par John Tweed, v. 1890 ; id. S 6075 et 6076 : portrait, main droite, sculpture en plâtre, anonyme, 1917 ; id. S 3213 : portrait, en pied, sculpture en plâtre, anonyme ; id. S 2984 : portrait, à mi-corps, de profil, sculpture en bronze, anonyme, v. 1890 ; id. S 2991 : portrait, en buste, sculpture en terre cuite, anonyme, v. 1890 ; id. S 1835 : portrait, tête, sculpture, anonyme. Bibliographie de : L'art, entretiens réunis par Paul Gsell. 1911 ; Les cathédrales de France. 1914 Caso 1963, p. 153


Base Envois de Rome FMP, fichier Artistes.fp7, notice £Rodin, René François Auguste£ 12/12/2016. Notice modifiée le : 12/12/2016. Rédacteur : France Lechleiter.

Rédacteur
Geneviève Aitken