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Eysséric, Joseph

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Dernière modification
23/05/2023 09:03 (il y a 12 mois)
Type de personne
Type de personne : 
Noms
Nom : 
Eysséric
Prénom : 
Joseph
Nom : 
Eysséric
Prénom : 
Joseph Marie Philippe
Qualificatif : 
Sexe : 
Nationalité : 
Naissance et mort
Date de naissance : 
20 novembre 1860
Lieu de naissance : 
Date de mort : 
3 juillet 1932
Lieu de mort : 
Adresses
Type d'adresse : 
Date de l'adresse : 
1894 - mentionné en
Adresse : 

14 rue Duplessis

Code postal : 
84200
Ville : 
Type d'adresse : 
Date de l'adresse : 
1893 - 1894 - mentionné en
Adresse : 

Hôtel Corneille

5, rue Corneille

Code postal : 
75006
Ville : 
Professions / activités
Type de profession / activité : 
Prix et distinctions
Prix / distinction : 
Date prix / distinction : 
1894
Biographie
Commentaire biographique : 

Joseph Eysséric est professeur de géographie à Carpentras où il naît le 20 novembre 1860. Issu de la bourgeoisie locale, il est le fils d’une professeure de Lettres à l’école normale d’Aix-en-Provence et d’un professeur de mathématiques élémentaires au collège de Carpentras, où il fait également ses études.

Joseph Eysséric, géographe de formation

Joseph Eysséric reprend dans un premier temps l’œuvre de son père et se charge de la réédition de ses traités d’arithmétique théorique et pratique. Il tient également à jour sa Géographie de la France,dont la première édition date de 1868 (Dubled, 1969). Il est lui-même l’auteur d’une Nouvelle Géographie (1882), qui reçoit les louanges du géographe Jean Brunhes (1869-1930) [bibliothèque Inguimbertine, Ms. 2495]. Il est nommé officier d’Académie en 1894 (Le Temps, 19 janvier 1894).

Joseph Eysséric s’impose comme un géographe de métier. Il fréquente les cercles d’érudition locaux. Il devient membre de la Commission météorologique du Vaucluse, membre titulaire de l’Académie du département le 1er mars 1895 et en est élu vice-président en 1898. Il est également reconnu dans la capitale : il est admis en 1892 parmi les membres de la Société de géographie de Paris, tout comme son père, sous le parrainage de Charles Delagrave (1842-1934), libraire et éditeur à Paris, et du géologue Emmanuel de Margerie (1862-1953). Eysséric adhère également à la Société de géographie commerciale de Paris, intronisé le 3 mai 1898, après son voyage en Afrique. Il adhère au conseil de ladite société l’année suivante et devient membre fondateur de 1909 à 1914.

Un géographe de terrain

Eysséric a tout d’abord exploré la France et ses pays frontaliers ; après avoir visité l’Italie en 1877, il se rend en 1882 en Suisse. À partir de 1887, il s’en éloigne, parcourant la Belgique, le Pays-Bas, l’Espagne, l’Afrique du Nord, ou encore la Corse. En 1890, après la Grèce, il visite la Turquie, les États-Unis et le Canada. Deux voyages le conduisent en 1892, puis vers 1900, au Spitzberg en Norvège.

De 1893 à 1895, il effectue sous les auspices du ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts un tour du monde, qui l’amène à visiter plus particulièrement la Chine Orientale et son grand fleuve, le Yangzi (Changjiang [長江]).

L’année suivante, le ministère lui accorde à nouveau une mission gratuite, pour explorer le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Ce voyage comporte son lot de péripéties. Il est en effet fait prisonnier par les Gouros ; un épisode, qu’il relatera dans la revue populaire LeTour du Monde (1900). Il découvre surtout ce qu’il croit être les sources du Bandama rouge. Cette mission lui permet de compter parmi la liste des nominés pour la médaille Centre Afrique, aux côtés des explorateurs Gabriel Bonvalot (1853-1933) et Émile Hourst (1864-1940). La Société de géographie de Paris lui décerne le prix Léon Dewez pour l’ensemble de ses travaux. À son retour, il se rend en Russie, où il s’intéresse aux gisements de pétrole situés au Caucase. En 1900, il participe à la mission organisée par l’astronome Guillaume Bigourdan (1851-1932) du Bureau des longitudes, qui vise à observer l’éclipse de Soleil à Hellin, dans le sud-est de l’Espagne, sur la route d’Albacete à Murci. Il observe ainsi l’éclipse totale de Soleil du 28 mai 1900, à la station secondaire d’Albacete.

Astronome, Eysséric contribue à l’élaboration de la « photographie monochromatique de la couronne » du soleil lors de l’éclipse totale du 30 août 1905, observée à Sfax en Tunisie (Ciel et Terre, 1905). Sous la tutelle de l’Observatoire de Paris, avec son groupe de Cormeilles-en-Parisis, réputé pour avoir pris de nombreuses photographies, il observe, en 1912, l’éclipse solaire à la Batterie de Cotillon, « muni d’une lunette qui, il y a quelques années, lui servit d’arme défensive contre les sauvages de la Côte d’Ivoire, lesquels la prenaient pour un canon » (La Dépêche de Brest, 1912).

Si les voyages reposent sur une volonté scientifique de documenter le territoire, ils peuvent s’effectuer également en dilettante ; le voyage relève ainsi d’un exercice physique. Son adhésion en 1899 au Club alpin français, sous le parrainage de l’inventeur de l’orographie Franz Schrader (1844-1924) et d’Emmanuel de Margerie, l’atteste. Eysséric est même désigné comme étant un « alpiniste intrépide » (Un passant, 1900, p. 159).

