Bas-relief provenant de la face interne du volet dextre d'un retable.
- Identification du bois, Élisabeth Ravaud, Centre de recherche et de restauration des musées de France, 2007.
- Analyse de la polychromie, Anne-Solenn Le Hô, Centre de recherche et de restauration des musées de France, 2007-2008.
- Étude et restauration, Claire Dard, Delphine Masson, 2007-2008.
Sculpture taillée dans une pièce principale de bois (planche de tilleul) avec éléments assemblés.
- Traces de fixation dans l’établi (?) : trois cavités cylindriques (diamètre 1 cm), une sur la tête, deux sous la base.
- Traces de sciage au revers.
-Éléments assemblés à l’origine : quillon dextre de l’épée, moyeu et rayons de la roue, quatre dents (aujourd’hui disparues) fixées dans quatre cavités sur le bord externe de la roue.
- Application au revers, à l’origine, de toile encollée (fils fins, tissage serré), dans la partie supérieure médiane du relief, aux endroits où le bois a été trop aminci.
- Traces de fixation sur le volet du retable (?) : un percement (diamètre 0,5 cm) à dextre à côté de la ceinture, deux restes de percements (diamètre 0,5 cm) au bord de la base à dextre.
- Légère attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).
- Principaux manques : extrémité de plusieurs fleurons de la couronne ; quatre dents de la roue ; éclats et arrachements sur le pommeau, sur le bord inférieur dextre du manteau et au bord de la base.
- Interventions postérieures : au revers, application au 19e siècle (?) de toile encollée (fils épais, tissage lâche), principalement sur le bord dextre pour consolider le relief ; traces de quatre vis.
Polychromie d’origine lacunaire avec importantes reprises locales des 19e et 20e siècles.
1.Polychromie d’origine :
Encollage sur le bois (couche organique). Préparation blanche (carbonate de calcium).
- Manteau, couronne, bordures de la chemise et de la robe, partie centrale du pommeau de l’épée : bol rouge, or.
- Quillons et lame de l’épée, ceinture de la robe, motifs floraux sculptés sur le livre : bol, restes d’argent.
- Fusée de l’épée : mixtion ocre clair, or, glacis brun.
- Robe : restes endommagés des décors en relief moulés et appliqués dits « brocarts appliqués » (matériau de remplissage brun orangé : huile, carbonate de calcium coloré par des oxydes de fer et des aluminosilicates riches en fer -ocres-, kaolinite, quartz et savons), à l’origine dorés et rehaussés de glacis rouge soulignant les motifs végétaux.
- Cheveux : mixtion ocre clair, or très lacunaire (restes d’or et d’argent sulfuré : feuilles d’or parti ?).
- Revers du manteau : restes de bleu (en deux couches, probablement azurite).
- Chemise : blanc.
- Étoffe de la chemise du livre : restes de rouge (vermillon).
- Carnations : couche lacunaire rose pâle et rose vif sur les joues, le nez et le menton (blanc de plomb, vermillon) ; lèvres rouge foncé ; yeux cernés d’une ligne brune, plus épaisse au bord de la paupière supérieure, pupille noire, iris marron cerné de brun sombre, petite touche rouge rosé marquant l’angle interne sur le blanc de l’œil légèrement bleuté ; sourcils et quelques mèches de cheveux peints en brun sur les carnations ; contours des ongles soulignés de brun ; ligne brun noir tracée sur le front et à la base du cou, en bordure de la couronne et du galon doré de la chemise, comme pour ombrer ces éléments et ainsi en accentuer la saillie.
2.Polychromies postérieures (19e et 20e siècles) :
- Manteau : sur les lacunes, nouvelle dorure appliquée au 20e siècle (après la vente à Berlin en 1937).
- Robe, fusée de l’épée, cheveux : couche brune du 19e siècle (carbonate de calcium, terres riches en fer, quelques grains de sulfate de baryum).
- Revers du manteau : restes de bleu du 19e siècle (bleu de Prusse, sulfate de baryum, carbonate de calcium, oxydes de fer).
- Sol : quatre interventions des 19e et 20e siècles, trois couches bleues et une verte (sulfate de baryum, carbonate de calcium, quelques grains d’oxyde de fer -deuxième couche avec noir de carbone- ; coloration bleue et verte due à un matériau organique non identifié).
La jeune vierge chrétienne est représentée avec ses attributs habituels, couronne, livre, roue, épée, faisant référence à sa vie légendaire et son martyre. Fille de roi, elle est élégamment vêtue et porte une couronne. Le livre, qu'elle tient par un pan de l'étoffe (ou “chemise”) protégeant la reliure, fait allusion à ses hautes connaissances philosophiques qui lui ont permis de confondre les savants convoqués par son persécuteur. La petite roue brisée évoque son martyre et l'épée dans sa main gauche rappelle sa décapitation.
Souabe (Schwaben)
Origine inconnue. Berlin, Collection B.D. Vente publique, Berlin, 1937. Commerce de l'art, Allemagne, Belgique, puis France. Acquisition, 2007.
p. 27, n° 89 (Allemagne centrale, vers 1520).
entourage de Niclaus Weckmann, 1520-1525.
p. 67 (idem).