Jehannin de Chamblanc, Jean-Baptiste-François

[Objets collectionnés] miniatures sur papier (Ecole moghole de Murshidabad).

[Objets collectionnés] paravent en laque noire et peinture dorée.

[Objets collectionnés] peinture sous verre, peinture sur verre, peintures sur papier (magots, scènes de vie, scènes villageoises), manuscrit botanique enluminé.

[Objets collectionnés] vêtements, morceaux de laque (XVIIIe siècle ?).

[Objets collectionnés] peinture sur papier.

[Objets collectionnés] peinture sur tissu (Chine ou Japon).

[objets collectionnés]. Incunables.

[objets collectionnés]

[objets collectionnés]. Émaux.

[objets collectionnés]

[objets collectionnés]. Médailles dont médailles romaines.

[objets collectionnés]

Jehannin de Chamblanc étant un collectionneur visant à l’encyclopédisme, ses centres d’intérêt sont multiples et il est réputé pour sa grande érudition. Veuf, sans enfant, il se consacre à sa véritable passion qui était la collection. Son immense bibliothèque, présentant une structure bien différente de celle constatée chez la plupart des parlementaires du xviii^e siècle, est le reflet de son intérêt pour toutes les disciplines littéraires, scientifiques et artistiques passées et surtout contemporaines. Il s’insère dans le courant des cabinets de curiosités, tel celui de Bonnier de la Mosson, qui se structurent dans les hôtels particuliers en se répartissant par discipline, dans du mobilier et un décor spécialement adaptés. Son style de vie, l’ameublement de son hôtel particulier répondent aux dernières tendances de la mode. Il possède quelques petits tableaux et porcelaines chinoises formant garniture de cheminées comme tout personnage aisé au xviii^e siècle, objets de décoration jugés sans valeur pour la nation et vendus comme biens nationaux. Mais son intérêt pour les pays d’Extrême-Orient va plus loin que le seul objectif d’être « au goût du jour », la mode des « chinoiseries » étant d’ailleurs retombée depuis 1770 (AD 21, Q 1023 ; BM Ms. 2480 ; Cordier H., 1910 ; Brunel G., Wolvesperges T., Detrié M. etal., 2007 ; Jarry M., 1981). Entre 1762 et 1776, dates de début et de fin des constructions de ses deux galeries (ADCO, J 4894/3), il réussit à faire parvenir à Dijon, on ne sait précisément par quel canal, des objets extrêmement rares. Ce collectionneur crée un « cabinet chinois » reconstituant tout un décor, du moins tel qu’il l’imagine, avec des rubans, des plumes, du taffetas et des étoffes « en or et en argent » achetés auprès d’un fournisseur dijonnais avec aux murs des figurines choisies spécialement. Deux paravents chinois sont remarquables L’un à six feuilles du xvii^e ou xviii^e siècle de laque noire sur bois (Dijon, MBA, inv. CA 2632) avec des peintures dorées représentant un paysage finement exécuté, entouré d’une large bordure d’oiseaux également dorés, le tout encadré par de délicats rinceaux dorés. L’autre est un paravent à huit feuilles en vernis de laque noire sur bois avec de nombreux sujets coloriés (Dijon, MBA, inv. CA 1631). On y voit l’empereur et sa Cour, accompagné de danseuses et de musiciennes accueillant un important personnage à cheval. Sur la gauche, un paysage où se trouvent l’épouse du souverain et sa suite occupées à diverses activités. Ce paravent, très précieux travail fin xvi^e ou xvii^e siècle, est un modèle de patience et d’adresse en laque dite de Coromandel. Deux cabinets, l’un appelé « de nacre » par le collectionneur, l’autre le « cabinet en or », meublaient également ce cabinet. Le premier, présentant de riches et précieuses incrustations de laque d’or et de nacre d’inspiration exclusivement végétale sur un fond de laque noire, est caractéristique du style namban, lié au mouvement d’expansion des monarchies ibériques en Asie. Il est daté des premières décennies du xvii^e siècle. Cette origine étrangère d’un mobilier, difficile à se procurer sur le marché, combinée à la raréfaction de ces objets emportés par les émigrés lors la Révolution, rend ce cabinet (Dijon, MBA, inv. CA 1648) à la fois rare dans les musées français et le plus anciennement attesté sur le sol français (Lacambre G., 2010). Le second, dit le « cabinet en or » par le collectionneur, est également d’origine japonaise et peut être daté entre 1640 et 1680 (Dijon, MBA, inv. CA 1647). C’est un cabinet portatif, au décor naturaliste dit « pittoresque », dominant dans les laques d’exportation à partir des années 1650, dont le caractère précieux est souligné par l’emploi d’or sur la laque noire et les ferrures en cuivre finement gravées. Il utilise plusieurs techniques décoratives pour multiplier les effets (technique de la « peinture parsemée », peinture en relief, emploi de petits carrés d’or, fines lignes d’or pour traduire les vagues et les feuillages, bordure en « peau de poire »). Seuls quatre autres cabinets de ce type sont recensés dans les musées français, l’un au musée Antoine-Lécuyer de Saint-Quentin et les trois autres au musée des Beaux-Arts de Rennes, provenant des collections du président du Parlement de Robien. Outre ces deux précieux cabinets et les deux paravents, Jehannin de Chamblanc s’était procuré des vêtements qui étaient conservés dans un tiroir d’une commode en marqueterie située dans son antichambre (AD 21, Q 1023).