Explorateur et artiste

Reconnu en qualité de géographe sérieux, Joseph Eysséric cumule compétence scientifique et talent artistique. Il compte parmi ses maîtres Denis Bonnet (1789-1817) et Évariste Bernardi de Valernes (1816-1896). Il s’est également initié à la peinture auprès de l’artiste Jules Laurens (1825-1901). Il a sans doute tiré parti de l’expérience de ce peintre voyageur, qui avait lui-même participé à la mission scientifique organisée en Turquie et en Perse par l’ingénieur Xavier Hommaire de Hell (1812-1848), de 1846 à 1849. Dans les années 1880, son maître l’introduit dans le cercle parisien de « La Petite Vache » (Prat S., 1998). L’élève fréquente ainsi assidûment les ateliers de grands artistes, tels Edgar Degas (1834-1917) et Henri Matisse (1869-1954), avec qui il noue des liens d’amitié (Prat S., 1998). L’atelier d’Eysséric a même pignon sur rue, figurant dans l’Almanach du commerce de l’industrie, au titre d’artiste-peintre, de 1902 à 1908, après ses deux grandes missions scientifiques.

Eysséric est reconnu dans les cercles artistiques et expose ses œuvres lors de divers salons parisiens et provinciaux. À l’échelle régionale, la Société vauclusienne des Amis des arts le compte parmi ses membres. Il en sera nommé sociétaire perpétuel en 1934. En 1898, il fait partie de la Société des Amis des arts de Nîmes. À l’échelle nationale, il devient membre en 1931 de la Société des artistes français. De 1900 à 1931, il figure à l’Annuaire de l’Association des artistes peintres, sculpteurs, architectes, graveurs et dessinateurs. Dès 1899, il contribue activement à l’Association des peintres de la montagne, soutenu par le Club alpin français, dont il est également membre à vie. Il adhère à l’Association amicale des paysagistes français. Il participe ainsi aux expositions des Beaux-Arts d’Avignon (mai1882, 1900, 1901), Nîmes (1883), Montpellier (1887), Orange (1888), Nice (1906), et Paris (1904). Il participe au Salon des peintres orientalistes (1903, 1905, 1906, 1908, 1910, 1911, 1913, 1914) et aux salons organisés par l’Association professionnelle des artistes. C’est dire l’importance qu’il accorde à ses œuvres et la dimension esthétique qu’il leur attribue. Il s’agit principalement de paysages, de marines, fruits de ses nombreuses excursions.

L’art comme engagement

Entre ses voyages, Eysséric ne manque pas de participer à différents congrès en France ou à l’étranger, où il fait part de son opinion sur l’état de la France coloniale.

Tout comme les projections lumineuses qui se déroulent pendant ces séances publiques, les expositions permettent une présentation visuelle des territoires traversés. À l’issue de son tour du monde, Joseph Eysséric reçoit du ministère de l’Instruction publique l’autorisation d’exposer, le 21 décembre 1894, ses photographies et albums de dessins dans les locaux de la Société de géographie de Paris, situés au 184, boulevard Saint-Germain. C’est une exposition qui marque les esprits, et retient notamment l’attention du médecin, anthropologue et fondateur du Musée ethnographique du Trocadéro Ernest-Théodore Hamy (1842-1908) [AN, F/17/2960).

La participation d’Eysséric au Salon des peintres orientalistes français est révélatrice à bien des égards. Si l’on se réfère aux statuts de l’association, le but est « de favoriser les études artistiques conçues sous l’inspiration des pays et des civilisations d’Orient et d’Extrême-Orient » et de « faire mieux connaître ces pays et ces races indigènes ». Répondant à une soif d’exotisme, l’image sert également le projet de propagande du gouvernement, profitant de cette « fascination de l’image » (Bénédicte L., 1897, p. 3).

Joseph Eysséric expose le résultat de ses voyages au cours de différents Salons artistiques, parisiens et provinciaux, preuve du double statut qu’il donne à ses œuvres, perçues dans leur dimension artistique et propagandiste. Son statut de président du comité local de la Fédération littéraire et artistique du sud-est et de l’Afrique du Nord obtenu en 1926 suggère cette ambivalence. Certaines de ses œuvres sont même exposées dans les musées de la région : musée Duplessis de Carpentras et musée Calvet d’Avignon.

Un autre canal de diffusion est privilégié : la carte postale. Cette image, qui voyage et se transmet, nourrit une esthétique du souvenir et une certaine conception de l’espace.

Avec son ami Eugène Gallois (1856-1916), Joseph Eysséric participe en mars 1900 au lancement du bulletin mensuel de l’Institut colonial marseillais L’Expansion française coloniale et devient membre du comité de direction et de la Société d’études industrielles, commerciales, maritimes et financières, créées par la suite. Il partage avec son confrère une conception utilitaire de la géographie, pouvant contribuer aux sciences coloniales et à l’extension de l’influence française dans le monde. En mars 1914, il est nommé membre du jury de l’Exposition nationale et coloniale.

Une implication de la vie culturelle de la cité

Outre son investissement dans l’avenir colonial de la France, Joseph Eysséric s’investit dans la vie de sa ville natale. En 1891, il documente aux côtés de l’illustrateur Charles Lopis (1872-1947) et du photographe Philippe Isnard (18 ? -19 ? ; actif à Carpentras en 1890) l’Histoire de Carpentras de Joseph Liabastres (1842-1904), conservateur de la bibliothèque Inguimbertine.

À partir de 1892, il joue un rôle important dans le comité de la bibliothèque Inguimbertine. De 1924 à sa mort, en 1932, il en est le vice-président.

