Holzinger, Ernst

En mai 1938, Ernst Holzinger prend la succession de Georg Swarzenski à la tête du Städel, célèbre musée d’art à Francfort composé de l’Institut d’art Städel et de la galerie municipale. En poste depuis 1906, ce dernier est contraint de quitter ses fonctions en raison de ses origines juives, bien qu’il soit à l’origine de la fondation de la galerie municipale consacrée à l’art moderne, rattachée à l’Institut d’art Städel privé. Son assistant Alfred Wolters est responsable à partir de 1928 de nouvelles acquisitions grâce à des fonds provenant de la ville de Francfort. En tant que directeur du Städel, Holzinger travaille en étroite collaboration avec celui-ci.

Sous l’Occupation, Holzinger tente d’acquérir des œuvres sur le marché de l’art français pour le compte de la ville de Francfort. Entre décembre 1940 et mai 1942, il se rend à Paris à huit reprises. Il y est accompagné de Walter Mannowsky et du comte Ernst Otto zu Solms-Laubach, deux directeurs de musées francfortois. Une centaine d’objets d’art provenant du marché parisien entrent ainsi dans les collections du Städel. Holzinger agit également pour le compte de collectionneurs privés, dont Georg Hartmann et Lilly von Schnitzler. En août 1941, la Chambre de la culture du Reich le nomme par ailleurs « expert pour la sauvegarde et l’utilisation des biens culturels allemands de propriété juive ».

N’ayant jamais adhéré au NSDAP, Holzinger reste en poste après 1945. Il est notamment nommé Chief German Expert au Central Collecting Point de Wiesbaden, puis directeur des musées de la Grande-Hesse. En juin 1946, il fait savoir à l’administration de l’Institut Städel que les œuvres acquises pendant la guerre doivent être renvoyées en France et contribue à leur restitution.