Ce riche cabinet chinois retient l’attention de François Devosge (1732-1811), chargé par les nouvelles autorités d’estimer l’intérêt des objets artistiques saisis dans cette demeure. Sa compétence s’étend donc à toute saisie de toute provenance géographique. Dans une lettre du 7mars 1798 à l’administration centrale du département, il souligne l’intérêt de ces vêtements non sur le plan artistique, mais au titre de la « Curiosité » (AD 21, Q 677). La plupart d’entre eux sont actuellement conservés au musée de Dijon où l’on peut voir des bas de soie brodés, deux paires de chaussons ornés de broderies de perles ou d’entrelacs, une veste de soie brodée sur le devant et au dos d’un paysage de pins et de rochers avec une grue, une ceinture de soie comportant cinq bourses de soie brodée reliées à la ceinture par des cordons de soie, une pipe à opium en bambou. Sur les préconisations de Devosge (AM Dijon, 4 R 1-1), neuf peintures d’origine chinoise sont conservées dont huit au musée et une à l’École centrale, les autres ayant été vendues. Il avait conservé les peintures qui lui permettraient, dans un futur musée, de présenter un éventail d’illustrations chinoises devenues des stéréotypes : hommes et femmes dans leur costume traditionnel sur un fond de paysages et de fabriques convenu et trois vases de fleurs. La curiosité d’esprit de Jehannin de Chamblanc étant sans limites, il réussit également à se procurer des peintures sur papier et sur soie (BM Dijon, Ms. 2481). Il les incorpore dans son inventaire d’estampes, leur réservant deux familles spécifiques dans son classement personnalisé très élaboré, bien distinctement des gravures éditées dans les pays européens ayant pour sujet des « chinoiseries » dessinées et/ou gravées par François Boucher (1703-1770), Jean-Baptiste Pillement (1728-1808) ou Pierre-Charles Canot (1710-1777) par exemple. Il crée ainsi la famille intitulée peintures et mignatures indiennes, maintenant conservée à la bibliothèque municipale de Dijon. Deux thèmes la structurent, des représentations de dignitaires persans ou moghols et des représentations de métiers. Seize peintures sur papier d’un format le plus souvent de 340 × 260 mm représentant des dignitaires moghols ou persans sont des peintures caractéristiques de l'école moghole, appartenant à l'école provinciale de Murshidabad. Ce type de portraits connut une grande vogue aux xvii^e et xviii^e siècles. L’autre série de 30 peintures indiennes sur papier, d’un format d’environ 300 × 450 mm pour la plupart, est consacrée à la représentation de métiers, peintures s'inscrivant dans la tradition des représentations des castes et des métiers en Inde, genre très répandu dans la production picturale indienne dès le xviii^e siècle. Celles-ci étaient souvent destinées à une clientèle européenne en guise de souvenirs de voyage. Jehannin de Chamblanc réussit également à se