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[1852, sculpture, rapport Institut à AFR]Rapport sur les envois de sculpture de 1852TYPE : rapport d [...]

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02/12/2021 01:45 (il y a plus de 2 ans)
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Description
[1852, sculpture, rapport Institut à AFR]
Rapport sur les envois de sculpture de 1852
TYPE : rapport de l'Institut de France à Académie de France à Rome
AUTEUR : Anonyme
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1852
Descriptions
Transcription : 
[f°4 bis] M. Maillet (cinquième année) M. Maillet pour le travail de sa cinquième et dernière année, a exécuté un groupe en marbre représentant Agrippine et Caligula. L'aspect de ce groupe produit de l'impression, son ensemble offre des lignes graves. La tête de l'Agrippine est d'un beau caractère, d'une expression juste, elle se présente de face, inclinée en avant, pleine d'inquiétude et de tristesse, et ses bras maternels ont à peine la force de soutenir son enfant, tant sa préoccupation est douloureuse. Les profils de ce groupe sont heureux, surtout le profil droit dont les lignes sont simples, se pondèrent bien et donnent à cette partie de la noblesse et de la grandeur. En général, l'ajustement de la figure d'Agrippine est heureux, la partie supérieure de la tunique est exécutée avec talent et sentiments ; les plis sont pleins de souplesse et de variété, principalement ceux qui recouvrent la gorge, le bras, ainsi que le dos de cette statue. [f°5] On ne peut malheureusement accorder les mêmes éloges à la manière dont le manteau est exécuté. Il semble que l'auteur ait oublié tout-à-coup le guide sur qui le conduisait à la vérité ! Il tombe dans son style de convention par les lignes et par la forme, les plis deviennent maigres, guindés et secs. Cependant vers le dos, à la partie inférieure de cette figure, ils sont d'un agencement plus heureux, ils sont plus vrais et plus grassement modelés, de même que la partie du manteau qui recouvre le bras gauche. Le bras droit est rond, manque de plans et de grandeur dans ses contours, la main n'est pas exécutée avec assez de souplesse ; elle ne s'appuie pas, n'entre pas assez dans les chairs de l'enfant qu'elle supporte. La tête de l'enfant est d'une bonne expression, bien modelée ; mais la partie inférieure du torse ainsi que les cuisses, est lourde de forme et de proportion. La section engage M. Maillet à étudier de nouveau avec soin les parties de son groupe, qui ont paru défectueuses, et elle applaudit entièrement à une oeuvre qui termine d'une façon remarquable, les envois de ce jeune artiste. Cependant, malgré ces éloges, la section croit devoir dire que l'exemple donné par M. Maillet, d'un travail ou le nu n'est pas la partie dominante, ne doit pas toujours être suivi. L'étude du nu étant la base fondamentale de l'art, dans le dernier travail du Pensionnaire, travail qui doit être, pour ainsi dire, le complément des études sérieuses et élevées qu'il a dû faire, il est nécessaire qu'il fasse choix d'un sujet ou les draperies ne deviennent pas la partie principale, quoiqu'il ne faille pas négliger ce côté de l'art, qui nécessite tant de grâce et de goût. M. Perraud (quatrième année) Oreste après son parricide est assisté par sa soeur Électre (esquisse ronde-bosse) [f°5 bis] L'aspect de cette esquisse est sculptural, les lignes sont bien agencées, les personnages se groupent heureusement ; mais il y manque ce sentiment dramatique que réclamait un tel sujet. La figure de l'Électre est ajustée avec goût : on aurait désiré cependant, que cet ajustement fut d'un style plus grec, et que ce groupe ne fut pas dépourvu d'accessoires qui auraient aidé à en faire comprendre le sujet. M. Thomas (troisième année) Daphnis (Figure ronde bosse en plâtre) Il semble qu'en choisissant ce sujet, M. Thomas se soit proposé pour but de représenter un type de grâce, de jeunesse et de naïveté : tel n'est malheureusement