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Bohin, Armand

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25/10/2023 19:41 (il y a 7 mois)
Type de personne
Type de personne : 
Noms
Nom : 
Bohin
Prénom : 
Armand
Nom : 
Bohin
Prénom : 
Adolphe Armand
Qualificatif : 
Sexe : 
Nationalité : 
Naissance et mort
Date de naissance : 
15 mars 1857
Lieu de naissance : 
Date de mort : 
26 février 1924
Lieu de mort : 
Adresses
Type d'adresse : 
Date de l'adresse : 
Vers 1924 - jusqu'à
Adresse : 

Villa des Vignettes

38 bis boulevard du Littoral (actuel boulevard Frédéric Mistral)

Code postal : 
83000
Ville : 
Professions / activités
Type de profession / activité : 
Commentaire Type de profession / activité : 

Sous-officier et officier supérieur (2 juin 1899)

Date d'activité : 
1876 - Vers 1903
Type de profession / activité : 
Prix et distinctions
Prix / distinction : 
Commentaire Prix / distinction : 

Cote : AN, LH/267/53

Date prix / distinction : 
29 décembre 1903
Biographie
Commentaire biographique : 

On dispose de peu de choses concernant le lieutenant-colonel Adolphe Armand Bohin (1857-1924). Le dossier de la Légion d’honneur (AN, LH/267/53) permet à tout le moins de reconstituer sa carrière militaire et de définir les circonstances qui lui ont permis d’acquérir sa collection d’œuvres d’art.

Le 1er février 1876, le soldat Bohin intègre le 3e régiment d’infanterie de la Marine. Il gravit ensuite progressivement les échelons. Il devient sergent-major le 17 mars 1879. Il entre l’année suivante à l’École provisoire des sous-officiers d’infanterie de Marine de Cherbourg et en sort sous-lieutenant, le 16 avril 1881.

Une mise à l’épreuve au Tonkin

Les républicains arrivés au pouvoir la même année confortent le camp des « interventionnistes », qui appuie le processus d’expansion au Tonkin (Le Faillier P., 2014). Le 25 avril 1882, le commandant Henri Rivère (1827-1883) s’empare de la citadelle de Hanoï. Le vice-roi du Yunnan Cen Yüying (岑毓英) [1829-1889] réplique par l’envoi de ses troupes sur place. Bohin participe à ce mouvement de conquête, dès le 22 décembre, aux côtés du bataillon du Tonkin. Il obtient plus tard, le 8 juin 1883, le grade de lieutenant.

La France, pressée de passer à la « phase d’exploitation » des richesses territoriales (Le Faillier P., 2014), envoie un corps expéditionnaire contre les armées chinoise et vietnamienne, alliées aux Pavillons-Noirs, mené par Lưu Vĩnh Phúc (Liu Yongfu [劉永福], en chinois ; 1837-1917). Le 6 juin 1884, le Traité Patenôtre est signé entre la France et l’Annam. Dès lors, le régime du protectorat s’applique à l’ensemble du Vietnam, qui regroupe désormais la Cochinchine, l’Annam et le Tonkin. Mais, dans une situation de « guerre non-déclarée », le conflit s’éternise et s’étale (Le Faillier P., 2014).