procurer 114 dessins qu’il range dans une famille spécifique dans son inventaire d’estampes, appelée « papiers chinois », à l’intérieur de représentant des mandarins, des divinités chinoises, des scènes de vie, des bouquets de fleurs, des oiseaux, le tout pour une somme avoisinant les 380 livres (BM Dijon, Ms. 2481). Pratiquement tout a disparu lorsque les vérificateurs interviennent lors de la confiscation. Possiblement cinq peintures sur taffetas actuellement conservées à la BM de Dijon peuvent avoir appartenu à cette sous-famille. Elles se caractérisent par des paysages délicats, la présence ou non de personnages, extrêmement raffinés et sur une l’inclusion d’idéogrammes minutieux peut être relevée. Enfin, des peintures sur papier grand et moyen format, conservées en rouleau ou non, sont également présentes dans cette collection, montrant des magots et des paysages. Seuls quatre grands magots, aquarelles sur papier d’un format moyen de 117 × 61 cm, sont conservés à la BM (BM Dijon, Est 655/1/2/3/4)). Le musée conserve huit gouaches sur papier, cinq gardiens d’un format moyen de 77 × 47 cm et trois gouaches plus petites (37 × 26 cm) représentant un gardien, un mandarin et une scène à trois personnages (Dijon, MBA, inv. AGSN 165 à 172). Enfin, six grands paysages avec des scènes de la vie quotidienne, quatre à la BM et deux au musée, complètent cet ensemble. Nous n’avons pas d’informations sur les circuits d’approvisionnement utilisés par ce collectionneur dijonnais, habitué à s’adresser directement à Genève ou en Hollande pour se procurer les livres qu’il souhaite (BM Dijon, Ms. 4342). Ce dernier qui conservait de multiples récits de voyage des pays d’Extrême-Orient, ceux des missionnaires jésuites, reçut des livres en chinois avec illustrations. Botaniste confirmé, Jehannin de Chamblanc possédait de nombreux ouvrages en français ou en anglais sur les jardins chinois, qui étaient alors très en vogue (Gournay A., 1991). Il réussit en particulier à se procurer un manuscrit rare de botanique chinoise avec sa traduction partielle en latin, délicatement orné d’animaux réels ou fabuleux (BM Dijon, Ms. 387 et 387 bis), ouvrage de 218 feuillets. Il s’agit d’un ouvrage fondamental de la médecine chinoise, dont il manque le second volume. Cette copie a pu être faite par un Européen connaissant le chinois. Enfin, il reste encore à authentifier une centaine de morceaux de laque qui pourraient avoir été écoulés par un marchand-mercier, pour qu’ils soient ensuite incrustés dans du mobilier européen. Jehannin de Chamblanc ne se contentait donc pas de présenter dans ses salons, en décoration, des porcelaines ou des gravures produites en grandes quantités pour répondre au goût occidental, mais il recherchait des objets réalisés pour des amateurs extrême-orientaux illustrant merveilleusement le génie artisanal et artistique de ces contrées.

