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[1856, peinture, rapport Institut procès-verbal]Rapport sur les envois de peinture de 1856TYPE : rap [...]

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02/12/2021 10:47 (il y a plus de 2 ans)
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Description
[1856, peinture, rapport Institut procès-verbal]
Rapport sur les envois de peinture de 1856
TYPE : rapport de l'Institut de France - officiel
AUTEUR : Flandrin, Hippolyte
PAGE DE TITRE : séance du samedi 6 septembre 1856
LIEU DE RÉDACTION : Paris
DATE : 06/09/1856
COMMENTAIRE : Une seconde version de ce rapport est conservée à la Bibliothèque de l'Institut de France, cote usuel 4° AA 34 A, année 1856, tome 26.
Descriptions
Transcription : 
M. Flandrin au nom de la section de peinture donne lecture des paragraphes du rapport relatif à l'envoi de M. Giacometti, ce paragraphe est ensuite mis aux voix et adopté et le rapport de la section de peinture est adopté dans la teneur suivante : M. Baudry / M. Baudry, pensionnaire de cinquième année, envoie son dernier tableau, qui a pour sujet le Supplice d'une vestale. Cet acte, ordonné par la loi religieuse, s'accomplissait à Rome avec une solennité qui en augmentait la terreur et l'effet. Malheureusement le tableau de M. Baudry est loin de donner cette impression, le désordre des lignes, le morcellement de la lumière et des ombres produisent l'incertitude et laissent longtemps chercher le sujet, qui nous apparaît plutôt comme une scène de violence populaire. Le caractère des figures et des ajustements qui devaient être si essentiellement romains, ne caractérisent pas davantage le titre donné au tableau, et hors les enseignes, rien n'indique, ni le temps, ni le lieu, ni la condition des personnages ? Cependant c'est à Rome, sur le lieu de la scène, au milieu des monuments qui gardent si fidèlement la physionomie de ce peuple, que M. Baudry, préoccupé d'originalité, semble avoir fui le caractère de son sujet. La section signale ces défauts avec d'autant plus de regrets, que l'aspect du tableau est d'une belle couleur, et que dans différentes parties on reconnaît une exécution fine, souple, et pleine de charme ; telles sont, la partie supérieure de la figure de la vestale, l'enfant qui tient le flambeau, la mère, les deux filles qui la soutiennent, et plusieurs têtes d'hommes. Qu'à l'avenir, M. Baudry donne à la conception du sujet et à l'étude des caractères une plus grande importance et les qualités que nous sommes heureux de louer doubleront de valeur. // M. Chifflart / M. Chifflart n'ayant point rempli l'année dernière les obligations imposées par le règlement pour la troisième année de pensionnat, présente à la fois les travaux exigés pour les troisième et quatrième années. Le travail de la troisième année se compose d'une figure qui a l'intention évidente d'exprimer la force ; mais l'auteur n'a pas atteint son but ; car l'exécution monotone de cette étude ne donne pour résultat que mollesse et lourdeur. Pour la même année il présente aussi une esquisse qui a pour sujet les chrétiens au cirque. Cette composition ne manque pas d'une certaine ampleur, mais la partie supérieure n'est pas assez aérienne, et prenant trop de place dans la toile, elle absorbe complètement la scène réelle. Pour la copie, envoi de quatrième année, M. Chiffart a choisi un fragment de la fresque de Raphaël, représentant la délivrance de saint Pierre. On regrette ce choix parce que l'admirable modèle est placé dans l'ombre, de manière à ne pouvoir être copié qu'à grand peine ; la difficulté de cette entreprise n'est que trop attestée par la faiblesse du résultat que nous avons sous les yeux. L'esquisse intitulée le départ ne justifie pas son titre et laisse inutilement chercher le sujet. Les quatre dessins que ce pensionnaire nous adresse encore sous les mêmes numéros offrent quelques heureuses qualités d'invention, notamment celui qui représente le Bœuf attaché au poteau ; mais on ne peut approuver cette manière de faire (qui malheureusement se généralise) où toute étude et finesse se perdent dans le noir. Tout en critiquant les travaux de M. Chifflart, la section lui tient compte d'avoir enfin rempli ses obligations arriérées. // M. Giacomotti (première année) / Ce pensionnaire envoie un saint Sébastien attaché à l'arbre du supplice. Nous louons ce pensionnaire d'avoir choisi un sujet qui prêtait à l'étude et à l'expression, mais nous regrettons qu'il ne se soit pas