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Luc Olivier Merson, Saint Edmond, martyr, 1870, Musée d'Art, d'Archéologie et de Sciences naturelles (Troyes), Cliché Carole Bell, Ville de Troyes (D. 874.1)

Les bases de données en cours de constitution dans AGORHA

29/10/2021 Ressources documentaires

Introduction

AGORHA est la plateforme de diffusion des bases de données produites par l’INHA et ses partenaires. Avant d'être publiées, ces bases sont constituées par les équipes de recherche pendant plusieurs années. C'est sur la même plateforme, mais avec un profil utilisateur qui leur donne davantage de droits, que les chercheurs se connectent à AGORHA et participent à l'acquisition des données, c'est à dire la saisie des notices qui toutes rassemblées et publiées, constituront la future base de données en ligne. Nous vous donnons ici un aperçu des programmes de recherche en cours, la face cachée d'AGORHA, qui seront publiés à court ou moyen terme, d'ici quelques mois ou plusieurs années, en fonction de l'état d'avancement de ces recherches.

Collectionneurs, collecteurs et marchands d'art asiatique en France 1700-1939

Ce programme de recherche s’intéresse aux collectionneurs, collecteurs et marchands d’art asiatique en France du XVIIIe siècle à 1939.

Reposant sur un principe collaboratif, il a pour ambition de fédérer et d’encourager la recherche menée par des spécialistes, universitaires et chargés de collections afin de créer un répertoire prosopographique des individus, amateurs, voyageurs, militaires, marchands ou artistes, qui ont contribué à façonner une image de l’Asie à travers la culture matérielle. Au-delà d’une approche purement biographique, il s’agit de s’intéresser aux pratiques de ces « collecteurs », en mettant en évidence les mécanismes sociaux, professionnels, économiques, géostratégiques, culturels, symboliques et esthétiques qui ont présidé à leur collecte, que celle-ci soit personnelle ou altruiste, commanditée ou circonstancielle ; d’interroger leurs motivations, leurs goûts et les finalités tant de leur quête que de leur générosité, lorsqu’elle a donné lieu, par exemple, à une libéralité, un legs ou un don, en faveur d’une institution publique. Sont considérées les collections réunies entre 1700 et 1939 — englobant ainsi les premiers ensembles, les grandes collections rassemblées au XIXe siècle et le développement d’un marché spécialisé d’art asiatique — dans une aire géographique qui s’étend de la Sibérie orientale à l’Asie du Sud Est en incluant l’Inde et l’Extrême-Orient. Le corpus actuel signale plus de 350 individus dont 250 ont fait l'objet de notices développées.

Les notices biographiques individuelles comprennent deux commentaires rédigés par l’auteur, l’un consacré à la biographie de l’individu, l’autre à sa collection ainsi qu’un ensemble de données telles que les adresses des collectionneurs et des marchands à Paris, leur période d’activité, la typologie des collections, les lieux de conservation actuels des collections, les voyages vers l’Asie où encore la participation à des expositions spécialisées ou à des sociétés savantes. Ces notices seront complétées d’une biographie et de références d’archives.

L’ensemble de ces données chronologiques et géographiques sera exploité dans des graphiques de données à partir d’une sélection de notices : des diagrammes statistiques, des cartes et des frises chronologiques. Le programme de recherche « Collectionneurs, collecteurs et marchands d’art asiatique » s’attache également à identifier les réseaux tissés entre les individus du corpus afin de mettre en lumière la structuration du marché de l’Art asiatique sur la période. Ces données de recherches seront valorisées dans des cartes heuristiques propres à formaliser et valoriser les liens et les réseaux identifiés par le programme.

La fabrique matérielle du visuel. Panneaux peints en Méditerranée XIIIe-XVIe siècle

Prenant naissance dans l’étude des processus de création des icônes éthiopiennes, ce projet se propose de travailler sur les transferts de techniques et de matériaux à l’œuvre en Méditerranée entre le XIIIe et le XVIe siècle, afin d’en comprendre les modalités et de mettre au jour les liens entre les différentes traditions de création de panneaux peints.

