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Rosny, Léon de

Statut
Publiée
Contributeur
jnorindr
Dernière modification
08/04/2024 14:49 (il y a environ 1 mois)
Type de personne
Type de personne : 
Noms
Nom : 
Rosny
Prénom : 
Léon de
Nom : 
Prunol de Rosny
Prénom : 
Léon Louis Lucien
Qualificatif : 
Sexe : 
Nationalité : 
Naissance et mort
Date de naissance : 
5 avril 1837
Lieu de naissance : 
Date de mort : 
28 août 1914
Lieu de mort : 
Adresses
Type d'adresse : 
Date de l'adresse : 
Avant 1877
Adresse : 

5 rue de Chanaleilles

Code postal : 
75007
Ville : 
Type d'adresse : 
Date de l'adresse : 
1877 - 1896
Adresse : 

47 avenue Duquesne

Code postal : 
75007
Ville : 
Type d'adresse : 
Date de l'adresse : 
1883 - 1914
Adresse : 

Manoir de Manneville-ès-Plains

Code postal : 
76460
Professions / activités
Type de profession / activité : 
Commentaire Type de profession / activité : 

Professeur de japonais

Institution : 

A l'époque, École spéciale des Langues orientales

Date d'activité : 
1863 - 1907
Type de profession / activité : 
Commentaire Type de profession / activité : 

Professeur de religions et civilisations d’Extrême-Orient

Lieu institution : 
Date d'activité : 
1886 - 1908
Type de profession / activité : 
Lieu institution : 
Date d'activité : 
1851 - 1856
Commentaire Professions / activités : 

continue longtemps à exercer les métiers du livre et dès 1877 installe sa propre imprimerie

Prix et distinctions
Prix / distinction : 
Biographie
Commentaire biographique : 

Longtemps resté dans l’ombre de l’histoire des études asiatiques françaises, Léon de Rosny (1837-1914) a été mis en lumière ces dernières années par de nombreux travaux à caractère biographique (Berlinguez-Kōno N., 2020 ; Chailleux L., 1986 et Fabre-Muller B., 2014). Plusieurs notices de vulgarisation lui sont même consacrées dans la base prosopographique de l’EPHE (Mongne P., 2018) et sur Gallica (« Léon de Rosny », Gallica).

Léon de Rosny nous apparaît ainsi aujourd’hui non seulement comme le pionnier des études japonaises (c’est en autodidacte qu’il s’était frotté au japonais dès 1852) mais également comme un savant aux intérêts extrêmement ouverts, couvrant l’ensemble des civilisations asiatiques et américaines, et aux activités plurielles. Outre ses activités académiques dans les domaines de l’orientalisme et de l’ethnographie et para-académiques (ses cours sur le bouddhisme remportent un succès remarqué de 1890 à 1897), il est ouvrier typographe, imprimeur, interprète, auteur de théâtre, philosophe. Son œuvre monumentale est le reflet de cet esprit remarquablement curieux. Figure du savant à l’énergie infatigable, son nom est attaché, à côté de ses charges académiques, à de nombreuses sociétés savantes créées tout au long de sa longue existence (la Société d’ethnographie de Paris en 1859 et l’Alliance scientifique universelle en 1877 ; mentionnons aussi qu’il crée le premier Congrès international des orientalistes en 1873). Il fonde même, dans la dernière décennie du XIXe siècle, une « École du bouddhisme éclectique » à l’écho retentissant dans la presse.

Sans rappeler plus en détail la multiplicité des facettes, littéralement éclectiques, de Léon de Rosny, savant aux allures balzaciennes, ni la richesse intimidante de sa trajectoire révélée par ses biographes, soulignons ici que Rosny fut un fil conducteur des études asiatiques françaises, sur plus d’un demi-siècle, de la seconde moitié du XIXe siècle à la première décennie du XXsiècle. Si la chaire de japonais est créée à l’École spéciale des langues orientales vivantes à son intention en 1868, après qu'il y ait enseigné cette langue depuis 1863 (soit après l’introduction de l’enseignement, à l’histoire complexe, du tibétain mais avant les langues de l’Indochine), il s’illustre vite comme autorité sur les civilisations asiatiques, comme en témoigne sa nomination à l’École pratique des hautes études, Ve section, en 1886 comme directeur d’études de la conférence des « religions et civilisations d’Extrême-Orient et de l’Amérique indienne. » S’il est l’élève de Stanislas Julien (1797-1873), figure centrale de la sinologie française, il est aussi celui de Philippe-Édouard Foucaux (1811-1894), avec qui il apprend le sanskrit et assimile quelques éléments de tibétain. L’examen des sujets abordés dans ses cours (Annuaires de l’École pratique des hautes études) témoigne de la diversité des thèmes et des aires géographiques abordés. Apparaît ainsi, ce qui est peu connu, qu’il est le seul à Paris, si l’on excepte les cours de Philippe-Édouard Foucaux au Collège de France officiellement dédiés à la littérature sanskrite, à donner de 1889 à 1893, puis de 1900 à 1905, des éléments de tibétain en lien avec ses cours sur le bouddhisme, devenu le sujet phare de ses enseignements à cette période. En 1905, c’est Sylvain Lévi (1863-1935), qui a été son élève à l’EPHE, qui fait du tibétain le second volet de son enseignement, à la demande, semble-t-il, des auditeurs de son cours, Louis Finot (1854-1935) et Joseph Hackin (1886-1941) en particulier (Annuaires de l’École pratique des hautes études). C’est dire aussi que de nombreux savants en études asiatiques se sont formés à son contact, dont Sylvain Lévi et Émile Burnouf (1821-1907) (AN, 62/AJ/23/). Des figures célèbres comme le géographe anarchiste Élisée Reclus (1830-1905) ou l’écrivain occultiste Maurice Largeris (1865-19...) s’inscrivent également à ses enseignements (AN, 20190568214, année 1893-1894). Alexandra David-Neel (1868-1969) figure elle aussi dans les registres des deux écoles en tant qu’auditrice des cours de Rosny en 1892-1893, l’année où la conférence de Rosny à l’EPHE porte au premier semestre sur l’« histoire des origines du Taoïsme » et sur les « doctrines religieuses des anarchistes chinois » et au second semestre, sur les « croyances des bouddhistes siamois », sujets qui influencent nettement les premiers pas d’Alexandra David-Neel dans ses recherches sur l’Asie (Thévoz S., 2019, p. 31-32). Bien que cette filiation n’apparaisse guère dans son œuvre, David-Neel a d’ailleurs entretenu une durable relation de confiance avec Rosny qui l’introduit et lui apporte son soutien dans les différentes sociétés savantes dont il était membre. Avec Alexandra David-Neel, il faut évoquer pour finir une dernière figure d’importance dans ces années-ci parmi les proches de Rosny, celle de Jacques Tasset (1868-1945) qui a joué le rôle d’intermédiaire dans la rencontre des deux personnalités évoquées. Comme David-Neel, Tasset était membre de la Société théosophique, par rapport à laquelle Rosny s’est maintes fois positionné dans la presse au sujet du « néo-bouddhisme » européen (Bibliothèque municipale de Lille, Fonds Léon de Rosny, ROS-210). Rosny défend également l’idée de l’antériorité, et de l’influence, du bouddhisme sur le christianisme (Rosny L., 1890, voir aussi Rosny L., 1901b), une idée alors en vogue, comme en témoigne la publication en 1894 de Nicolas Notovitch (1858-19...), La Vie inconnue de Jésus-Christ. Toutefois, c’est sans doute en réaction au « bouddhisme ésotérique » défendu par les théosophes et qu’il rejette, que Léon de Rosny conçoit son « École du bouddhisme éclectique » (Rosny L., 1892, Bourgoint-Lagrange, 1899, Lawton F. et al., 1892), par laquelle il vise à une synthèse philosophique rationnelle aux explicites résonances cousiniennes et comtiennes (Thévoz S., 2017, p. 19-21). Au sein de l’œuvre de l’auteur, l’« École » s’inscrit dans la lignée de considérations philosophiques et épistémologiques, inspirées par la « méthode expérimentale » de Claude Bernard (1813-1878) que Rosny avait conçues en 1862, exposées en 1879 dans Le Positivisme spiritualiste : de la méthode conscientielle (Rosny L., 1879) et reprises la décennie suivante La Méthode conscientielle : essai de philosophie exactiviste (Rosny L., 1887).

De fait, depuis le début des années 1890, Rosny est entouré d’un noyau d’étudiants de plusieurs générations attirés par le bouddhisme, parmi lesquels on compte Jacques Tasset, Edmé Gallois, Eugène Louveau (1848-...) Frédéric Lawton (1856-...), Gabriel Eloffe (1827-…) Pierre Paul Jean Marie Bourgoint-Lagrange (1871), René Worms (1869-…), Désiré Marceron (1823-…) et même son répétiteur de japonais, Motoyoshi Saizau (元吉清蔵) (1866-1895). Dans la correspondance qu’il entretient avec Élisée Reclus entre 1894 et 1902 et où se lisent entre les lignes leurs centres d’intérêt communs abordés sous des perspectives idéologiques divergentes, Rosny se confie à ce sujet le 26 avril 1902 : « Sentant que je suis au bout de ma carrière, je n’ai plus d’autre ambition que de voir quelques-unes des idées auxquelles on a bien voulu attacher une certaine importance prises en mains par des hommes capables d’en poursuivre le développement ; car je ne suis plus préoccupé que d’une seule chose, celle de me trouver des successeurs dans la voie où je me suis engagé. La Société d’Ethnographie, que j’ai fondée en 1859, est passée entre les mains de quelques hommes de valeur que je tiens au plus haut degré à seconder dans la mesure des forces qui me restent encore et cela aux dépens du rétablissement de ma santé qui a été très compromise l’année dernière par un surménage [sic] de tous les instants auquel il m’est impossible de me soustraire. » (BnF, NAF-22914, f° 362)

Très actifs dans les sociétés savantes parisiennes et notamment au sein de la Société d’ethnographie, les fidèles disciples de Rosny de la dernière décennie du siècle portent les manifestations des intérêts multiples du maître sans qu’aucun d’eux n’ait laissé ultérieurement une trace durable. Ils n’en sont pas moins les témoins et acteurs d’une période significative de l’histoire des échanges intellectuels et spirituels entre la France et l’Asie. Presque dix ans après les début du bouddhisme parisien à la Rosny, Bourgoint-Lagrange, « abréviateur de la doctrine du Bouddhisme éclectique » et apologue de la « méthode conscientielle » (Bourgoint-Lagrange, 1902), revient sur le phénomène :

« Dans ces derniers temps, il s’est fait beaucoup de bruit autour de l’École bouddhique nouvellement organisée à Paris. La plupart des journaux et revues ont entretenu leurs lecteurs de cette création, et la presse étrangère s’en est émue jusqu’à Sumatra. Des dames notamment, se sont passionnées pour cette doctrine, d’une façon qui rappelle la ferveur des saintes femmes du Golgotha. Plusieurs d’entre elles n’ont pas hésité, afin de se bien pénétrer de la philosophie bouddhique, à se livrer à l’étude ingrate et laborieuse des langues de l’Extrême-Orient. Le chef du Néo-Bouddhisme ou Bouddhisme éclectique est M. Léon de Rosny, personnalité bien connue, célèbre même dans le monde des Lettres et de l’Érudition. […] On lui attribuait le désir de fonder une église bouddhique en France, quelque chose comme le gallicanisme de Çâka-mouni. Et déjà l’imagination des Parisiens le voyait à la tête d’une bonzerie, chef d’ascètes abîmés dans la contemplation du bout de leur nez, pendant des années entières, sans souci aucun de l’alimentation ni des soins de propreté. D’autres lui prêtaient la secrète aspiration à une papauté et en faisaient un prétendant au rôle de Dalaï-Lama ou du moins à un rôle analogue. Pour nous, sans avoir la prétention de nous poser en champion de la doctrine de M. Léon de Rosny, nous déclarons, après avoir assisté à un grand nombre de ses conférences et lu ses livres que la morale prêchée par lui est hautement digne d’être connue, et que, par sa pureté, elle mérite d’être profondément respectée. Quant aux aspirations personnelles de M. de Rosny, nous le tenons pour un homme spirituel et, en même temps, pour un homme d’esprit (ce qui n’est pas synonyme et ce qui vaut mieux encore), et nous sommes certains qu’il ne songe pas le moins du monde à pontifier. Mais nous sommes également sûrs qu’il est absolument et irrévocablement convaincu que le Bouddhisme éclectique est le degré suprême auquel se soit élevé et ne puisse jamais s’élever la conception humaine. Aussi, qu’on ne s’étonne point, si l’on a fait connaissance, de l’entendre, l’instant d’après, poser, à propos de Çâka-mouni, la célèbre question de La Fontaine, à propos du prophète Baruch : « Avez-vous lu Çâka-mouni ? C’était un bien beau génie. » (Bourgoint-Lagrange, 1899, p. 2-3).