Comme il est rapporté dans Le Spectateur militaire (1887), l’armée française eut recours à deux reprises à des mercenaires chinois par manque d’effectif ; ces deux expériences se soldèrent par des échecs. Les premiers, issus des rangs des Pavillons-Jaunes, « ennemis héréditaires des Pavillons-Noirs » (B. R., 1887, p. 134), furent licenciés et désarmés pour cause d’indiscipline. Les deuxièmes, « Chinois enrôlés dans les villes du Delta par les mandarins annamites » (B. R., 1887, p. 134), firent acte de mutinerie, après avoir déserté leur propre camp lors du siège de Tuyên-Quang. Envoyés à Hanoï devant le général Charles Théodore Millot (1829-1889), commandant en chef du corps expéditionnaire du Tonkin, les 79 transfuges intègrent l’unité de Bohin, à Cau-Dô ( ?), un poste militaire placé à 9 km de Hanoï. Ces nouvelles recrues, affectées à la défense de la province, reçoivent l’ordre de chasser les bandes rebelles du territoire. Les risques d’insubordination étant connus, Bohin est affublé par ses compagnons d’armes du surnom de « condamné à mort ». Et si leur conduite donne un temps satisfaction, leur désertion provoque tout de même la surprise en décembre 1884. Bohin échappe de justesse à la volte-face de ses hommes, qui assassinent le sergent indigène sur le point de donner l’alerte. Le Spectateur militaire relate cette anecdote, exaltant la figure héroïque de cet « officier doux et énergique » (B. R., 1887, p. 135), « ne [devant] son salut qu’à la crainte qu’il avait su leur inspirer et aussi à ses sentiments de justice auxquels les asiatiques [sic] ne sont pas insensibles » (B. R., 1887, p. 139).

Un topographe au service de la Commission de délimitation des frontières sino-annamites

Les négociations entre la Chine et le gouvernement français aboutissent finalement le 9 juin 1885 au traité de Tianjin (天津), par lequel la Chine reconnaît l’existence du protectorat français.

Le 18 décembre, Bohin intègre le 1er régiment de tirailleurs tonkinois, nouvellement créé. Il est par la suite rattaché à la Commission de délimitation des frontières, comme topographe. Au cours de sa mission, il arpente les régions montagneuses du nord du Vietnam ; zones infestées de « pirates », résistants à l’autorité de la cour de Huê.

Le général Munier, commandant de la division d’occupation du Tonkin et de l’Annam, l’envoie en reconnaissance au cap Pak Lung (Bạch Long, en vietnamien ; actuelle ville chinoise de Beihai [北海], dans la province du Guangxi [廣西]) avec une escorte de 40 hommes. La mission s’effectue dans un climat de tension. Informé de plusieurs attaques dirigées par les Chinois contre Móng Cái, Bohin décide de prendre part à la défense de la ville. Mais, le 26 novembre 1886, alors en chemin, il est pris à revers par une horde de 400 Chinois, dominant les hauteurs de la baie de Qinzhou (欽州). Malgré son infériorité numérique, il parvient à se frayer un passage. Blessé au cours du combat, il est fait chevalier de la Légion d’honneur, par décret du ministre de la Marine et des Colonies, le 5 juillet 1887. Aussi, le 25 octobre, Bohin est promu capitaine.

La frontière avec le Guangxi est d’importance. Conclue le 17 avril 1886, elle marque « le premier pas du processus de délimitation », selon Thi Hanh Nguyen (2018). Ainsi, de cette expédition, Bohin dresse une carte de la région de Hain-ninh (Móng Cái). Ce croquis figure en carton d’une carte de la « Frontière du Tonkin et de la Chine ». L’ensemble illustrera un mémoire de la Commission, adressé au ministère des Affaires étrangères (AMAE, 8 MD 64). Un exemplaire est également conservé au département des Cartes et plans de la BnF (GE SH 19 PF 1 QUATER DIV 21 P 52 D). La Commission de délimitation des frontières prend fin le 26 juin 1887, avec la signature de la Convention de Pékin (北京).

De retour en métropole, Le Figaro annonce le 3 mars 1888 son mariage avec Marie-Berthe Hochapfel (1862-1946) [1888, p. 3]. Sa femme le rejoindra avec son enfant, alors âgé de six ans en Cochinchine, où il se voit affecté en 1889 (Bulletin officiel de l’Indochine, 1891, p. 341). Il intègre le 3e régiment de marche le 5 novembre 1889 et celui des tirailleurs annamites le 10 avril 1890. La situation du Vietnam est relativement stable, malgré des révoltes sporadiques touchant le Delta du fleuve Rouge. Bohin se familiarise davantage avec la population et se voit diplômé le 21 janvier 1891 pour sa connaissance de la langue annamite, qu’il avait déjà mise en pratique au cours de sa mission d’abornement.