S’appuyant sur les sciences de la conservation, il s’agit d’intégrer pleinement l’étude des matériaux et de leur mise en œuvre dans les diverses problématiques de l’histoire de l’art, dans une dimension interdisciplinaire. En effet, les matériaux comme leur mise en œuvre se trouvent au carrefour de questionnements tout autant scientifiques que méthodologiques : sur des savoir-faire techniques variés, sur les effets visuels de matériaux d’autres couleurs dont ils résultent, sur les différents modes d’analyses qu’il implique pour la caractérisation de matériaux soit minéraux soit organiques, sur les héritages locaux ou transnationaux transmis dans le cadre d’échanges commerciaux ou religieux pour ce qui concerne les matériaux, le lexique et les symbolismes. Ce programme s’appuiera sur la mise en place d’une structuration des données liées à la matérialité des œuvres dans le modèle AGORHA, dans le cadre de la création d’une base de données sur un corpus de panneaux peints provenant du pourtour méditerranéen et d’Éthiopie (XIIIe – XVIe s.). Dans un deuxième temps interviendra une phase d’éditorialisation de ces données, en croisant notamment les matériaux, les couleurs, les mises en œuvre, l’iconographie, le style ainsi que la localisation spatio-temporelle de la création et des interventions anciennes (pré-XVIe). L’enjeu est de permettre des interprétations croisées entre des domaines qui ne communiquent, toujours, que difficilement entre eux, histoire de l’art, histoire technique, sciences expérimentales, pour faciliter de nouvelles interprétations et renouveler les pratiques. Le but est de dépasser l’approche positiviste souvent associée aux données de sciences expérimentales, et montrer de quelle manière les données matérielles peuvent devenir des sources au même titre que les données historiques, textuelles, stylistiques, etc. 

Medieval Kâshi Online

Le programme de recherche Medieval Kâshi Online initié en collaboration avec Sèvres manufacture et musée nationaux et le Département des Arts de l’Islam du Musée du Louvre œuvre à documenter un corpus de carreaux de céramiques iraniens à décor lustré métallique des XIIIe et XIVe siècles, les carreaux kâshi nommés d’après la ville de Kâshân.

La base AGORHA du programme rassemblera l’ensemble des informations collectées dans le cadre du programme de recherche.

Ce patrimoine étant dispersé, l’aire géographique du programme comprend l’Iran, région d’origine des carreaux de revêtement, les collections publiques française et internationales (Europe, Europe orientale et aux Etats-Unis).

La dimension internationale du programme prendra forme dans le bilinguisme de la base, en français et anglais.

La documentation s’attachera à identifier et localiser les carreaux depuis leur contexte de production à leur localisation actuelle. Ces données géographiques et chronologiques seront complétées par une étude complète des carreaux.

La typologie des carreaux établie par les chercheurs viendra compléter les vocabulaires contrôlés existants dans AGORHA.

Les inscriptions des pièces inscrites ont été lues, transcrites et identifiées. Elles seront translittérées et traduites du persan dans AGORHA.

Le programme Medieval Kâshi Online accorde une importance particulière à une innovation du nouvel AGORHA : le référencement des sources, à la donnée près lorsque cela est possible. Ce sourçage permet de citer une source bibliographique ou une archive, une enquête de terrain, une source en ligne ou toute autre information libellée en texte simple.

Recensement des tableaux ibériques dans les collections publiques françaises (1300-1870), RETIB

Ce programme de recherche mené par le musée du Louvre a pour objet d’identifier, d’étudier et de faire connaître les peintures espagnoles et portugaises conservées dans les collections publiques françaises.

L’ambition de ce recensement est de susciter un regain d’intérêt en France pour la peinture ibérique et de nourrir les recherches sur la diffusion et la réception de l’art espagnol et portugais pendant plus de quatre siècles, en travaillant notamment sur les questions d’attribution et de provenance des peintures de chevalet répertoriées.

Au-delà du recensement, l’enjeu est d’offrir une visibilité aux peintures ibériques conservées en France. Leur importance dans l’histoire de la peinture européenne et leur diversité ont en effet été souvent occultées par l’ampleur des collections de peintures françaises et italiennes dans les musées. Des œuvres déjà cataloguées seront publiées face à des peintures peu ou mal connues, voire inédites, grâce à un vaste travail bibliographique et à de recherches sur le terrain, région par région.

La base de données et les possibilités de valorisation offertes par AGORHA, tout comme l’organisation de journées d’études régulières permettront d’établir des parallèles entre les différentes collections, ou encore de mettre en lumière le rôle déterminant de certains collectionneurs dans l’histoire des rapports artistiques entre l’Espagne et le France.

Répertoire des peintures germaniques dans les collections publiques françaises (1300-1550), REPIG

Ce programme a pour but de recenser, étudier et faire connaitre les peintures germaniques du Moyen Age et de la Renaissance conservées dans les collections publiques françaises et généralement peu connues des spécialistes du domaine.

S’inspirant du RETIF d’un point de vue méthodologique, ce répertoire a pour objectif de recenser et de documenter les peintures du Moyen Âge et de la Renaissance (période entre 1200 et 1550, hors fresques et enluminures) du monde germanique (correspondant environ à l’Allemagne, l’Autriche, l’Alsace et la Suisse alémanique) présentes dans les collections publiques françaises (musées et églises). Il est dirigé par Isabelle Dubois-Brinkmann, pensionnaire à l’INHA. Un comité scientifique composé de spécialistes français, allemands, suisses et autrichiens validera les nouvelles propositions d’attributions.

Les notices d’œuvres sont intégrées dans le portail AGORHA de l’INHA. Pour chacune d’entre elles, l’accent est mis sur trois éléments : l’attribution, la provenance et la bibliographie essentielle (monographie, catalogue de musée ou d’exposition). Des liens relient entre eux les ensembles, les pendants ou les éléments de polyptyques démembrés, de même que les copies avec les originaux. Les copies et les faux sont également répertoriés puisqu’ils reflètent l'histoire du goût et du marché de l’art.

Répertoire des sculptures allemandes des musées de France (bois et bois polychromé, vers 1450-1530)

Ce programme mené par le musée du Louvre a pour but le recensement et l’étude matérielle, stylistique, historique et iconographique des sculptures allemandes gothiques tardives des collections publiques françaises.

Les collections des musées de France témoignent de la qualité et de la diversité de la sculpture allemande à la fin du Moyen Âge, depuis les années 1450-1460 jusqu’à la Réforme.

Le programme de recherche a pour but de recenser les sculptures allemandes gothiques tardives en bois ou bois polychromé et de les étudier sous tous leurs aspects, matériels, stylistiques, historiques et iconographiques. Expression de la foi chrétienne du temps, ces œuvres religieuses sont principalement des éléments détachés de retables d’autel démembrés et, pour une moindre part, des retables complets et des statues de fonction cultuelle ou dévotionnelle.

Le corpus comprend environ quatre cent cinquante sculptures, conservées dans une soixantaine de musées répartis sur tout le territoire français.  La base de données offrira ainsi à terme un ensemble représentatif de la sculpture allemande de la fin du Moyen Âge et permettra de diffuser les connaissances acquises et les découvertes inédites dans ce domaine artistique souvent méconnu.

 

Répertoire des teinturiers

Alors que l’invention des colorants de synthèse au cours de la seconde moitié du XIXe siècle est l’une des plus célèbres découvertes scientifiques européennes de l’époque, la transition quant à l’usage dans le textile des teintures naturelles et/ou des colorants de synthèse reste largement méconnue. Coordonné par l’Institut national d’histoire de l’art, le programme de recherche consacré aux colorants utilisés de 1850 à 1914 croise histoire des arts, histoire industrielle et histoire des sciences et des techniques. Il s’inscrit dans le mouvement d’étude de la mode et du vêtement né dans les années 1980 en Europe et aux États-Unis, tout en en constituant un jalon à même de susciter une relecture. Plus largement, il invite à une réévaluation de la réception de la couleur en France au cours de la seconde moitié du XIXe siècle et au début du XXe siècle, sur la base des données matérielles.

L’un des objectifs du programme de recherche est de produire plusieurs outils documentaires pour la recherche, dont un répertoire prosopographique des teinturiers pour la période 1850-1900. Le métier de teinturier, indispensable aux industries textiles, est encore peu étudié pour la seconde moitié du XIXe siècle. Or certains d’entre eux ont été des acteurs importants de la transition entre l’usage des teintures naturelles et celui des colorants de synthèse.

Un premier travail de collecte documentaire a été effectué à partir des sources imprimées relatives aux colorants dans les cinq expositions universelles suivantes : Londres 1862 – Paris 1867 – Paris 1878 – Paris 1889 – Paris 1900. Ce répertoire sera dans un second temps enrichi par les autres sources utilisées par le programme de recherche.