Vers la fin de sa vie, il tend à s’impliquer davantage dans la vie politique de la cité. En 1931, il devient vice-président du conseil d’administration du comité de Carpentras, fondé en 1914. Il se préoccupe des victimes de guerre et se rapproche de la Société française de secours aux blessés militaires à la même date.

Un polygraphe

Géographe, explorateur, artiste, astronome, sociologue et démographe, Joseph Eysséric est notamment l’auteur de l’ouvrage Politique laïque et Dépopulation. Finis Galliæ ? en 1931, dans lequel il donne son point de vue sur l’enseignement laïque. Il est également l’inventeur d’un abri saute-vent pour l’automobile, la navigation maritime et aérienne, publiant ses recherches dans la Revue aéronautique en 1912. Il contribue ainsi à l’Association française pour l'avancement des sciences, figurant sur la liste régionale des membres en 1929 (p. 56). Il devient également membre de la Société française de navigation aérienne, fondée en 1872. Ainsi, Joseph Eysséric s’impose comme un véritable polygraphe.

Article rédigé par Florence Adrover

Commentaire biographique : 

Joseph Eysséric was a professor of geography in Carpentras, where he was born on November 20, 1860. Coming from the local bourgeoisie, he was the son of a professor of letters at the école normale of Aix-en-Provence and a professor of elementary mathematics at the collège of Carpentras, where he also studied.

Joseph Eysséric, Geographer by Training

Joseph Eysseric initially resumed the work of his father and took charge of the re-edition of his treatises on theoretical and practical arithmetic. He also kept his Géographie de la France, whose first edition dates from 1868 (Dubled, 1969), up to date. He was himself the author of Nouvelle Géographie (1882), which was praised by the geographer Jean Brunhes (1869-1930) [bibliothèque Inguimbertine, Ms. 2495]. He was appointed an officer of the Académie in 1894 (Le Temps, January 19, 1894).

Joseph Eysséric stood out as a professional geographer. He frequented local scholarly circles. He became a member of the Vaucluse Meteorological Commission (Commission météorologique du Vaucluse), a full member of the Académie of the department on March 1, 1895, and was elected vice-president in 1898. He was also recognised in the French capital: he was admitted in 1892 to the Geographical Society of Paris, like his father, under the sponsorship of Charles Delagrave (1842-1934), bookseller and publisher in Paris, and geologist Emmanuel de Margerie (1862-1953). Eysseric also joined the Commercial Geography Society of Paris (Société de géographie commerciale de Paris), inducted on May 3, 1898, after his trip to Africa. He joined the council of this society the following year and became a founding member from 1909 to 1914.

Field Geographer

Eysseric first explored France and its border countries. After visiting Italy in 1877, he went to Switzerland in 1882. From 1887, he moved away, traveling through Belgium, the Netherlands, Spain, North Africa, and even Corsica. In 1890, after Greece, he visited Turkey, the United States and Canada. Two trips led him in 1892, then around 1900, to Spitsbergen in Norway.

From 1893 to 1895, under the auspices of the ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, he traveled around the world, which led him to visit Eastern China and its great river, the Yangtze (Changjiang [長江] ).

The following year, the ministry again granted him a free mission to explore Senegal and Côte d'Ivoire. This trip had its share of adventures. He was taken prisoner by the Guros; an episode which he recounted in the popular magazine Le Tour du Monde (1900). Above all, he discovered what he believed to be the sources of the Red Bandama. This mission allowed him to be among the list of nominees for the medal of Centre Afrique, alongside explorers Gabriel Bonvalot (1853-1933) and Émile Hourst (1864-1940). The Geographical Society of Paris awarded him the Léon Dewez prize for all of his work. On his return, he went to Russia, where he became interested in the oil fields in the Caucasus. In 1900, he took part in the mission organised by the astronomer Guillaume Bigourdan (1851-1932) of the Bureau des longitudes, which aimed to observe the solar eclipse at Hellin, in the south-east of Spain, on the route from Albacete to Murci. He thus observed the total solar eclipse of May 28, 1900, at the secondary station of Albacete.

As astronomer, Eysseric contributed to the elaboration of the "monochromatic photograph of the crown" of the sun during the total eclipse of August 30, 1905, observed in Sfax in Tunisia (Ciel et Terre, 1905). Under the tutelage of the Paris Observatory, with his group from Cormeilles-en-Parisis, renowned for having taken numerous photographs, he observed the solar eclipse in 1912 at the Batterie de Cotillon, "equipped with a telescope which, a few years ago, served as a defensive weapon against the savages of the Ivory Coast, who took it for a cannon” (La Dépêche de Brest, 1912).

While these journeys were based on a scientific desire to document the territory, they also had aspects of the dilettante; the trip also gave the opportunity for physical exercise. His membership in 1899 of the Club alpin français, under the sponsorship of the inventor of orography Franz Schrader (1844-1924) and Emmanuel de Margerie, attests to this. Eysseric was even referred to as an "intrepid mountaineer" (Un Passant, 1900, p. 159).

Explorer and Artist

Recognized as a serious geographer, Joseph Eysséric combined scientific competence and artistic talent. He counted among his masters Denis Bonnet (1789-1817) and Évariste Bernardi de Valernes (1816-1896). He was also introduced to painting with the artist Jules Laurens (1825-1901). He undoubtedly tapped into the experience of this traveling painter, who had himself participated in the scientific mission organised in Turkey and Persia by the engineer Xavier Hommaire de Hell (1812-1848), from 1846 to 1849. In the 1880s, his master introduced him to the Parisian circle of "La Petite Vache" (Prat S., 1998). The student thus assiduously frequented the studios of great artists such as Edgar Degas (1834-1917) and Henri Matisse (1869-1954), with whom he forged friendships (Prat S., 1998). Eysseric's workshop even had a storefront, appearing in the Almanach du commerce de l’industrie, as an artist-painter, from 1902 to 1908, after his two major scientific missions.