La conquête du Soudan

Le 20 octobre 1893, les ordres le conduisent à rejoindre la colonie du Soudan français, constituée par décret le 18 août 1890. La France entame alors une deuxième phase de conquête, conduite sous la direction du commandant supérieur Louis Archinard (1850-1932). Par décret du 27 août 1892, la colonie se voit dotée d’une autonomie politique et administrative. Les attributions du commandant supérieur sont élargies et Archinard les met à profit pour la pacification du territoire. Les effectifs de l’armée sont revus à la hausse, mobilisés pour mater les bandes du chef de guerre (almami) Samori Touré (1830 ? -1900), occupant le Haut-Niger et le Haut-Milo (dans l’actuelle Guinée). La campagne, menée de novembre 1892 à mars 1893, est confiée au lieutenant Antoine Vincent Auguste Combes (1849-1913), qui parvient à les refouler vers l’Ouest. L’almami, retiré dans la vallée du Bandama (dans l’actuelle Côte d’Ivoire), reprend les hostilités à la fin du mois de novembre 1893 et perpètre une série de razzias et d’incendies dans la région de l’actuelle Sikasso au Mali. Il assiège les villes de Bougouni et Ténintou, provoquant les représailles du colonel Eugène Bonnier (1856-1894), qui marche sur cette dernière en décembre. Samori est capturé. La constitution d’un gouvernement civil est décrétée le 21 novembre, Albert Grodet (1853-1933) nommé à sa tête. Entre-temps, Bohin intègre le 9 septembre l’état-major. Le 1er février 1894, il rejoint le régiment de tirailleurs soudanais, créé le 23 avril 1892. Après une période de relative accalmie, le Soudan entre dans une période d’instabilité, marquée par la conquête de Tombouctou, prise le 15 décembre 1893, et la lutte contre les Touaregs occupant le territoire. Cette période soudanaise se termine pour Bohin le 25 mai 1895. À ce moment, le régime de Grodet change à l’extérieur de direction, préférant la stratégie de la défense à celle de l’offensive, prônée par Archinard (Gatelet, 1901, p. 323). Peu de temps après son départ, le 16 juin 1895, le gouvernement général de l’Afrique occidentale est proclamé.

À l’issue de ces campagnes africaines, Bohin reçoit la médaille coloniale, portant l’agrafe Sénégal et Soudan. Il est également fait chevalier de l’ordre de l’Étoile noire du Bénin, par décret du 19 juin 1909, pour sa participation à la guerre du Soudan. Le 2 juin, Bohin revient en France, affecté au 4e régiment de Toulon (Le Phare des Charentes, 1895, p. 3).

La révolte crétoise (1897)

Le 8 avril 1897, Bohin, capitaine adjudant-major, est mobilisé en Crète, alors en proie à la révolte. Les « quatre puissances protectrices » (Goulhot S., 2020, p. 224) – l’Angleterre, la France, la Russie et l’Italie – essayent de temporiser le conflit opposant la Grèce à l’Empire ottoman, tandis que les communautés chrétienne et musulmane s’affrontent sur l’île. La Crète demeure dans le giron de l’Empire ottoman, avec le traité de Berlin de 1878. En 1895, la Crète, avec l’appui de la Grèce, demande l’autonomie de son territoire ; ce qui est à nouveau refusé par les Européens. En février 1897, les attaques se multiplient entre les musulmans et les chrétiens. À la fin du mois, la Grèce envoie un contingent sur l’île afin d’évacuer les chrétiens. Les Européens sous-estiment la situation, qui y voient un antagonisme purement religieux, et non une véritable révolte (Şenişik P., 2010, p. 30). La guerre gréco-turque est finalement déclarée et, le 15 février, les Grecs occupent l’île. Les puissances européennes envoient à leur tour des troupes armées à La Canée, demandant le retrait des forces grecques. La révolte s’étend. Mais, sa défaite en Thessalie conduit finalement la Grèce à s’exécuter, entre le 9 et le 26 mai. En août, l’Assemblée générale déclare accepter l’autonomie de la Crète, placée sous la suzeraineté de l’Empire ottoman. Les puissances européennes ayant trouvé un terrain d’entente, Bohin peut quitter la Crète le 15 octobre 1897. Ordre lui est donné de retourner en Indochine.

Le retour au Tonkin

Le 3 juin 1899, Bohin est réaffecté au Tonkin, et intègre les rangs du 2e régiment de tirailleurs tonkinois, en tant que chef de bataillon. Celui-ci est nommé le 20 décembre au commandement du Cercle de Văn-Linh, sur la proposition du directeur des Douanes et Régies (Bulletin officiel de l’Indo-Chine, 1899, p. 1892). En août 1891, Jean-Louis de Lanessan (1843-1919), gouverneur général de l’Indochine (1891-1894), mettait effectivement en place un découpage militaire du Tonkin en quatre territoires distincts, eux-mêmes divisés en dix cercles ; contribuant ainsi à une gestion plus rationnelle des confins (Le Faillier P., 2014). Le commandant, sous l’autorité du général commandant supérieur, jouit d’un « pouvoir léonin », pour reprendre l’expression de Philippe Le Failler, qui précise que l’étendue de ces pouvoirs et le manque d’effectif l’empêchent de remplir pleinement son rôle (2014). La conquête du Tonkin achevée à la fin de l’année 1895, la phase d’exploitation peut commencer (Fourniau C. et Van Thao Trinh, 1999, p. 177). Sous le gouvernorat de Paul Beau (1857-1926), Bohin prend part au 6e régiment d’infanterie coloniale du 31 mai 1902 au 29 décembre 1903.

Pour service rendu, il obtient le 29 décembre 1903 le grade d’officier de la Légion d’honneur (AN, LH/267/53), et se voit promu au rang de commandeur, par arrêté du 10 juillet 1920, sur le rapport du ministère de la Guerre. À cette distinction accordée par la nation, s’ajoute la médaille du Tonkin. Armand Bohin est également sacré chevalier de l’Ordre royal du Cambodge, par décret du 12 avril 1888, et chevalier de l’Ordre impérial du Dragon de l’Annam. De nombreuses récompenses honorifiques viennent ainsi récompenser cette carrière militaire considérée comme exemplaire.

Article rédigé par Florence Adrover

Commentaire biographique : 

Little is known about Lieutenant-Colonel Adolphe Armand Bohin (1857-1924). His file for the Legion of Honor (AN, LH/267/53) facilitates the reconstruction of his military career and the definition of the circumstances that allowed him to acquire his collection of art work.

On February 1, 1876, Private Bohin joined the 3rd Marine Infantry Regiment and then gradually rose through the ranks, becoming Sergeant-Major on March 17, 1879. The following year he entered the provisional school for non-commissioned naval infantry officers in Cherbourg and graduated as a Second Lieutenant on April 16, 1881.

Test in Tonkin

The republicans who came to power the same year reinforced the "interventionist" camp, which supported the process of expansion in Tonkin (Le Faillier P., 2014). On April 25, 1882, Commander Henri Rivère (1827-1883) seized the citadel of Hanoi. The Viceroy of Yunnan Cen Yüying (岑毓英) [1829-1889] replied by sending in his troops. Bohin participated in this movement of conquest, from December 22, alongside the Tonkin battalion. Later,on June 8, 1883, he obtained the rank of Lieutenant.

France, in a hurry to proceed to the "exploitation phase" of territorial wealth (Le Faillier P., 2014), sent an expeditionary force against the Chinese and Vietnamese armies, allied to the Pavillons-Noirs, led by Lưu Vĩnh Phúc (Liu Yongfu [劉永福], in Chinese; 1837-1917). On June 6, 1884, the Patenôtre Treaty was signed between France and Annam. From then on, the protectorate regime applied to the whole of Vietnam, which now included Cochinchina, Annam, and Tonkin. However, the conflict dragged on and expanded in a situation of "undeclared war” (Le Faillier P., 2014).

As reported in Le Spectateur militaire (1887), the French army twice resorted to Chinese mercenaries for lack of manpower; both experiments ended in failure. The first, from the ranks of the Pavillons-Jaunes, "hereditary enemies of the Pavillons-Noirs" (B. R., 1887, p. 134), were dismissed and disarmed for lack of discipline. The second, "Chinese enlisted in the cities of the Delta by the Annamite mandarins" (B. R., 1887, p. 134), carried out an act of mutiny, after having deserted their own camp during the siege of Tuyên-Quang. Sent to Hanoi before General Charles Théodore Millot (1829-1889), commander-in-chief of the Tonkin expeditionary force, the 79 defectors joined Bohin's unit at Cau-Dô (?), a military post located 9 km from Hanoi. These new recruits, assigned to the defence of the province, were ordered to drive out the rebel bands from the territory. The risks of insubordination being known, Bohin was dubbed by his comrades in arms with the nickname "sentenced to death". While their behaviour was satisfying for a time, their desertion was nevertheless the source surprise in December 1884. Bohin narrowly escaped the about-face of his men, who assassinated the native sergeant who was about to sound the alarm. Le Spectateur militaire recounts this anecdote, exalting the heroic figure of this "gentle and energetic officer" (B. R., 1887, p. 135), "only [before] his salvation because of the fear he had known how to inspire in them and also to his feelings of justice to which the Asians [sic] are not insensitive” (B. R., 1887, p. 139).

Topographer for the Sino-Annamite Border Delimitation Commission

Negotiations between China and the French government finally led on June 9, 1885 to the Treaty of Tianjin (天津), by which China recognised the existence of the French protectorate.

On December 18, Bohin joined the newly created 1st Tonkinese Rifle Regiment. He was subsequently attached to the Border Delimitation Commission as a topographer. During this mission, he surveyed the mountainous regions of northern Vietnam; areas infested with "pirates", resisting the authority of the court of Huê.

General Munier, commander of the Tonkin and Annam occupation division, sent him to reconnoitre at Cape Pak Lung (Bạch Long, in Vietnamese; present-day Chinese city of Beihai [北海], in Guangxi Province [廣西]) with an escort of 40 men. The mission was carried out in a tense climate. Informed of several Chinese-led attacks on Móng Cái, Bohin decided to take part in the city’s defence. However, on November 26, 1886, while en route, he was attacked from the rear by a horde of 400 Chinese soldiers dominating the heights of Qinzhou Bay (欽州). Despite inferior numbers, he managed to force his way through. Wounded in the fight, he was named chevalier de la Légion d’honneur, by decree of the Minister of the Navy and the Colonies, on July 5, 1887. On October 25, he was promoted to Captain.

The border with Guangxi was important. Concluded on April 17, 1886, it marked “the first step in the process of delimitation”, according to Thi Hanh Nguyen (2018). From this expedition, Bohin drew up a map of the region of Hain-ninh (Móng Cái). This sketch appears in cardboard from a map of the "Border of Tonkin and China". The whole would illustrate a brief from the Commission, addressed to the Ministry of Foreign Affairs (AMAE, 8 MD 64). A copy is also kept in the Department of Maps and Plans (département des Cartes et plans) of the BnF (GE SH 19 PF 1 QUATER DIV 21 P 52 D). The Boundary Commission ended on June 26, 1887, with the signing of the Peking Convention (北京).

Back in France, his marriage to Marie-Berthe Hochapfel (1862-1946) was announced on March 3, 1888 in Le Figaro [1888, p. 3]. His wife would join him with their child, then six years old, in Cochinchina, where he was posted in 1889 (Bulletin officielle de l'Indochine, 1891, p. 341). He joined the 3rd marching regiment on November 5, 1889 and that of the Annamite riflemen on April 10, 1890. The situation in Vietnam was relatively stable, despite sporadic revolts affecting the Red River Delta. Bohin became more familiar with the population and graduated on January 21, 1891 for his knowledge of the Annamese language, which he had already put into practice during his mission of border demarcation.

The Conquest of Sudan

On October 20, 1893, his orders took him to the colony of French Sudan, constituted by decree on August 18, 1890. France then began a second phase of conquest, conducted under the direction of the superior commander Louis Archinard (1850-1932). By decree of August 27, 1892, the colony was given political and administrative autonomy. The powers of the superior commander were expanded and Archinard applied them in order to pacify the territory. The troops were increased in number and mobilised to subdue the bands of the warlord (almami) Samori Touré (1830?-1900), occupying Upper Niger and Upper Milo (in present-day Guinea). This campaign, conducted from November 1892 to March 1893, was entrusted to Lieutenant Antoine Vincent Auguste Combes (1849-1913), who managed to drive them back to the West. The almami, retreated to the Bandama valley (in present-day Côte d'Ivoire), resumed hostilities at the end of November 1893 and perpetrated a series of raids and fires in the region of present-day Sikasso in Mali. He besieged the towns of Bougouni and Ténintou, provoking the reprisals of Colonel Eugène Bonnier (1856-1894), who marched on the latter in December. Samori was captured. The constitution of a civilian government was decreed on November 21, with Albert Grodet (1853-1933) appointed as its head. Meanwhile, Bohin joined the general staff on September 9. On February 1, 1894, he joined the regiment of Sudanese skirmishers, created on April 23, 1892. After a period of relative calm, Sudan entered a period of instability, marked by the conquest of Timbuktu, taken on December 15, 1893, and the fight against the Tuaregs occupying the territory. The Sudanese period ended for Bohin on May 25, 1895. At this time, the Grodet regime changed direction outside, favouring the strategy of defence to that of offense, as advocated by Archinard (Gatelet, 1901, p. 323). Shortly after his departure, on June 16, 1895, the General Government of West Africa was declared.

At the end of these African campaigns, Bohin received the colonial medal, bearing the clasp of Senegal and Sudan. He was also knighted in the Order of the Black Star of Benin, by decree of June 19, 1909, for his participation in the war in Sudan. On June 2, Bohin returned to France, assigned to the 4th regiment of Toulon (Le Phare des Charentes, 1895, p. 3).

The Cretan Revolt (1897)

On April 8, 1897, Bohin, now Captain Adjutant-Major, was mobilised in Crete, then in the grip of a revolt. The "four protecting powers" (Goulhot S., 2020, p. 224) - England, France, Russia and Italy - attempted to stave off conflict between Greece and the Ottoman Empire, while the Christian and Muslim communities clashed on the island. With the Treaty of Berlin of 1878, Crete wound up remaining in the the Ottoman Empire. In 1895, with the support of Greece, Crete requested territorial autonomy, which was again refused by the Europeans. In February 1897, attacks between Muslims and Christians multiplied. At the end of the month, Greece sends a contingent to the island to evacuate the Christians. The situation was underestimated by the Europeans, who interpreted it as purely religious antagonism, rather than as a real revolt (Şenişik P., 2010, p. 30). Eventually the Greco-Turkish war was declared and, on February 15, the Greeks occupied the island. European powers in turn sent armed troops to Chania, demanding the withdrawal of Greek forces. The revolt spread. However, defeat in Thessaly finally led Greece to comply, between May 9 and May 26. In August, the General Assembly declared its acceptance of the autonomy of Crete, which was placed under the suzerainty of the Ottoman Empire. With European powers having found common ground, Bohin was able to leave Crete on October 15, 1897. He was ordered to return to Indochina.

The Return to Tonkin

On June 3, 1899, Bohin was reassigned to Tonkin, and joined the ranks of the 2nd Tonkinese Tirailleurs Regiment as battalion commander. On December 20, he was appointed to command the Circle of Văn-Linh on the proposal of the director of Customs and Administration (Bulletin officielle de l'Indo-Chine, 1899, p. 1892). In August 1891, Jean-Louis de Lanessan (1843-1919), Governor General of Indochina (1891-1894), effectively implemented a military division of Tonkin into four distinct territories, themselves divided into ten circles; thus contributing to more rational border management (Le Faillier P., 2014). The commander, under the authority of the superior commanding general, enjoyed a "leonine power", to use the expression of Philippe Le Failler, who specified that the extent of these powers and the lack of manpower prevented him from fully fulfilling his role (2014). With the conquest of Tonkin completed at the end of 1895, the exploitation phase could begin (Fourniau C. and Van Thao Trinh, 1999, p. 177). Under the governorship of Paul Beau (1857-1926), Bohin was part of the 6th colonial infantry regiment from May 31, 1902 to December 29, 1903.

On December 29, 1903, Bohin obtained the rank of officier de la Légion d’honneur for service rendered (AN, LH/267/53), and was promoted to the rank of commander, by decree of July 10, 1920, on the report of the Ministry of War. To this distinction awarded by the nation was added the medal of Tonkin. Armand Bohin was also crowned Knight of the Royal Order of Cambodia, by decree of April 12, 1888, and Knight of the Imperial Order of the Dragon of Annam. Many honorary awards recognised this military career as exemplary.

Article by Florence Adrover (translated by Jennifer Donnelly)

Evénements
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Commentaire Type d'événement : 

Campagne militaire

Date de l'événement : 
18 janvier 1877 - 26 avril 1879
Lieu de l'événement : 
Commentaire Lieu de l'événement : 

Cochinchine

Type d'événement : 
Commentaire Type d'événement : 

Campagne militaire

Date de l'événement : 
28 décembre 1882 - 27 juin 1887
Lieu de l'événement : 
Commentaire Evénements : 

En 1885, Armand Bohin est rattaché à la Commission de délimitation des frontières sino-annamites comme topographe. Il finit son service au Tonkin, au moment où la Convention est signée entre la France et la Chine (26 juin 1887).

Type d'événement : 
Commentaire Type d'événement : 

Campagne militaire

Date de l'événement : 
1 décembre 1889 - 30 janvier 1892
Lieu de l'événement : 
Commentaire Lieu de l'événement : 

Cochinchine

Thèmes d'étude
Période étudiée : 
Aire géographique étudiée : 
Secteur fondamental d'étude : 
Technique étudiée : 
Commentaire Thèmes d'étude : 

[Objets collectionnés] plateau de laque incrusté de nacre

Période étudiée : 
Aire géographique étudiée : 
Secteur fondamental d'étude : 
Technique étudiée : 
Commentaire Thèmes d'étude : 

[Objets collectionnés] Rouleaux emaki, éventail de mariage, épée de samurai incrustée de nacre

Période étudiée : 
Aire géographique étudiée : 
Secteur fondamental d'étude : 
Commentaire Thèmes d'étude : 

[Objets collectionnés] 3 pipes à eau (pour la consommation d'opium), un instrument de mesure (boussole) incrusté de nacre

Liens entre personnes
Type de lien horizontal : 
Commentaire Type de lien horizontal : 

Une pièce de la collection Vittu de Keraoul trouve mention du nom d'Armand Bohin à son revers (MAAT, 965.2.10), ce qui indique des échanges probables entre les deux collectionneurs. (Source : notice Agorha « Armand Bohin » rédigée par Florence Adrover)

Lien notice : 
Bibliographies / archives
Sources en ligne
Référence de notice : 
L0267053
Source
Institut national d'histoire de l'art (France)
Licence
Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Articles & actualités
Rédacteur
Florence Adrover