Ces années sont à vrai dire pour Léon de Rosny une période contradictoire : la période où la figure de Rosny émerge non plus seulement dans les cercles savants mais dans la sphère publique est aussi celle où sa candidature au Collège de France échoue face à celle d’Édouard Chavannes (1865-1918). D’aucuns y voient la raison de son progressif retrait du monde académique qui guidera ses choix au moment de disposer de sa collection.

Article rédigé par Samuel Thévoz

Commentaire biographique : 

Long relegated to the shadows of the history of French studies of Asia, Léon de Rosny (1837-1914) has been noticed again in recent years by several biographical works (Berlinguez-Kōno N., 2020; Chailleux L., 1986 and Fabre-Muller B., 2014). Several popular articles are also devoted to him in the prosopographical database of the École Pratique des Hautes Études (EPHE) (Mongne P., 2018) and on Gallica ("Léon de Rosny", Gallica).

Léon de Rosny thus appears to us today not only as the pioneer of Japanese studies (as an autodidact he had frequented the Japanese as of 1852) but also as a scholar with widely open interests, spanning Asian and American civilisations, and diverse activities. In addition to his academic activities in the fields of orientalism and ethnography and para-academics (his courses on Buddhism were a remarkable success from 1890 to 1897), he was a typographer, printer, interpreter, playwright, and philosopher. His monumental work reflects this remarkably curious spirit. A scientist with indefatigable energy, his name was associated, alongside his academic duties, with numerous learned societies created throughout his long life (the Société d’ethnographie de Paris in 1859 and the Alliance scientifique universelle in 1877; he also created the first International Congress of Orientalists in 1873). He even founded, in the last decade of the 19th century, an "École du bouddhisme éclectique" with resounding echo in the press.Without entering into too much detail regarding the multiplicity of eclectic facets of the character of Léon de Rosny, a scholar with the airs of Balzac, nor the intimidatingly rich career path already described by his biographers, let us here emphasise that Rosny was a guiding light for French studies of Asia for more half a century, from the second half of the 19th century to the first decade of the 20th century. While a chair in Japanese was created for him at the École spéciale des langues orientales vivantes ​​in 1868, after having taught this language since 1863 (i.e. after the introduction of the teaching, with its complex history, of Tibetan, but before the languages ​​of Indochina), he quickly became famous as an authority on Asian civilisations, as evidenced by his appointment to the École Pratique des Hautes Etudes, V section, in 1886 as director of studies for the conference of “religions and civilisations of the Far East and of Indian America.” While he was a pupil of Stanislas Julien (1797-1873), a central figure in French sinology, he was also a student of Philippe-Édouard Foucaux (1811-1894), with whom he learned Sanskrit and assimilated some elements of Tibetan. Examination of the subjects covered in his courses (Annuaires de l’École pratique des hautes études) demonstrates the diversity of themes and geographical areas covered. Thus appears the little-known fact that he was the only one in Paris, excepting Philippe-Édouard Foucaux with his courses at the College de France officially dedicated to Sanskrit literature, to be given elements of Tibetan in connection with his courses on Buddhism, from 1889 to 1893, then from 1900 to 1905, which became the flagship subject of his teachings during this period. In 1905, it was Sylvain Lévi (1863-1935), who had been his student at the EPHE, who made Tibetan the second part of his teaching, seemingly at the request of the followers of his course, particularly Louis Finot (1854-1935) and Joseph Hackin (1886-1941) (Annuaires de l’École pratique des hautes études). This also means that many scholars in Asian studies were trained by his contact, including Sylvain Lévi and Émile Burnouf (1821-1907) (AN, 62/AJ/23/). Famous figures such as the anarchist geographer Élisée Reclus (1830-1905) or the occultist writer Maurice Largeris (1865-19...) were also part of his teachings (AN, 20190568214, year 1893-1894). Alexandra David-Neel (1868-1969) also appears in the registers of the two schools as an auditor of Rosny's courses in 1892-1893, the year when Rosny's lecture at the EPHE in the first semester focused on the "history of the origins of Taoism" and the "religious doctrines of the Chinese anarchists" and, in the second semester, on the "beliefs of the Siamese Buddhists", subjects which clearly influenced the first steps of Alexandra David-Neel in her research on Asia (Thévoz S., 2019, p. 31-32). Although this filiation hardly appears in his work, David-Neel maintained a lasting relationship of trust with Rosny who introduced him and gave him his support in the various learned societies of which he was a member. With Alexandra David-Neel, we must finally mention a last figure of importance in these years among those close to Rosny, namely Jacques Tasset (1868-1945), who played the role of intermediary in the meeting of the two personalities mentioned. Like David-Neel, Tasset was a member of the Theosophical Society, in regards to which Rosny repeatedly positioned himself in the press on the subject of European "neo-Buddhism" (Bibliothèque municipale de Lille, Fonds Léon de Rosny, ROS-210). Rosny also defended the idea of ​​the anteriority and the influence of Buddhism over Christianity (Rosny L., 1890, see also Rosny L., 1901b), an idea then in vogue, as evidenced by the publication in 1894 by Nicolas Notovitch (1858-19...), La Vie inconnue de Jésus-Christ. However, it is undoubtedly in reaction to the "esoteric Buddhism" defended by the theosophists, which he rejected, that Léon de Rosny conceived his "École du bouddhisme éclectique" (Rosny L., 1892, Bourgoint-Lagrange, 1899, Lawton F. et al., 1892), through which he aims for a rational philosophical synthesis with explicit Cousinian and Comtian resonances (Thévoz S., 2017, p. 19-21). Within the work of the author, the "school" is in line with philosophical and epistemological considerations inspired by the "experimental method" of Claude Bernard (1813-1878) that Rosny had conceived in 1862, exhibited in 1879 in Le Positivisme spiritualiste: de la method conscientielle (Rosny L., 1879) and repeated the following decade La Méthode conscientielle: essay de philosophie exactiviste (Rosny L., 1887).

