Bas-relief appliqué sur la face interne du volet dextre d'un retable.
- Étude et restauration, