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[1910, peinture, rapport Institut primitif]Rapport primitif de l'Institut sur les envois de 1910, pe [...]

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02/12/2021 10:46 (il y a plus de 2 ans)
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Description
[1910, peinture, rapport Institut primitif]
Rapport primitif de l'Institut sur les envois de 1910, peinture
TYPE : rapport de l'Institut de France - primitif
AUTEUR : Anonyme
PAGE DE TITRE : Institut de France. Académie des Beaux-Arts. Rapport sur les envois de Rome de 1910. Section de Peinture
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1910
Descriptions
Transcription : 
Après les sévérités justifiées du Rapport de l'an dernier, l'Académie se félicite [rayé : d'abord] à propos des envois de peinture, de constater [rayé : quelles que soient les appréciations à émettre sur chacun d'eux] que le nombre des oeuvres exposées témoigne du désir [rayé : bien affirmé] des pensionnaires de ne plus manquer à leurs engagements [rayé : Elle ne doute pas que la pratique formelle des obligations contractées ne les aide puissamment à compléter ces qualités de conscience artistique qu'ils devront à l'étude approfondie des chefs-d'oeuvre dans les fréquentations desquels ils vivent et de l'admirable nature qui les entoure et qui doit être toujours leur suprême inspiratrice ; mis à la place : et ne les aide puissamment à l'étude des chefs-d'oeuvre près desquels ils vivent et de l'admirable nature qui les entoure]. 1ère année M. Lefeuvre envoie deux figures nues : une femme qu'il intitule : " Étrusque ", un homme dénommé " Solitaire ". Tous les deux sont [rayé : d'une harmonie] jaunâtres, avec une même progression de tons et de valeurs, plus dure de dessin et de modelé surtout dans le dernier, qui a des aspects de momie desséchée. La femme, d'une forme arrondie et sans caractère, rappelle bien peu l'art étrusque [rayé : ou l'art grec dont il dérive]. S'il y a à constater dans le torse et les cuisses des modelés assez fins et une certaine souplesse de facture, le haut de la figure et particulièrement la tête semblent être tachés accidentellement au point d'en rendre le modelé inexplicable. Si M. Lefeuvre tient à poursuivre les effets mystérieux et noyés d'ombre, il fera bien d'étudier avec plus de délicatesse [rayé : dans la nature et d'observer plus finement] chez les maîtres ces phénomènes du clair-obscur pour introduire des transparences et des légèreté qui lui font encore défaut. Deuxième année, M. Billotey / C'est à cet idéal de la beauté auquel le poète de l'Iliade prête cette appréciation des vieillards troyens : Il n'y a point à s'indigner si pour une telle femme les Troyens et les Grecs endurent avec constance des maux affreux. Par ses traits et sa démarche elle ressemble aux déesses immortelles " c'est à Hélène que la tentative audacieuse de M. Billotey s'est mesurée. Certes l'entreprise était difficile. Les oeuvres de la statuaire antique et celles des maîtres de la Renaissance offrent en Italie et particulièrement à Rome des interprétations multiples de la nature qui montrent la variété infinie des formes sous lesquelles peut s'exprimer la beauté féminine. [rayé : ce n'est pas dans la figure nue perdue sur un fond monotone égayé par un pilastre cannelé, ce n'est pas dans ces formes exsangues, pauvres et maigres dans le torse médiocrement construit, dans cette tête banale, ces pieds, ces mains vulgaires, d'une exécution trop sommaire dans cette créature dénuée de caractère et de beauté que nous pouvons retrouver ; mis à la place : Dans cette figure nous ne retrouvons pas la femme que les vieillards troyens comparaient à une déesse. N'insistons pas et passons au second envoi de M. Billotey : les Héros. Castor et Pollux chevauchant de blanches montures. C'est le matin, le ciel d'un bleu léger éclaire la mer et un horizon borné par de hautes cimes. L'auteur de cette toile à beaucoup à observer [rayé : à apprendre au point de vue des dessins et des proportions]. La tonalité [rayé : plâtreuse] des chevaux, leur anatomie douteuse et leur exécution [rayé : sèche et molle, le fâcheux arrangement du bras droit du premier héros semblant appartenir à son compagnon] donnent lieu à de sérieuses critiques, mais nous n'avons qu'à louer l'aspect clair et limpide de ce tableau et l'impression de fraîcheur et de jeunesse qui s'en dégage. Ce groupe aux allures sculpturales évoque le souvenir des frises du Parthénon [rayé : dont nous aurions souhaité qu'il approchât de la belle construction et de la noblesse du modèle], il semble indiquer chez son auteur des aspirations vers des recherches de style qu'on ne saurait trop louer. [rayé : aussi ne saurions nous trop encourager M. Billotey pour son envoi de 3e année, à choisir avec discernement l'oeuvre à copier dans laquelle il puisera les qualités qui l'aideront à combler les lacunes de son exécution]. Troisième année, M. Roganeau / Dans ce tableau des vignes grimpent aux troncs des ormeaux, une jeune mère élève son enfant vers les grappes qui s'offrent à sa main et près d'elle un jeune garçon supporte de la main gauche sur sa tête une corbeille pleine de raisins. Il faut louer tout d'abord dans l'arrangement de ce groupe le sentiment de simplicité le souvenir de l'antique et la recherche dans l'ajustement de la femme [rayé : et malgré de regrettables fautes de valeurs dans les rapports des figures avec], louer le paysage et [rayé : à côté de négligences de détails] des marques de sincérité dans l'ensemble et de la largeur dans l'exécution. Du même pensionnaire une esquisse représentant des femmes, puisant de l'eau au bord d'une rivière offre une composition pleine de clarté, grâce à la franchise et à la simplicité de la silhouette [rayé : à la répartition des volumes et à l'heureuse découpure des figures très] harmonieuse. On peut contester la convenance de l'adaptation de cette composition en triptyque. M. Roganeau complète son envoi de troisième année par la copie d'un fragment de la Visitation de Ghirlandaio à Santa Maria Novelle à Florence. [rayé : strictement limité aux trois figures exigées par le règlement ; elle rappelle imparfaitement la finesse et la fermeté qui caractérisent dans l'original, notamment les têtes d'une physionomie si personnelle]. En raison même du peu d'importance de ce fragment d'une oeuvre d'ailleurs bien choisie, il eût été à souhaiter qu'une étude plus châtiée eût contribué à développer chez son auteur des qualités d'exécution plus précise [rayé : qui manquent un peu à son tableau et à son esquisse]. Quoiqu'il en soit [rayé : des faiblesses regrettables de cette copie] l'envoi de M. Roganeau peut-être déclaré satisfaisant. Quatrième année, M. Leroux / Le choix du sujet traité par M. Leroux ne s'accorde guère plus avec la forme de triptyque qu'il lui a donné et la discordance d'échelle entre les panneaux y est une cause de trouble alors que le même ciel et le même horizon se poursuivent. A la promenade du Pincio des dames romaines passent accompagnées d'un petit garçon [rayé : tenant en chien en laisse, des petites filles jouent, un enfant fait des pâtés] des nourrices dans le costume traditionnel [rayé : poussent une voiture ou portent des tout petits], un jeune couple s'éloigne sous les arbres. On est à la fin de la journée et le soleil va descendre derrière la coupole de Saint Pierre. Sans discuter si après quatre années de séjour en Italie les impressions d'un jeune pensionnaire justifient le choix d'une composition dont les éléments lui aurait été fournis aussi bien à Paris qu'à Rome, une seule chose inquiète l'Académie en présence de ces poussées de modernisme [rayé : c'est la crainte trop souvent justifiée que les auteurs de ces essais de rénovation n'aient pas toutes les qualités de goût de charme et de grâce de distinction et d'élégance nécessaires à l'exécution de pareils sujets]. Dans le tableau de M. Leroux, la lourdeur et l'opacité des tonalités, la monotonie de son exécution [rayé : qu'il s'agisse du ciel, du terrain, de troncs d'arbres, de vêtements, de feuillée, de visage ou d'accessoires, tout est traité avec la même brosse aux touches égales et semblables] fait regretter qu'il ne se soit pas préoccupé davantage d'une facture en rapport avec les aspects vibrants de ces féeriques touches de soleil. Malgré cette impression générale [rayé : triste alors que le caractère de cette composition aurait dû avant tout est de gaieté] l'Académie reconnaît l'effort tenté par M. Leroux pour terminer une pension laborieusement remplie. Elle se plaît à reconnaître que ce pensionnaire a satisfait à toutes ses obligations et elle compte que sa carrière de peintre se poursuivra heureusement.
Localisations
Cote / numéro : 
Académie des beaux-arts, 5 E 75
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, primitif, 1910, peinture£ Notice créée le 27/10/2002. Notice modifiée le : 07/04/2017. Rédacteur : France Lechleiter.
Rédacteur
France Lechleiter