In fact, since the early 1890s, Rosny had been surrounded by a core of students from several generations attracted to Buddhism, including Jacques Tasset, Edmé Gallois, Eugène Louveau (1848-...) Frédéric Lawton (1856-...), Gabriel Eloffe (1827-…), Pierre Paul Jean Marie Bourgoint-Lagrange (1871), René Worms (1869-...), Désiré Marceron (1823-…), and even his Japanese tutor, Motoyoshi Saizau (元吉清蔵) (1866-1895). In the correspondence that he maintained with Élisée Reclus between 1894 and 1902, in which their common centres of interest can be read between the lines, approached from divergent ideological perspectives, on April 26, 1902 Rosny confides regarding this subject: "Feeling that I am at the end of my career, I no longer have any other ambition than to see some of the ideas to which a certain importance has been attached taken in hand by men capable of pursuing their development; for I am only preoccupied with one thing now, that of finding myself successors in the path on which I have embarked. The Société d’ethnographie, which I founded in 1859, has passed into the hands of a few worthy men whom I wish in the highest degree to support to the extent of the forces which still remain to me, at the expense of the re-establishment of my health, which was quite compromised last year by constant overwork [sic] from which it is impossible for me to escape.” (BnF, NAF-22914, f° 362)

Highly active in learned societies in Paris and particularly within the Société d'ethnographie, Rosny's faithful disciples of the last decade of the century carried the manifestations of the master’s multiple interests without any of them subsequently leaving a lasting trace. They are nonetheless the witnesses and actors of a significant period in the history of intellectual and spiritual exchanges between France and Asia. Almost ten years after the beginnings of Parisian Buddhism at La Rosny, Bourgoint-Lagrange, "abbreviator of the doctrine of eclectic Buddhism" and apologist of the "conscientious method" (Bourgoint-Lagrange, 1902), returned to the phenomenon:

