[1897, peinture, rapport Institut primitif]Rapport primitif de l'Institut sur les envois de 1897, pe [...]

M. Lavergne / 4e année / Si dans le tableau envoyé par ce pensionnaire sous le titre Illusions perdues une certaine recherche de couleur en pénombre peut prêter quelque charme à la composition d'une scène d'ailleurs un peu énigmatique, la faiblesse du dessin et l'effacement du modelé ont plus que compromis la réalisation d'intentions qui auraient exigé, pour être traduites à souhait, l'emploi de formes [rayé : plus précises ; mis à la place : mieux définies] et plus belles. Aussi, dans l'envoi de M. Lavergne l'Académie réserve-t-elle son approbation pour la copie qu'il a faite d'après Bellini, copie fidèle et bien comprise. / Quant à l'esquisse d'Oedipe elle a paru d'un coloris intéressant, mais d'une singulière confusion dans l'agencement de la scène. M. Deschenaud [sic] / 3e année / L'Académie a trouvé que l'esquisse intitulée le Christ et la femme adultère ne permettait de rien pressentir du tableau qui pourrait en résulter. La copie d'après Titien du saint Sébastien conservé au Musée du Vatican a été jugée d'une exécution lourde. Elle a paru d'ailleurs à l'Académie assez malencontreusement choisie, en raison des [rayé : restaurations ; mis à la place : repeints] nombreux qui ont successivement altéré la peinture originale. M. Leroux / 2e année / Le tableau représentant Samson et Dalila est un bon envoi, intéressant au point de vue de la composition, de l'effet et d'une certaine puissance de modelé, particulièrement dans le torse de Dalila et dans celui du jeune homme qui maintient sous les ciseaux la tête de Samson. Le groupe des Philistins s'approchant dans l'ombre est bien en scène et habilement composé. L'Académie regrette seulement que la tête de Samson ne soit pas d'un plus beau caractère (rayé : et qu'elle ne participe pas davantage du rayonnement de la lumière qui l'entoure]. M. Larée / 1e année / Pour son envoi de première année, M. Larée a soumis à l'examen de l'Académie une figure d'homme le corps de saint Vincent défendu par un corbeau. L'Académie a jugé fâcheux que la tête de cette figure fût à peu près dérobée au regard du spectateur et que, de leur côté, les loups accourus pour se précipiter sur leurs proies fussent à peine visible. [rayé : ill. ; mis à la place : Le contraire eut ajouté] au caractère sauvage et à la traduction expressive du sujet, comme il eût été désirable que, en général, les formes fussent étudiées de plus près et plus précisément assurées. Quoiqu'il en soit, la figure du saint a paru conçue avec un bon sentiment et empreinte d'un caractère conforme, aussi bien que l'effet d'ensemble à la signification lugubre de la scène. L'Académie se déclare satisfaite de ce premier envoi, ainsi que des deux dessins qui le complètent.