Eysseric was recognised in artistic circles and exhibited his works at various Parisian and provincial fairs. At the regional level, the Société vauclusienne des Amis des arts included him as a members. He was named perpetual member in 1934. In 1898, he joined the Société des Amis des arts de Nîmes. At the national level, he became a member in 1931 of the Society of French Artists. From 1900 to 1931, he appeared in the Annuaire de l’Association des artistes peintres, sculpteurs, architectes, graveurs et dessinateurs. From 1899, he actively contributed to the Association des peintres de la montagne, supported by the Club alpin français, of which he was also a life member. He was a member of the Association amicale des paysagistes français. He thus participated in the Beaux-Arts exhibitions in Avignon (May 1882, 1900, 1901), Nîmes (1883), Montpellier (1887), Orange (1888), Nice (1906), and Paris (1904). He participated in the Salon des peintres orientalistes (1903, 1905, 1906, 1908, 1910, 1911, 1913, 1914) and in the salons organised by Association professionnelle des artistes (1903, 1905, 1906, 1908, 1910, 1911, 1913, 1914). This shows the importance he gave to his works and the aesthetic dimension he attributes to them. These were mainly landscapes, seascapes, the fruit of his many excursions.

Art as Engagement

Between his travels, Eysséric participated in various congresses in France and abroad, where he shared his opinion on the state of colonial France.

Like the projections at these public sessions, the exhibitions facilitated visual presentations of the territories he had traversed. Following his world tour, on December 21, 1894, Joseph Eysséric received authorisation from the Ministry of Public Instruction to exhibit his photographs and albums of drawings in the premises of the Paris Geographical Society, located at 184, boulevard Saint-Germain. This exhibition made an impression, and in particular caught the attention of the doctor, anthropologist, and founder of the Musée ethnographique du Trocadéro Ernest-Théodore Hamy (1842-1908) [AN, F/17/2960).

Eysseric's participation in the Salon des peintres orientalistes français is revealing in many respects. If we refer to the statutes of the association, its aim was "to promote artistic studies conceived under the inspiration of the countries and civilisations of the East and the Far East" and to “make these countries and these native races better known.” Responding to a penchant towards exoticism, the images also served the government's projects of propaganda, taking advantage of this "fascination of the image" (Bénédicte L., 1897, p. 3).

Joseph Eysséric exhibited the outcomes of his travels during various artistic salons, Parisian and provincial, proof of the double status he gave to his works, perceived both in dimensions of both art and propaga. His status as president of the local committee of the Fédération littéraire et artistique du sud-est et de l’Afrique du Nord obtained in 1926 suggests this ambivalence. Some of his works are even exhibited in museums in the region: the musée Duplessis in Carpentras and the musée Calvet in Avignon.

Another means of distribution was favoured: the postcard. This image, which travelled and was transmitted, nourished an aesthetic of memory and a certain conception of space.

With his friend Eugène Gallois (1856-1916), Joseph Eysséric participated in March 1900 in the launch of the monthly bulletin of the Institut colonial marseillais, L'Expansion française coloniale, and became a member of the management committee and of the Société d'études industrielles, commerciales, maritimes et financières, which was subsequently founded. He shared with his colleagues a utilitarian conception of geography, which could contribute to colonial sciences and to the extension of French influence in the world. In March 1914, he was named a member of the jury for the Exposition nationale et coloniale.

Involvement in the Cultural Life of the City

In addition to his investment in the colonial future of France, Joseph Eysséric was involved in the life of his hometown. In 1891, he documented alongside the illustrator Charles Lopis (1872-1947) and the photographer Philippe Isnard (18? -19?; active in Carpentras in 1890) the Histoire de Carpentras by Joseph Liabastres (1842-1904), curator of the bibliothèque Inguimbertine.

From 1892, he played an important role in the committee of the bibliothèque Inguimbertine. He served as its vice-president from 1924 until his death in 1932.

Towards the end of his life, he tended to become more involved in the political life of the city. In 1931, he became vice-president of the board of directors of the Carpentras committee, founded in 1914. He was concerned with victims of the war and  at the same time joined forces with the Société française de secours aux blessés militaires.

A Polygraph

Geographer, explorer, artist, astronomer, sociologist and demographer, Joseph Eysséric is the author of the book Politique laïque et Dépopulation. Finished Galliae? in 1931, in which he gives his point of view on secular education. He was also the inventor of a windshield shelter for the automobile, maritime and air navigation, publishing his research in the Aeronautical Review in 1912. He thus contributed to the French Association for the Advancement of Science, appearing on the regional list of members in 1929 (p. 56). He also became a member of the French Air Navigation Society, founded in 1872. Thus, Joseph Eysséric established himself as a veritable polygraph.

Article by Florence Adrover (translated by Jennifer Donnelly)

Evénements
Type d'événement : 
Date de l'événement : 
24 mars 1888 - 2 mai 1888
Lieu de l'événement : 
Type d'événement : 
Date de l'événement : 
1890
Type d'événement : 
Date de l'événement : 
19 août 1891 - 14 octobre 1891
Lieu de l'événement : 
Commentaire Evénements : 

Mission conférée par le Ministère de l'Instruction Publique

Thèmes d'étude
Période étudiée : 
Secteur fondamental d'étude : 
Commentaire Thèmes d'étude : 

[Objets collectionnés] Photographies prises par Joseph Eysséric lui-même & photographies prises par d'autres et achetées par Eysséric

Commentaire Thèmes d'étude : 

Joseph Eysséric a fait don de ses œuvres à plusieurs institutions. Le fonds de l’Inguimbertine est le plus important, riche de plus de 60 photographies prises en Asie. Celles-ci sont contrecollées sur carton, avec bordures, réunies en trois albums, non reliés. Le fonds de la Société de géographie de Paris présente quant à lui des lacunes. SSur les dix clichés données par le photographe en 1895, après sa remontée du Yangzi, il n’en reste plus que six. Eysséric recourt à différents médiums pour rendre compte du réel. Croquis, aquarelles, peintures et photographies sont autant de moyens permettant de documenter le terrain.

La pensée d’une « iconographie géographique »

De sa double formation, géographe et artiste, Joseph Eysséric tire une approche singulière de la géographie et de l’image photographique. La notion d’« iconographie géographique » apparaît en tête de ses deux projets d’exploration soumis au ministère de l’Instruction publique.

Son tour du monde est conçu « à l’effet de réunir des documents cartographiques de géographie générale et spécialement d’iconographie géographique », « en relevant par la photographie, le dessin, l’aquarelle ou l’étude peinte, des panoramas, des horizons, des sites intéressants du point de vue géographique et géologique » (AN, F/17/2960).

La photographie : une pratique collective

Pour sa première mission, Eysséric requiert l’aide d’un ami proche, Gaston Guérin, sur lequel nous avons peu de renseignements. Il précise que c’est en Chine que son concours lui sera le plus utile (AN, /17/2960). À la faveur d’une ampliation de l’arrêté de mission du ministère de l’Instruction publique, daté du 10 octobre 1893, Guérin est affecté à la mission comme aide à la prise de vue photographique. Par ailleurs, si ses notes de voyage, son carnet et sa correspondance recensent minutieusement sa progression picturale, numérotant ses aquarelles et ses peintures au grés des étapes parcourues, Eysséric n’évoque à aucun moment des scènes de prise de vue. Aussi, force est de constater qu’il s’impose avant tout comme peintre, se révélant plus habile à manier le pinceau qu’à manipuler la chambre noire. Le secrétaire général de la Société de géographie Charles Maunoir (1830-1901), sollicité par le ministère afin de donner son avis sur le projet proposé par Eysséric, fait l’éloge d’un artiste confirmé, d’un « homme extrêmement consciencieux », juste et rapide dans l’exécution de ses dessins, capable de s’adapter à son terrain (AN, F/17/2960).

Préparation à la collecte de vues

Si Eysséric fait montre de son expérience en matière d’observation, il requiert tout de même les conseils de Charles Maunoir. Le programme du voyage n’étant pas encore fixé à la fin du mois de juin 1893, ce dernier s’en tient à des généralités. Par rapport à la photographie, le dessin lui semble premier, bien que les deux soient complémentaires. Il recommande à ce titre la photographie instantanée, « un judicieux moyen de reproduction des foules ou de rendre des attitudes » (AN, F/17/2960). Si les photographies ont été effectivement prises sur le vif, elles attestent d’une maîtrise technique aléatoire : flou des personnages en mouvement, surexposition des photographies. Les croquis complètent celles-ci, relevant d’un geste rapide, et comportant intrinsèquement « des visées sommaires » (AN, F/17/2960), mais utiles lorsque les conditions pour la prise de vue ne sont pas réunies.

L’accent est mis sur l’annotation des photographies. Il s’agit principalement de prendre la mesure des distances et de les reporter sur celles-ci. Charles Maunoir recommande d’utiliser une ouverture focale ample, et délivre des conseils sur la prise de vue panoramique : noter le point de vue, la distance des points les plus éloignés, l’altitude ; et surtout, nommer le lieu en question. Pour les photographies prises des sommets, Maunoir insiste sur la nécessité de conserver intacte la ligne d’horizon, comme point de repère. Il recommande d’assortir chaque vue d’« une légende sommaire, indiquant le jour et même le moment de la journée auxquels le dessin a été exécuté » (AN, F/17/2960). Eysséric s’en tiendra à quelques annotations pour les photographies.

Certaines consignes se réfèrent spécifiquement à la Chine, dont les caractéristiques géologiques sont à rendre visibles. La présence du lœss et les tonalités singulières du territoire sont ainsi à mettre en exergue. Le dessin et la peinture apportent ce qui fait défaut à la photographie, à savoir la couleur. En ce sens, ces œuvres picturales apportent « un complément précieux de ses vues photographiques » (AN, F/17/2960). Maunoir ajoute encore le cas spécifique de la navigation, attirant l’attention sur les marges du regard, qui doit prendre en compte les bords du fleuve et les embarcations fluviales. Les croquis doivent s’accompagner de précisions d’ordre technique. Les carnets rendent compte de cet effort d’observation des rouages techniques des différents bâtiments sur lesquels a pu naviguer Eysséric.

Les injonctions formulées par Maunoir invitent à une conception iconographique exhaustive et totalisante. Il s’agit de cerner l’ensemble des aspects des pays traversés : les cours d’eau, les paysages, la faune et la flore, les mœurs et les coutumes, avec un souci d’exemplarité. Il ne s’agit pas de multiplier les prises de vue d’un phénomène qui serait redondant. Le photographe doit agir avec circonspection, et faire des choix. Eysséric privilégie les bords du fleuve : les haleurs et les nautoniers chinois entrent dans son viseur ; le paysage, lui, apparaît évanescent.