pas le type de sa statue, l'aspect en est peu agréable. Elle est exécutée sans goût, d'une étude lâchée, et reproduit une nature qui n'a aucun rapport avec le sujet. La tête est maigrement modelée, sans beauté et sans expression : les bras ne sont pas d'une nature homogène, celui qui s'appuie sur la hanche est d'une forme lourde et coupe le torse par sa ligne verticale d'une façon désagréable ; l'autre est mal étudié et pend disgracieusement. Le tronc de l'arbre sur lequel la figure s'appuie a trop d'importance, et la draperie enroulée vers sa partie supérieure est ajustée avec affectation. Cependant, quelques morceaux de cette statue sont modelés avec vérité. Mais si la section, par intérêt pour M. Thomas, a dû être sévère dans le jugement qu'elle vient de porter sur ce travail, a en compensation des éloges à donner à une esquisse bas-relief et à une tête d'étude du même auteur. La section remarque que M. Thomas ne s'est point conformé au règlement qui exige une tête d'étude exprimant un sujet et non simplement une tête modelée d'après nature. Cette tête d'étude de M. Thomas a un mouvement gracieux, une expression vraie, le [f°6] caractère individuel en est saisi avec esprit et sentiment ; le masque est modelé avec finesse et avec grâce, on regrette seulement que le col soit lourd et disproportionné avec la tête, dont la coiffure est heureuse. Joseph racontant ses songes à ses frères Cette esquisse est remarquable par sa bonne disposition, son heureuse symétrie, il s'y trouve des figures qui se groupent avec originalité, et dont le geste ne manque pas d'expression, généralement, elles sont bien attentives au récit de Joseph. La section tout en louant les heureuses intentions de cette esquisse, trouve beaucoup à blâmer dans la proportion de ces figures, qui sont courtes, lourdes, bizarrement ajustées, et dont les têtes sont coiffées d'une manière grotesque. M. Thomas doit se garder de tomber dans le faux goût, dans la manière, en un mot dans la sculpture fantastique. La statuaire a ses lois, ses principes, la haute tradition des grands maîtres, tradition qui ne doit jamais être oubliée. M. Gumery (première année) La Victoire (bas-relief en plâtre) Sous ce titre, M. Gumery a représenté un guerrier après le combat, s'avançant victorieux vers sa femme et son enfant. Un sentiment vif et vrai n'a point guidé l'auteur dans la conception de son sujet ; ses personnages sont froids, aucune passion ne les anime ; on ne sent là ni émotion, ni élan ! Sous le rapport de l'exécution, l'artiste n'a pas été plus heureux. Le caractère de la tête du principal personnage n'est pas compris et ne rappelle pas assez ce type puissant de l'art romain. Le modelé de cette figure est égal, il y manque de ces plans fermes, accentués, qui font bien comprendre la partie osseuse du corps humain et qui en déterminent les grandes divisions. La figure de la femme ne porte pas ; le bras qui s'appuie sur la poitrine de l'homme est rond, sans plans, et la main manque [f°6 bis] de beauté. Les plis du manteau de cette figure n'appartiennent pas toujours à la même nature d'étoffe, ils sont mous, ronds, et trop uniformes dans les lignes qu'ils décrivent. Presque partout, ces plis manquent de vérité On doit pourtant accorder quelques éloges à la manière souple dont est modelé l'enfant, qui se trouve d'ailleurs si malheureusement placé. Si M. Gumery avait cherché à connaître, à comprendre par les beaux exemples que l'art antique nous a laissés, ce qui constitue la beauté, et la belle disposition d'un bas-relief, son oeuvre eût été moins vulgaire d'aspect, il y avait en plus de vérité et de chaleur dans le geste de ses personnages, enfin une meilleure entente de plans, et des formes plus élevées.
Localisations
Cote / numéro : 
20190152/1-2, fol. 3-12
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, Institut à AFR, 1852, sculpture£ Notice créée le 28/10/2002. Notice modifiée le : 15/10/2018. Rédacteur : Christiane Dotal.
Rédacteur
Christiane Dotal