Article rédigé par Annie Chaux-Haïk

Jehannin de Chamblanc was a collector who adopted an encyclopaedic approach; he had numerous centres of interest and was famous for his scholarship. A widower and childless, he devoted himself to his true passion for collecting. His immense library, which was organised in an entirely different way to the libraries in the homes of most of the eighteenth-century parliamentarians, reflected his interest in every literary, scientific, and artistic discipline from the past and, above all, from the contemporary era. He followed the fashion for cabinets de curiosités—such as that of Bonnier de la Mosson—, which were arranged in private mansions according to various disciplines, with specially adapted furniture and a specific decor. His lifestyle and the furnishing in his private mansion followed the very latest fashions. He owned several small pictures and Chinese porcelain wares adorned the fireplaces, as was the usual practice amongst wealthy persons in the eighteenth century; such decorative objects were seen as valueless for the nation and sold as national property. But his interest in Far Eastern countries went well beyond the aim of keeping abreast of the latest trends, as ‘chinoiseries’ had gone out of fashion since 1770 (AD 21, Q 1023; BM MS 2480; Cordier, H., 1910; Brunel, G., Wolvesperges, T., Detrié, M. et al., 2007; and Jarry, M., 1981). Between 1762 and 1776, the dates of the beginning and end of the construction of his two galleries (AD 21, J 4894/3), he managed to bring extremely rare objects to Dijon, although it is not known by which means he achieved this. The collector created a ‘Chinese display room’, recreating an entire decor, or at least as he imagined it, with ribbons, feathers, taffetas, and fabrics ‘in gold and silver’ bought from a supplier in Dijon with specially selected figurines on the walls. Two Chinese screens were remarkable: one was a six-leaf screen from the seventeenth or eighteenth century, featuring black lacquer on wood (Dijon, Musée des Beaux-Arts (MBA), inventory no. CA 2632) with gilded paintings representing a finely executed landscape, surrounded by a wide border of gilded birds, with everything framed by subtle gilt scrolls. The other is an eight-leaf screen in black lacquer varnish on wood, with many coloured subjects (Dijon, MBA, inventory no. CA 1631). On it are depicted the Emperor and his Court, accompanied by female dancers and musicians greeting an important person on a horse. On the left is a landscape in which the king’s wife and her entourage are engaged in various activities. This screen, a very precious piece of work from the end of the sixteenth or from the seventeenth century, is a perfect example of patient and skilled craftsmanship in so-called Coromandel lacquer. Two cabinets, one of which was described as ‘de nacre’ (‘mother-of-pearl’) by the collector, and the other as the ‘golden cabinet’, also furnished this display room. The first, decorated with rich and precious inlays of gilt lacquer and mother-of-pearl, with exclusively vegetal decorations on a black lacquer ground, is characteristic of the namban style, associated with the territorial expansion of the Iberian monarchies in Asia. It dates from the first decades of the seventeenth century. The foreign origins of a piece of furniture, which was difficult to acquire on the market, combined with the rarity of these objects removed by the émigrés during the Revolution, makes this cabinet (Dijon, MBA, inventory no. CA 1648) both rare in French museums and the oldest attested on French territory (Lacambre, G., 2010). The second, referred to by the collector as the ‘golden cabinet’, is also Japanese and is dated between 1640 and 1680 (Dijon, MBA, inventory no. CA 1647). It is a mobile cabinet with naturalistic, ‘picturesque’ decorations, coated mainly in export lacquers in the 1650s, whose preciousness is highlighted by the use of gold on the black lacquer and the finely engraved copper fittings. Several decorative techniques were used to increase the effects (the technique of ‘sprinkled painting’, relief painting, the use of small golden squares, fine golden lines to represent the waves and leaves, and a ‘pear-skin’ lacquer border). Only four other cabinets of this type are held in French museums, one in the Musée Antoine-Lécuyer in Saint-Quentin and three in the Musée des Beaux-Arts in Rennes, from the collections of de Robien, the president of the Parliament. Aside from these two precious cabinets and two screens, Jehannin de Chamblanc obtained clothing that was stored in a drawer of a marquetry commode in his antechamber (AD 21, Q 1023).

