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[1911, sculpture, rapport Institut procès-verbal]Procès-verbal du rapport sur les envois de sculptur [...]

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Dernière modification
02/12/2021 10:47 (il y a plus de 2 ans)
Type de document
Description
[1911, sculpture, rapport Institut procès-verbal]
Procès-verbal du rapport sur les envois de sculpture de 1911
TYPE : rapport de l'Institut de France - officiel
AUTEUR : Anonyme
PAGE DE TITRE : Séance du 22 juillet 1911. Rapport général sur les envois des pensionnaires de l'Académie de France à Rome en 1911
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 22/07/1911
COMMENTAIRE : Version non manuscrite. Il s'agit du rapport publié dans le Journal Officiel de la République Française du 5 mars 1912 et collé dans le registre 2 E 22 à la séance du 29 juillet 1912.
Descriptions
Transcription : 
[p. 502] Sculpture L'obligation où se trouve chaque année l'Académie de constater la faiblesse des envois de sculpture devient malheureusement une habitude, et ce n'est pas encore cette année qu'elle pourra s'y soustraire : l'exposition de 1911 est inférieure aux précédentes. / Les pensionnaires, une fois le Grand Prix obtenu, loin de considérer comme une question d'honneur l'exécution des clauses de leur contrat, semble prendre à tâche de se soustraire au règlement. Ainsi, M. Gaumont (2e année) n'a pas expliqué son abstention de cette année, et M. Brasseur, pour une fois que l'Académie agrée son envoi, arrive un an trop tard. Si ces retards, si ces absences étaient encore justifiés par un scrupule de conscience, par le soin passionné apporté à l'exécution d'une oeuvre de sentiment profond et de pensée élevée, l'Académie fermerait les yeux. Mais telle n'est pas leur raison d'être. M. Crenier (3e année) ne tient pas dans la Jacquerie qu'il envoie, les promesses de son Grand Prix. Cette figure disproportionnée semble taillée dans le bois et les accessoires en sont écrasants. D'ailleurs son paysan, qui a les pieds d'un citadin, n'exprime nullement la sauvagerie de ces pillards incendiaires que furent les " Jacques ". Quant au torse, mieux vaut n'en pas parler. M. Blaise (4e année) a commis, dans sa Mort de Roland, l'erreur de vouloir faire du nu avec un sujet carolingien : devant son Roland, c'est au soldat de Marathon que l'on pense. Si le sentiment de la tête n'est pas mauvais, on voit cependant que l'artiste n'est pas entré dans le caractère de la légende : son Roland, ce héros qui, à lui seul, vient de mettre en fuite les Sarrasins, est d'une veulerie déconcertante. Quant à l'exécution, la tête est petite et mal attachée et, d'une manière générale, le rapport des volumes n'est pas observé. Au reste, il se peut que certaines lourdeurs disparaissent lors de l'achèvement du marbre. M. Brasseur (envoi de 4e année) - Le gardeur d'oies, de M. Brasseur, eût gagné à être allégé des accessoires inutiles, qui n'ont d'autre effet que d'élever le prix du transport de cette oeuvre. Avec beaucoup d'indulgence on y pourrait découvrir quelques indications de morceaux assez bien construits ; mais ce marbre n'est encore qu'une mise au point, il reste à l'exécuter entièrement. Quant au sujet, son caractère ennuyeux n'est égalé que par le réalisme terre à terre avec lequel il est rendu. S'il représente vraiment l'idéal d'un jeune artiste qui, après quatre années passées au milieu des immortels chefs-d'oeuvre de l'Italie, devrait revenir poète, on ne peut songer qu'avec amertume au temps et à l'effort perdus. Telle est la critique que méritent ces envois. Le mal, il faut bien le dire, vient de la mode qui pousse de plus en plus une partie de nos jeunes sculpteurs à faire de l'art qui n'est point français, c'est-à-dire cet art schématique, sans vérité comme sans agrément, qui prend le volume pour la force, l'inachevé pour le grandiose, l'intention pour la réalisation. / Est-il admissible que nos jeunes artistes pensionnaires de cette Académie de France, qu'il faudrait inventer si elle n'existait pas, qui, durant quatre ans, ont le bonheur, grâce à elle, de vivre libres et pour l'art seul, de respirer l'atmosphère sacrée qui émane des oeuvres des maîtres, est-il admissible que ces jeunes gens rentrent dans leur patrie, après n'avoir ébauché que des oeuvres banales et conventionnelles, ou d'un réalisme lamentable, où ne se retrouve rien de nos qualités nationales. / Il appartient à l'Académie de combattre ces tendances, et de se porter à la défense de ce qu'on peut appeler les humanités artistiques.
Localisations
Cote / numéro : 
Académie des beaux-arts, 2 E 22, p. 502
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, procès-verbal, 1911, sculpture£ Notice créée le 05/11/2002. Notice modifiée le : 05/02/2018. Rédacteur : Laurent Noet.
Rédacteur
Laurent Noet