Förster, Otto Karl Helmut

Après l’obtention d’un doctorat en histoire de l’art sous la direction de Heinrich Wölfflin à Munich, Otto Förster entre en tant que stagiaire au Wallraf-Richartz-Museum de Cologne en avril 1921. Il y est engagé à titre d’assistant scientifique l’année suivante. Le 1er avril 1925, il devient conservateur du département de peinture ancienne, puis est nommé responsable du département culturel du musée deux ans plus tard. C’est pour succéder à Ernst Buchner, appelé à la direction des Bayerische Staatsgemäldesammlungen de Munich en mars 1933, que Förster se voit confier la direction intérimaire de la pinacothèque du musée de Cologne, dont il est officiellement nommé directeur le 1er septembre de la même année. 

Förster adhère au NSDAP dès le mois de mai 1933. S’il ne dispose que de faibles moyens financiers pour enrichir les collections du musée entre 1933 et 1939, le budget qui lui est alloué à cet effet augmente considérablement sous l’Occupation, quand le maire de Cologne, Peter Winkelnkemper (1902-1944), estime le temps venu de faire de sa ville une métropole artistique de renommée nationale. Pour procéder à ces achats, Otto Förster et son plus proche collaborateur, Helmut May, directeur du cabinet des estampes, se rendent à Paris à partir de septembre 1941, où ils sont en relation avec de nombreux marchands. On compte parmi eux Bignou, Engel, Fabiani, Raphaël Gérard, Leegenhoek, Renou et Colle, Gustav Rochlitz, Schoeller et Wüster. Helmut May participe au choix des œuvres, suit les transactions et les procédures d’achat, se charge de trouver les devises et d’obtenir les licences d’exportation. Le principal partenaire de Förster à Paris est cependant le marchand Hildebrand Gurlitt, par l’entremise duquel le musée de Cologne acquiert un total de 27 objets, soit près de 54% de l’ensemble de ses acquisitions réalisées en France. Les deux hommes sont en contact étroit et le marchand fait étape à Cologne une vingtaine de fois pendant la période de l’Occupation. De 1940 à 1944, Otto Förster fait l’acquisition de 34 œuvres en France et de 21 aux Pays-Bas. Ces achats sont en partie financés grâce au trésor municipal. Ce budget est complété à partir de décembre 1941 par les recettes de la vente de 612 tableaux appartenant aux réserves du musée et les indemnisations versées par l’Office municipal des dommages de guerre à la suite des raids aériens. 

Après 1945, le conservateur est suspendu de ses fonctions. S’il prend officiellement sa retraite le 1er octobre 1946, il est pourtant à nouveau nommé directeur du Wallraf-Richartz-Museum en novembre 1957, puis directeur général des musées de Cologne, double poste qu’il conserve jusqu’en décembre 1960.  

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