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[1855, peinture, rapport Institut séance publique annuelle]Rapport imprimé sur les envois de peintur [...]

Statut
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Contributeur
flechlei
Dernière modification
15/03/2022 09:30 (il y a environ 2 ans)
Type de document
Description
[1855, peinture, rapport Institut séance publique annuelle]
Rapport imprimé sur les envois de peinture de 1855
TYPE : rapport de la séance publique annuelle de l'Académie des beaux-arts
AUTEUR : Halévy, Fromental
PAGE DE TITRE : Académie des beaux-arts / Séance publique annuelle / du samedi 6 octobre 1855 / Présidée par M. Ambroise Thomas, président / Rapport sur les ouvrages envoyés de Rome / par les pensionnaires de l’Académie impériale de France / pour l’année 1855 / Par M. F. Halévy, Secrétaire perpétuel.
LIEU DE RÉDACTION : Paris
DATE : 06/10/1855
Descriptions
Transcription : 
[p. 21] Messieurs // L'Académie s'est trouvée heureuse, l'année dernière, d'avoir à distribuer à ses lauréats plus de louanges que de blâmes, et d'exprimer la satisfaction que lui causait l'ensemble des travaux des pensionnaires de notre école de Rome. Elle regrette cette année de devoir être plus sobre d'éloges, et d'avoir à se montrer plus sévères dans ses avertissements. [p. 22] Peinture / M. Boulanger. / César arrivant au Rubicon / L’envoi de la peinture est peu nombreux cette année. L’Académie n’a pas cru devoir décerner de premiers grands prix en 1852 et 1853, et les lauréats couronnés cette année ne devront de travaux que l’an prochain. / M. Boulanger a envoyé, pour son travail de cinquième année, un tableau dont le sujet est : César arrivant devant le Rubicon. / Ce tableau n’est pas achevé ; l’auteur, malade pendant trois mois n’a pu le terminer. Mécontent de son œuvre incomplète, il avait demandé à l’Académie de ne pas l’exposer au jugement du public. L’Académie, gardienne des règlements, a dû résister à la prière de M. Boulanger, certaine que le public verrait avec indulgence ce tableau, que le jeune auteur n’a pu trouver le temps d’amener au mérite d’exécution, que son désir de bien faire et sa conscience d’artiste lui donnaient le droit d’attendre de lui-même. Certes, c’est un beau sujet pour un peintre, que César s'arrêtant sur les bords du Rubicon et réfléchissant aux suites de son audacieuse entreprise ; c’était une belle figure à peindre. L'Académie regrette de ne pas trouver assez de grandeur, assez de caractère dans cette figure, dont le dessin [p. 23] offre quelques incorrections ; mais dont l’expression cependant n’est pas dépourvue d’effet. Comme disposition de plan, le soldat derrière, ou peut-être à côté de César laisse le spectateur dans une grande incertitude ; les jambes paraissent plus en avant que le corps. Ces observations ne doivent en rien décourager M. Boulanger, nous savons qu’il a la bonne intention de reprendre son œuvre. Il la complétera alors par l'étude simple et vraie de la nature. M. Boulanger, docile aux conseils de l'Académie, a compris toute l’importance de cette étude salutaire ; nous en voyons la preuve dans la figure du jeune pâtre, bien dessinée, bien exécutée, dont la tranquillité contraste si heureusement avec le trouble et l'inquiétude de César. / M. BAUDRY / Copie d'une fresque de Raphaël. / Le corps de César aux pieds de la statue de Pompée. / M. Baudry, pour sa quatrième année, a fait une excellente copie, d’après la fresque de Raphaël, la Jurisprudence. / Le caractère du dessin du maître est bien senti, la couleur fine et lumineuse de cette peinture est parfaitement rendue ; M. Baudry a reproduit fidèlement et avec une grande intelligence, l'état actuel de la fresque. / Pourquoi faut-il que nous n'ayons que des reproches à adresser à M. Baudry pour l'esquisse qui fait partie de son envoi et dans laquelle il a voulu montrer le corps de César assassiné dans le Sénat, étendu aux pieds de la statue de Pompée ? L'Académie a été étonnée autant qu’affligée, de voir que le jeune artiste qui a su produire une si excellente [p. 24] copie, ait eu assez peu d'estime de lui-même et de son talent, pour exécuter et envoyer cette esquisse, que l’Académie s’est dispensée d’analyser. / M. CHIFFLART / Ce pensionnaire n'a envoyé aucun travail à l’examen de l’Académie. L’Académie a dû sanctionner les mesures prescrites par le règlement que M. le directeur de l’École de Rome lui avait appliquées dans sa juste sévérité. L’Académie conserve le ferme espoir que ce pensionnaire voudra combler la lacune laissée dans ses études et dans ses travaux par cette année improductive, et que l’envoi de l’année prochaine réparera un tort si contraire aux habitudes de nos lauréats, exacts à remplir leurs engagements et jaloux de mériter les éloges de l'Académie. [...] [p. 39] Cette exposition incomplète, satisfaisante en quelques parties, ne justifie pas entièrement l’espoir de l’Académie. L’année prochaine, nous en avons la confiance, payera avec usure la dette que nos pensionnaires ont contractée envers l’Académie, envers l’Etat, envers eux-mêmes. / Et vous, jeunes lauréats, avant de quitter la patrie pour aller vivifier vos jeunes esprits aux pures sources de l’art, avant d’aller vous instruire à ces nobles écoles que la France vous ouvre en Italie et en Grèce, et qu’elle couvre de son drapeau, entrez dans le palais des Beaux-Arts, dans ce palais ouvert à un concours immense, et sans exemple dans l’histoire de l’art ; jetez encore un regard sur les œuvres de vos maitres, de vos émules, et songez que c’est à vous, et aux jeunes artistes qui vous précèdent dans [p. 40] la carrière que reviendra l’honneur de continuer tant de beaux travaux. Nous avons la ferme espérance que vous saurez vous rendre dignes de cet honneur, que vous marcherez plein de courage vers cet avenir qui vous appartient. En vous éloignant de notre cher pays, en entendant de toutes parts le retentissement des événements mémorables dont nous sommes témoins, et qui inaugurent avec tant d’éclat la seconde moitié de ce grand siècle, déjà si fécond, vous vous croirez toujours dans la patrie. Songez alors à vos frères, à ces fils de la France qui ont versé leur sang sur cette terre antique, toute pleine aujourd’hui de souvenirs nouveaux ; songez à leur courage, à leur dévouement, à leur ardente et infatigable persévérance ; élevez votre ambition à la hauteur de leur gloire ! Dans votre carrière pacifique, mais glorieuse aussi, soutenez le vieux renom de nos écoles. Unissez dans votre piété, dans votre amour, dans vos hommages, ces trois grands noms : Paris, Rome, Athènes ; Athènes où vous attendent d’autres fils de la France, amis comme vous de l’antiquité et qui guideront dans vos études, et que vous seconderez par vos travaux. Instruisez vos âmes au souvenir des grandes choses accomplies, habituez vos regards à soutenir l’éclat de ces beaux cieux, écoutez le noble son de ces noms impérissables, soyez d’avance saisis d’un saint respect : vous allez contempler le Capitole et le Parthénon.
Localisations
Cote / numéro : 
Paris, Bibliothèque de l'Institut de France, 4° AA 34 (usuel), 1855, tome 25, p. 21-40
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, procès-verbal, 1854, peinture2£ Notice créée le 10/08/2004. Notice modifiée le : 04/07/2018. Rédacteur : Florence Colin.
Rédacteur
Florence Colin