This rich Chinese display room attracted the attention of François Devosge (1732–1811), appointed by the new authorities to evaluate the artistic objects confiscated in this residence. Hence, his jurisdiction extended to all confiscated property from any geographical provenance. In a letter dated 7 March 1798 addressed to the département’scentral administration, he underlined the importance of this clothing, not from an aesthetic perspective, but rather as a ‘Curiosity’ (AD 21, Q 677). Most of them are now held in the Musée de Dijon, where various items of clothing are displayed, such as embroidered silk stockings, two pairs of slippers with pearl and interlaced embroidery, a silk jacket embroidered on the front and back with a landscape depicting pine trees, rocks, and a crane, a silk belt with five embroidered silk purses attached to the belt with silk strings, and a bamboo opium pipe. Devosge recommended (AM Dijon, 4 R 1–1) that nine Chinese paintings should be kept, including eight in the museum and one in the École Centrale, as the others were sold. He retained paintings that would enable him, in a future museum, to present a range of Chinese illustrations that became stereotypes: men and women in their traditional costumes against an appropriate background of landscapes and fabrics and three vases of flowers. Jehannin de Chamblanc’s curiosity was boundless, and he also managed to acquire paintings on paper and silk (BMD, MS 2481). He added them to his inventory of prints, allotting them to two specific families in his highly elaborate and personalised classification system, clearly separated from the engravings produced in European countries whose subject matter was ‘chinoiseries’ drawn and/or engraved by the likes of François Boucher (1703–1770), Jean-Baptiste Pillement (1728–1808), and Pierre-Charles Canot (1710–1777). Hence, he created the family of objects entitled peintures et mignatures [sic] indiennes (‘Indian paintings and miniatures’), now held in Dijon’s municipal library. Two themes predominated: representations of Persian or Moghul  dignitaries and representations of métiers. The sixteen paintings on paper with a format most often measuring 340 × 260 mm representing Moghul or Persian dignitaries are paintings characteristic of the Moghul School, belonging to the provincial School of Murshidabad. These types of portrait were highly popular in the seventeenth and eighteenth centuries. The other series of thirty Indian paintings on paper, most of which have a 300 × 450 mm format, is devoted to the representation of métiers, paintings that are part of the tradition of representing castes and métiers in India, a very common genre in eighteenth-century Indian pictorial production. These were often intended for a European clientele that was interested in collecting travel souvenirs. Jehannin de Chamblanc managed to acquire 114 drawings, which he organised in a specific family in his inventory of prints, called the ‘Chinese papers’, representing mandarins, Chinese divinities, scenes from daily life, bouquets of flowers, and birds, the whole ensemble costing around 380 livres (BMD, MS 2481). Almost everything had disappeared when the verifiers turned up during the confiscation. Perhaps five paintings on taffetas currently held in the Dijon Municipal Library (Bibliothèque municipale, BM) may have belonged to this sub-family of works. They are characterised by delicately executed landscapes, the presence or absence of figures, and are extremely refined, and one of them features of highly detailed ideograms. Lastly, paintings on paper in large and medium formats, kept in rolls or otherwise, are also present in this collection, depicting magots and landscapes. Only four large magots, watercolours on paper of an average format of 117 × 61 cm, are held in the BM (BMD, Est 655/1/2/3/4)). The Musée possesses eight gouaches on paper, five guardians with an average format of 77 × 47 cm, and three smaller gouaches (37 × 26 cm) representing a guardian, a mandarin, and a scene with three figures (Dijon, MBA, inventory no. AGSN 165–172). Lastly, six large landscapes with scenes from daily life, four at the Municipal Library and two in the museum, complement this ensemble. We do not have any information about the supply circuits used by the Dijon-based collector, who usually directly obtained the books he sought in Geneva or Holland (BMD, MS 4342). He owned many travel accounts from Far-Eastern countries, along with those written by the Jesuit missionaries, and he acquired Chinese books with illustrations. An experienced botanist, Jehannin de Chamblanc possessed many books in French and English about Chinese gardens, which were highly fashionable at the time (Gournay, A., 1991). He managed, in particular, to acquire a rare Chinese botanical manuscript with its partial translation into Latin, finely adorned with real or fantastical animals (BMD, MS 387 and 387 bis), a work containing 218 sheets. This was a fundamental book about Chinese medicine, but the second volume is missing. This copy may have been made by a European who knew Chinese. Lastly, one hundred lacquer pieces—which were subsequently inlaid into European furniture—, which may have been sold to him by a marchand-mercier, still need to be authenticated. Jehannin de Chamblanc did not simply display¾as decorative pieces in his salons¾porcelains or engravings produced in large quantities to satisfy Western tastes, but rather sought objects created for connoisseurs of Far-Eastern objects that beautifully illustrated the artisanal and artistic genius of these far-flung lands.

Article by Annie Chaux-Haïk (translated by Jonathan & David Michaelson)