La pratique photographique sur le terrain

Eysséric ne respectera pas entièrement ce strict cahier des charges. Les facteurs humains (Eysséric ayant été confronté aux contingences du terrain et aux comportements imprévisibles des observés) et climatiques conditionnent incidemment le processus photographique, ou même pictural. Il n’en reste pas moins que l’image s’avère pensée en amont.

Eysséric développe une recherche conceptuelle, qu’il ne théorise pas, mais qui est mise en exergue dans ses ordres de mission, comme faire-valoir. Dans ses carnets, l’artiste voyageur évoque ses peintures comme des « tableaux d’observation ». Alors que la photographie relève de l’instantané, la pratique picturale nécessite une réalisation sur un temps long, un arrêt sur image, qui marque un moment particulier du voyage. Le dessin désigne ainsi une autre manière d’appréhender le réel. Cet acte performatif n’est pas sans susciter quelque hostilité de la part des autochtones. Eysséric se trouve ainsi confronté à la curiosité excessive des Chinois et se voit même molesté, victime de jets de pierre.

Le Yangzi, cette « grrrrrrande expédition »

Le Yangzi bénéficie d’un traitement iconographique particulier. Son exploration s’insère dans un périple plus long, commencé en novembre 1893. La Chine, où il arrive le 3 avril 1894 après un court séjour au Tonkin, est considérée comme l’acmé du voyage. Le Yangzi est cette « grrrrrrande expédition » (bibliothèque de l’Inguimbertine, Ms. 2507), où Eysséric a la fierté de hisser le pavillon français, comme il le mentionne dans une lettre adressée à son oncle (bibliothèque Inguimbertine, Ms. 2507). Il remonte le Yangzi jusqu’à Xinling (信陵) [Yunnan (雲南)] qui se situe à huit jours de jonque, en amont d’Yichang (宜昌).

L’intention d’Eysséric est de compléter les renseignements recueillis par le consul Frédéric Haas (1843-1915) et Berger dans leur voyage à Chongqing (重慶), ville ouverte aux étrangers depuis 1890. L’explorateur se documente in situ, recueillant les témoignages de certains de ses prédécesseurs : Hobson, qu’il rencontre à Hankou (汉口) [Wuhan (武汉)] et à Pékin (北京), et auprès des Pères Stanislas Chevalier (1852-1930) et Pierre Heude (1836-1902), auxquels il rend visite à l’Observatoire de Zi-ka-wei (Xujiahui [徐家汇]) à Shanghaï (上海). Dans son voyage, le géographe n’emprunte pas de routes nouvelles ; seuls quelques segments relèvent de l’inconnu. L’étude de l’hydrographie du Yangzi, déjà parcouru, apporte toutefois un nouvel éclairage sur la navigabilité du haut fleuve, et fait l’objet d’une note adressée au ministère de l’Instruction publique (AN, F/17/2960).

Dans un rapport circonstancié, l’explorateur relève l’aspect difficile de cette portion du fleuve, entrecoupée de rapides particulièrement périlleux, même si, selon lui, ce danger semble avoir été exagéré par ses prédécesseurs. Pour améliorer la navigabilité du fleuve, Eysséric avance ainsi un ensemble de propositions, dont il mesure la difficulté à les mettre en place. Pour lui, le Yangzi est bien une grande voie commerciale, malgré sa navigation difficile.

L’image latente

La production de l’image photographique est tout d’abord envisagée à un court terme, le processus étant amené à s’interrompre, par précaution, pour éviter de gâter la pellicule au grand jour. L’explorateur se sépare de ses clichés, en les adressant à des personnes de confiance. Le 1er janvier 1894, Eysséric préfère ainsi envoyer les pellicules imprimées de son Kodak, à son oncle Gustave, fondateur de la confiserie carpentrassienne de berlingots. Ce paquet, contenant entre autres deux rouleaux de photographies et 71 pellicules, est « à placer soigneusement » pour que Joseph Eysséric puisse les déballer sereinement à son retour (bibliothèque Inguimbertine, Ms. 2507). « Les photos sont classées dans des enveloppes étiquetées » (bibliothèque Inguimbertine, Ms. 2507). Si Eysséric a déjà conscience avant même le développement du fait que certaines pellicules sont endommagées ou ratées, cela ne diminue en rien la valeur qu’il attribue à ses photographies, jugées « précieuses » malgré tout (bibliothèque Inguimbertine, Ms. 2507). Il adresse également certaines de ses pellicules au géographe Maurice Viguier, à qui il demande de les conserver (bibliothèque Inguimbertine, Ms. 2507). Ce n’est que dans un second temps qu’il passera par le circuit officiel du ministère, conscient peut-être de la portée de cette nouvelle mission et animé de la volonté de publier ces images. Le ministère de l’Instruction publique est ainsi l’intermédiaire entre l’Administration coloniale et un certain M. Robaut, avocat à la Cour d’appel de Paris, qui s’occupera de les développer et de les retrier.

Concernant son album de dessins de Port-Saïd à Calcutta, Eysséric recommande encore à son oncle de « ne laisser feuilleter l’album qu’à des personnes archisoignées, et le classer avec les autres dessins », ajoutant : « si vous saviez combien chaque croquis représente d’efforts, de volonté et de travail ! » (bibliothèque Inguimbertine, Ms. 2507). L’image circule dans le cadre d’une parenthèse domestique, qui deviendra caduque au retour du voyageur, qui s’occupera de leur développement, du tirage des épreuves et de la constitution de leur appareil critique, adapté au public visé.

