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[1838, peinture, rapport Institut primitif 2]Rapport primitif de l'Institut sur les envois de 1838, [...]

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02/12/2021 10:47 (il y a plus de 2 ans)
Type de document
Description
[1838, peinture, rapport Institut primitif 2]
Rapport primitif de l'Institut sur les envois de 1838, peinture
TYPE : rapport de l'Institut de France - primitif
PAGE DE TITRE : Rapport sur les ouvrages envoyés de Rome par les pensionnaires de l'Académie royale de France
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1838
Descriptions
Transcription : 
Des [rayé : opinions ; mis à la place : vues] erronées, des systèmes vagues et sans fondement avaient [rayé : occasionnés quelques désordres dans ; mis à la place : attaqué toutes] les opinions établies [rayé : à l'égard de ; mis à la place : sur les] Beaux-arts et les principes qui en ont dirigé les études chez les différentes [rayé : peuples qui les ont cultivé ; mis à la place : nations] aux différentes époques où il ont [rayé : fleuri ; mis à la place : été cultivés]. Il en était résulté depuis quelques temps de graves déviations qui pouvaient [rayé : faire craindre une ; mis à la place : annoncer une] certaine décadence dans l'École française. De brillants succès que l'on peut [ajouté : croire] mériter, obtenus par des [rayé : hommes doués] dispositions particulières indépendantes des études classiques avaient pu faire [rayé : croire ; mis à la place : rêver] à de nouvelles facultés à des moyens plus prompts ou plus faciles [rayé : d'atteindre le but et [un mot ill.] à la fortune et ; mis à la place : d'arriver aux] honneurs [rayé : en bien moins de temps ; mis à la place : et à la fortune plus rapidement]. On [rayé : [2 mots ill.] même jusqu'à ; mis à la place : n'allait pas à moins qu'à] proposer d'anéantir les établissements si sagement fondés pour le maintien des bonnes études et l'entretien du feu sacré. De là [rayé : était survenu parmi les jeunes élèves (même ceux couronnée par l'Académie) ; mis à la place : pouvait naître une apathie, une indifférence] [ajouté : pour les études] [rayé : inconcevable] pour les avantages de la pension de Rome : ceux qui avaient eu le même bonheur [rayé : d'y arriver ; mis à la place : d'y être admis] regardaient comme un exil, comme [rayé : un temps] perdues pour leur avenir les années qu'il leur était donné d'y passer. [rayé : Enfin cependant ; mis à la place : Ils tardaient à s'y rendre ou désertaient cette terre si éminemment classique]. Cette sorte de découragement [rayé : [trois mots ill.] ; mis à la place : a cessé]. La pension à l'Académie de France à Rome est au complet. Les élèves pensionnaires rivalisent de zèle, les bonnes études sont reprises avec courage et l'Académie [rayé : doit ; mis à la place : aime à] se féliciter [rayé : des ouvrages envoyés cette année ; mis à la place : de leurs efforts]. Elle y [rayé : voit ; mis à la place : retrouve] avec plaisir une tendance aux progrès [rayé : surtout ; mis à la place : principalement] pour la peinture et [rayé : en ; mis à la place : pour] l'architecture. Les jeunes architectes surtout montrent dans leurs travaux de restauration une profondeur de recherche, un travail infatigable et un talent digne des plus grands éloges. Peinture : M. Flandrin [ajouté en marge au crayon : bon sauf les ratures qu'il faut bien observer.] // M. Flandrin pour sa cinquième année devait un tableau d'histoire de sa composition, de plusieurs figures de grandeur naturelle. Il a envoyé un tableau de Jésus-Christ et les petits enfants. "On lui présenta de petits enfants afin qu'il leur impose les mains et comme ses disciples les repoussaient rudement, Jésus leur dit : " laissez venir à moi les petits enfants, car le Royaume des Cieux qui leur ressemble... Et les ayant embrassé, il les bénit en leur imposant les mains " saint Marc chap. X verset 13. L'Académie reconnaît dans ce bel ouvrage une sage composition, un style grave et d'un grand caractère. Ce sujet bien choisi offre la plus heureuse réunion des moyens propres à développer toutes les ressources de l'art et l'emploi des modèles les plus intéressants que présente la nature pour animer cette scène pleine d'un intérêt religieux et pieusement philosophique. Le dessin est d'une grande correction. On regrette de ne pouvoir louer avec autant d'extension la couleur et l'intelligence de l'effet. On ne peut voir sans peine que ce jeune artiste ne se soit pas rappelé les éloges que l'Académie s'était plut à lui adresser sur son tableau du Dante, où l'on voyait un véritable coloriste tel qu'il convient à la peinture historique. Dans celui-ci le ton général de la couleur est lourd et privé de lumière les tons opaques des ombres se confondent avec ceux du fond et détruisent la perspective aérienne. Le devant de la scène est obstrué par les deux femmes à genoux affublées, pour ainsi dire, du même manteau qui enveloppe leurs têtes symétriquement et ne laissent rien voir de leurs traits ce qui prive cette touchante scène de l'expression de la Foi vive, de l'amour [ajouté : et du] respect de ces mères qui présentent leurs enfants. Leur ajustement trop ample répand sur ces jeunes créatures, figures principales du tableau, une ombre qui les dérobe et empêche de les distinguer à la première vue. Malgré ces observations qu'aurait dû se faire à lui-même M. Flandrin en méditant plus profondément toute la portée de son sujet, ce tableau lui fait grand honneur et termine d'une manière bien louable ses études de pensionnaires. / M. Roger : voir le rapport de la section et les notes au crayon / M. Jourdy (voir id. id.) / M. Papety (voir id. id.) / M. Blanchard (voir id. id.) // Résumé sur la peinture / Après l'examen scrupuleux des tableaux envoyés cette année, après les éloges et les conseils donnés sur chacun d'eux, l'Académie a peine à se dissimuler l'impression pénible que lui fait éprouver l'aspect de cet envoi en général. On y remarque une négligence très blâmable de ce qui constitue la connaissance de la vérité et de la puissance de la couleur et de l'intelligence des différents effets de la lumière. Une nuance terne et opaque domine dans les ombres de tous ces tableaux, ils semblent n'être éclairés que par le crépuscule. Ce n'est pas certainement dans les belles peintures de Raphaël et Titien, de Paul Véronèse, du Dominicain [sic] que les pensionnaires rencontrent ces teintes obscures et fausses, encore bien moins sur la nature si riche et si brillante que depuis quelques temps ils semblent ne regarder qu'à travers un voile noir. Si un seul d'entre eux avait contracté ce défaut on l'en avertirait et on ne pourrait l'attribuer qu'à un vice de son organisation visuelle, mais il paraît ici une sorte de système, une sorte de convention arrêtée, une imitation dangereuse d'un défaut qui n'est racheté par aucune qualité. S'il est le résultat de la manière de voir de l'un des coryphées, ses émules ne doivent s'efforcer de se l'approprier. C'est une grande abnégation que de se traîner ainsi dans une voie fausse. Chaque maître des grandes écoles d'Italie a eu son caractère à lui qui le distingue. C'est donc une raison pour que chaque artiste suive l'impulsion naturelle de son génie et se doive garder d'adopter par préjugé une marche qu'il ne sent pas et dont il ne trouverait pas d'exemple dans la nature.
Localisations
Cote / numéro : 
Académie des beaux-arts, 5 E 27
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, primitif, 1838, peinture2£ Notice créée le 09/08/2004. Notice modifiée le : 07/03/2017. Rédacteur : Florence Colin.
Rédacteur
Florence Colin