pénétré davantage de sa partie morale. Le dessin assez correct de cette figure manque de style et de caractère, qualités essentielles de toute œuvre d'art ; mais une étude persévérante du modelé, une couleur vraie, une exécution souple, sont des mérites réels qui nous promettent, pour l'an prochain un ouvrage plus complet. Pour cette même année, M Giacomotti envoie trois dessins, une figure de femme d'après la Transfiguration de Raphaël ; Vénus, Cérès et Junon, fragment des peintures de la Farnésine ; Thésée, d'après l'antique. Nous n'avons qu'à louer ces choix et le bonheur avec lequel l'auteur a su conserver le caractère grandiose du modèle, principalement dans les trois figures de la Farnésine ; qu'il continue donc l'étude des grand maîtres, nous lui prédisons de bons et solides progrès. // M. Maillot / M. Maillot qui n'est appelé à jouir que de quatre ans de pension, nous envoie, selon le règlement, le travail de seconde année. Il consiste en une figure de femme qui n'a nullement le caractère de la peinture historique, parce que ce pensionnaire, semblant ne pas reconnaître l'étude du corps humain comme assez intéressante, l'a absorbée sous des accessoires et dans un arrangement coquet et de mauvais goût ; cependant certaines parties simples et larges d'exécution nous font croire que M. Maillot pouvait s'élever plus haut. Ses deux dessins d'après le Portrait de la femme d'André del Sarto, et la sainte Madeleine du même maître, sont faits avec amour, avec soin, et rendent bien le caractère des originaux, espérons que ses propres ouvrages se ressentiront bientôt de ces bonnes études. // M. Lévy / M. Lévy qui n'est appelé à jouir que de trois ans de pension, envoie le travail exigé pour la troisième année. C'est une étude de jeune fille d'un dessin peu correct, qui offre cependant dans certaines parties, telles que la tête et les pieds, une étude assez fine et une couleur vraie. En plus il envoie une figure de jeune garçon buvant à la fontaine, dont les lignes ne sont pas heureuses, mais qui offre un meilleur résultat comme vérité d'expression, finesse et naïveté de forme. Enfin une esquisse dont le sujet est tiré d'Ézéchiel, Ch. IX, § 1, Ver .2 " En même temps je vis venir six hommes ayant chacun à la main un instrument de mort. Il y en avait aussi un au milieu d'eux qui était revêtu d'une robe de fin lin et qui avait une écritoire pendue sur les reins Ver. 4. Et le seigneur lui dit : Passez au travers de la ville, au milieu de Jérusalem et marquez un thau sur le front des hommes qui gémissent et qui sont dans la douleur de voir toutes les abominations qui se font au milieu d'elle. § VI, Ver 5. Et j'entendis ce qu'il disait aux autres : Suivez-le, passez au travers de la ville et frappez indifféremment. Que votre œil ne se laisse point fléchir et ne soyez touchés d'aucune compassion, tuez tout ; mais ne tuez aucun de ceux sur le front desquels vous verrez le thau écrit et commencez par mon sanctuaire " / Cette composition est d'une belle ordonnance, se développe dans un beau lieu, sur un fond riche de ligne, et les groupes bien distribués offrent des motifs variés et d'un grand caractère, mais il est regrettable qu'elle ne soit pas aussi bien réussie sous le rapport de la coloration et de l'effet. // M. Bernard / Ce pensionnaire ne devant jouir que de trois années de pension, envoie les travaux exigés pour la seconde. Son tableau est intitulé : Vue prise sur nature aux environs de Rome, et on s'étonne que ce soit d'Italie qu'il nous l'adresse, car rien n'y rappelle ce beau pays ; par les lignes surtout il s'en éloigne complètement, et bien que l'ensemble offre de loin un assez heureux aspect de couleur, l'exécution vicieuse au dernier point ne supporte pas l'examen. On espère que par des études plus sérieuses, plus approfondies de la nature, et par la fréquentation des maîtres, l'auteur arrivera à des résultats plus vrais, et par la même plus larges et plus nobles. Enfin pour se résumer la section demande aux jeunes peintres qui ont le bonheur de vivre à Rome loin des préoccupations de la vie matérielle, de donner dans leurs ouvrages des preuves plus sensibles de la haute influence de tant de chefs-d’œuvre et d'une si riche nature.
Localisations
Cote / numéro : 
Académie des beaux-arts, 2 E 12, p. 75-78
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, procès-verbal, 1856, peinture£ Notice créée le 20/09/2002. Notice modifiée le : 03/04/2017. Rédacteur : Pierre Serié.
Rédacteur
Pierre Serié