Producteur et collecteur d’images

Eysséric publie certaines de ses œuvres dans les Annales de géographie (1895-1896), présentant deux aquarelles du Yangzi (1895-1896), et dans la revue populaire Le Tour du Monde (1900), à l’occasion d’un compte-rendu de ses péripéties en Afrique. À ce propos, Emmanuel de Margerie l’encourage à publier ses dessins (bibliothèque Inguimbertine, Ms. 2495).

En outre, le producteur d’images peut se faire aussi collecteur d’images, enrichissant une collection personnelle, reflet d’un regard singulier. À Mandalay, Eysséric fait ainsi la rencontre du photographe et marchand d’art Felice Beato (1832-1909). Il est fort probable que certaines photographies aient été achetées auprès de lui, Eysséric mentionnant dans ses carnets des achats « peu encombrants » (bibliothèque Inguimbertine, Ms. 2507a). Aussi, sa coopération avec Berger à Chongqing lui vaut de recevoir de lui deux photographies, dont on trouve trace dans les archives municipales de Carpentras (bibliothèque Inguimbertine, 26.628 [35]).

Article rédigé par Florence Adrover

Commentaire Thèmes d'étude : 

Joseph Eysseric donated his works to several institutions. The Inguimbertine collection was the most important, with more than 60 photographs taken in Asia. These were laminated on cardboard, with borders, and gathered in three unbound albums. The collection of the Geographical Society of Paris contains gaps. Of the ten shots given by the photographer in 1895, after his descent of the Yangtze, only six remain. Eysseric used various mediums to reflect reality; sketches, watercolours, paintings and photographs were all means of documenting the terrain.

The Thought of a "Geographical Iconography"

From his dual training as a geographer and an artist, Joseph Eysséric developed a singular approach to geography and the photographic image. The notion of "geographical iconography" appears at the top of his two exploration projects submitted to the Ministry of Public Instruction.

His world tour was designed "for the purpose of bringing together cartographic documents of general geography and especially of geographical iconography", “evoking, by photography, drawing, watercolour, or painted studies, the panoramas, horizons, interesting sites from a geographical and geological point of view" (AN, F/17/2960).

Photography: A Collective Practice

For his first mission, Eysséric required the help of a close friend, Gaston Guérin, about whom we have little information. He specified that his assistance would be most useful in China (AN, /17/2960). Thanks to an extension of the mission decree of the Ministry of Public Instruction, dated October 10, 1893, Guérin was assigned to the mission as a photographic assistant. Moreover, while his travel notes, notebook, and correspondence meticulously list his pictorial progress, numbering his watercolours and his paintings according to the stages covered, Eysséric does not at any time mention shooting scenes. Also, it is clear that he considered himself above all a painter, proving to be more skilful in handling the brush than the darkroom. The secretary general of the Geographical Society, Charles Maunoir (1830-1901), asked by the ministry to give his opinion on the project proposed by Eysséric, praised a confirmed artist, an "extremely conscientious man", fair and quick in the execution of his drawings, capable of adapting to his field (AN, F/17/2960).

Preparing to Collect Views

While Eysseric demonstrated his experience in observation, he still required the advice of Charles Maunoir. With the program of the trip still not fixed at the end of June 1893, the latter stuck with generalities. In comparison with photography, drawing seemed to him primary, although the two are complementary. As such, he recommended instant photography, "a judicious means of reproducing crowds or rendering attitudes" (AN, F/17/2960). While the photographs were indeed taken on the spot, they attest to a random technical mastery: blurring of the moving figures, overexposure of the photographs. The sketches complete these, relating to a quick gesture, and intrinsically comprising "summary aims" (AN, F/17/2960), but useful when the conditions for shooting are not met.

Emphasis is placed on the annotation of photographs. It is mainly a matter of taking the measurement of distances and noting them. Charles Maunoir recommended using a wide focal aperture, and gave advice on panoramic photography: note the point of view, the distance from the furthest points, the altitude; and above all, name the place in question. For the photographs taken from the summits, Maunoir insisted on the need to keep the horizon line intact, as a point of reference. He recommended accompanying each view with "a brief caption, indicating the day and even the time of day on which the drawing was executed" (AN, F/17/2960). Eysseric would stick to a few annotations for the photographs.

Some instructions refer specifically to China, whose geological characteristics had to be made visible. The presence of loess and the unique tones of the territory should thus be highlighted. Drawing and painting provide what is lacking in photography, namely colour. In this sense, these pictorial works provide "a valuable complement to his photographic views" (AN, F/17/2960). Maunoir added the specific case of navigation, drawing attention to the margins of the gaze, which took into account the banks of the river and river craft. The sketches needed to be accompanied by technical details. The notebooks report on this effort to observe the technical workings of the various buildings on which Eysseric was able to visit.

The injunctions formulated by Maunoir invite an exhaustive and totalising iconographic conception. All aspects of the countries crossed were sought to be identified: the rivers, the landscapes, the fauna and the flora, the mores and the customs, with a concern for exemplarity. It was not a matter of redundantly increasing the shots of one phenomenon; the photographer should rather act with circumspection, and make choices. Eysseric favoured the banks of the river: in his view, Chinese haulers and sailors enter his sights; the landscape appears evanescent.

Photographic Practice in the Field

Eysseric did not fully comply with these strict specifications. Human factors (Eysseric having been confronted with the contingencies of the terrain and the unpredictable behaviour of those observed) and climatic factors inadvertently conditioned the photographic or even pictorial process. In any case, the image needed to be thought out in advance.