“Lately there has been a lot of noise about the newly organised Buddhist School in Paris. Most newspapers and magazines have told their readers about this creation, and the foreign press has been moved by it as far away as Sumatra. Ladies in particular have been passionate about this doctrine, in a way that recalls the fervour of the holy women of Golgotha. Several of them did not hesitate, in order to become fully immersed in Buddhist philosophy, to devote themselves to the thankless and laborious study of the languages ​​of the Far East. The leader of Neo-Buddhism or Eclectic Buddhism is M. Léon de Rosny, a well-known personality, famous in the world of letters and scholarship. […] He was credited with the desire to found a Buddhist church in France, something like the Gallicanism of Çâka-mouni. And already the imagination of the Parisians saw him at the head of a bonzerie, head of ascetics spoiled in the contemplation of the end of their noses, for whole years, without any concern for food or cleanliness. Others lent him the secret aspiration to a papacy and made him a pretender to the role of Dalai Lama or at least to a similar role. For us, without claiming to pose as champions of the doctrine of M. Léon de Rosny, we declare, after having attended a large number of his conferences and read his books that the morality preached by him is highly worthy of being known, and that, by its purity, it deserves to be deeply respected. As for the personal aspirations of M. de Rosny, we take him for a spiritual man and, at the same time, for a man of intelligence (which is not synonymous and is instead even better), and we are certain that he does not think about pontificating. But we are equally sure that he is absolutely and irrevocably convinced that eclectic Buddhism is the highest degree to which human conception has risen and can ever rise. Also, we should not be surprised, if we have made his acquaintance, to hear him, the next moment, ask, about Çâka-mouni, the famous question of La Fontaine, about the Prophet Baruch: "Have you read Çâka-muni? He was a fine genius.” (Bourgoint-Lagrange, 1899, p. 2-3).

These years were full of contradiction for Léon de Rosny: the period when the figure of Rosny emerged not only in scholarly circles but also in the public sphere is also when his candidacy for the Collège de France failed against that of Edouard Chavannes (1865-1918). Some see this as the reason for his gradual withdrawal from the academic world, which would guide his choices in dispersing his collection.

Article by Samuel Thévoz (Translated by Jennifer Donnelly)

Evénements
Type d'événement : 
Date de l'événement : 
1858
Lieu de l'événement : 
Commentaire Evénements : 

« Mission en Angleterre ayant pour objet de faire des recherches au sujet de la publication d'un dictionnaire japonais-français-anglais. » (AN, F/17/3004/1)

Type d'événement : 
Date de l'événement : 
30 avril 1862 - 10 juillet 1862
Lieu de l'événement : 
Commentaire Evénements : 

Léon de Rosny accompagne comme interprète la première délégation officielle japonaise en Europe.

Type d'événement : 
Date de l'événement : 
17 août 1862 - septembre 1862
Lieu de l'événement : 
Commentaire Evénements : 

Léon de Rosny accompagne comme interprète la première délégation officielle japonaise en Europe.

Thèmes d'étude
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Secteur fondamental d'étude : 
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[Objets collectionnés] Manuscrits et livres

Commentaire Période étudiée : 

Période mandchoue

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[Objets collectionnés] Manuscrits et livres

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[Objets collectionnés] Manuscrits et livres

Liens entre personnes
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Léon de Rosny invite Philippe Burty à être membre de la Société d’études japonaises en 1873. (Source: Notice Agorha "Philippe Burty" rédigée par Léa Ponchel).

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Alexandra David-Neel suit les cours de Léon de Rosny à l'École spéciale des Langues orientales et à l'EPHE. Ils se rendent visite et entretiennent une relation épistolaire durable. (Source : Archives EPHE, Archives ELOV-INALCO)

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Commentaire Type de lien horizontal : 

Jacques Tasset suit les cours de Rosny à l'École spéciale des Langues orientales et à l'EPHE. Ils collaborent par la suite ensemble sur des missions scientifiques et des publications dans des revues. (Source : notice Agorha "Léon de Rosny" rédigée par Samuel Thévoz)

Bibliographies / archives
Sources en ligne
Référence de notice : 
FRBNF11922640
Date de consultation : 
05/01/2022
Commentaire Sources en ligne : 

Notice catalogue BNF : http://ark.bnf.fr/ark:/12148/cb11922640n

Référence de notice : 
105769693
Date de consultation : 
05/01/2022
Url document source : 
Organisme : 

Dictionnaire prosopographique de l’EPHE

Référence de notice : 
Léon de Rosny
Date de consultation : 
17/03/2022
Source
Institut national d'histoire de l'art (France)
Licence
Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Rédacteur
Samuel Thévoz