Eysseric developed conceptual research, which he did not theorise, but which is highlighted in his mission orders, as a foil. In his notebooks, the traveling artist refers to his paintings as "observation paintings". While photography was instantaneous, the pictorial practice required realisation over a long time, a freeze frame, marking a particular moment of the journey. Drawing thus was another way of apprehending reality. This performative act did not avoid arousing some hostility on the part of the inhabitants. Eysseric was thus confronted with the excessive curiosity of the Chinese and was even harassed, becoming the victim of stone throwing.

The Yangtze, the "grrrrrrande expédition"

The Yangtze benefits from a particular iconographic treatment. His exploration is part of a longer journey, begun in November 1893. His arrival in China, on April 3, 1894 after a short stay in Tonkin, was considered the peak of the trip. The Yangtze was a "grrrrrrande expédition" (Bibliothèque de l'Inguimbertine, Ms. 2507), where Eysséric was proud to hoist the French flag, as mentioned in a letter to his uncle (Bibliothèque Inguimbertine, Ms. 2507) . He went up the Yangtze to Xinling (信陵) [Yunnan (雲南)], eight daysupstream from Yichang by junk (宜昌).

Eysseric's intention was to complete the information collected by the consul Frédéric Haas (1843-1915) and Berger during their trip to Chongqing (重慶), a city open to foreigners since 1890. The explorer documented himself onsite, collecting the testimony of some of his predecessors: Hobson, whom he met in Hankou (汉口) [Wuhan (武汉)] and Beijing (北京), and with Fathers Stanislas Chevalier (1852-1930) and Pierre Heude (1836-1902), whom he visits at the Zi-ka-wei Observatory (Xujiahui [徐家汇]) in Shanghai (上海). In his journey, the geographer took no new roads; only a few segments were previously unknown. The study of the hydrography of the Yangtze, which had already been traversed, nevertheless shed new light on the navigability of the upper river, and became the subject of a note addressed to the Ministry of Public Instruction (AN, F/17/2960 ).

In a detailed report, the explorer noted the difficult aspect of this portion of the river, interspersed with particularly perilous rapids, even if, according to him, this danger seemed exaggerated by his predecessors. To improve the navigability of the river, Eysséric put forward a set of proposals, the difficulty of which he measured in implementing them. For him, the Yangzi represented a great trade route, despite its difficult navigation.

The Latent Image

The production of the photographic image was first of all envisaged in the short term, the process being brought to a halt, as a precaution, to avoid spoiling the film in broad daylight. The explorer separated himself from his pictures, sending them to people he trusts. On January 1, 1894, Eysséric thus preferred to send the printed film from his Kodak to his uncle, Gustave, founder of the Carpentras confectionery of berlingots. This package, containing among other things two rolls of photographs and 71 rolls of film, was "to be handled with care" so that Joseph Eysséric could unpack them serenely on his return (bibliothèque Inguimbertin, Ms. 2507). "The photos are filed in labeled envelopes" (bibliothèque Inguimbertin, Ms. 2507). If Eysseric was already aware even before the development of the fact that certain films were damaged or unviable, it in no way diminished the value he attributed to his photographs, which despite everything he considered "precious" (bibliothèque Inguimbertin, Ms. 2507). He also sent some of his films to the geographer Maurice Viguier, with a request to keep them (bibliothèque Inguimbertin, Ms. 2507). It was only later that he would go through the official circuit of the ministry, perhaps aware of the scope of this new mission and animated by the desire to publish these images. The Ministry of Public Instruction was thus the intermediary between the Colonial Administration and a certain Mr. Robaut, lawyer at the Paris Court of Appeal, who would take care of developing and removing them.

Regarding his album of drawings from Port-Saïd to Calcutta, Eysseric further recommended to his uncle to "only let super-prepared people leaf through the album, and file it with the other drawings", adding: “if you knew how much effort, will, and work is represented in each sketch!” (bibliothèque Inguimbertine, Ms. 2507). The image circulates within the framework of a domestic parenthesis, which will become obsolete on the traveler’s return, who would take care of their development, the printing of the proofs, and the constitution of their critical apparatus, adapted to the target audience.

Maker and Collector of Images

Eysseric published some of his works in the Annales de géographie (1895-1896), presenting two watercolours of the Yangtze (1895-1896), and in the popular review Le Tour du Monde (1900), on the occasion of an account of his adventures in Africa. In this regard, Emmanuel de Margerie encouraged him to publish his drawings (bibliothèque Inguimbertin, Ms. 2495).

The image producer also became an image collector, enriching a personal collection, reflecting a singular gaze. In Mandalay, Eysséric met the photographer and art dealer Felice Beato (1832-1909). It is highly probable that some photographs were purchased from him, Eysseric mentioning in his notebooks some "not bulky" purchases (bibliothèque Inguimbertine, Ms. 2507a). Also, his cooperation with Berger in Chongqing earned him two of his photographs, traces of which can be found in the municipal archives of Carpentras (bibliothèque Inguimbertin, 26.628 [35]).

Article by Florence Adrover (translated by Jennifer Donnelly)

Liens entre personnes
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Joseph Eysséric rejoint en 1899 le Club alpin français, sous le parrainage de Franz Schrader et d’Emmanuel de Margerie. (Source : notice Agorha "Joseph Eysséric" rédigée par Florence Adrover)

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Joseph Eysséric rejoint en 1899 le Club alpin français, sous le parrainage de Franz Schrader et d’Emmanuel de Margerie. (Source : notice Agorha "Joseph Eysséric" rédigée par Florence Adrover)

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Joseph Eysséric s'initie à la peinture auprès de l’artiste Jules Laurens. (Source : notice Agorha "Joseph Eysséric" rédigée par Florence Adrover)

Bibliographies / archives
Source
Institut national d'histoire de l'art (France)
Licence
Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Rédacteur
Florence Adrover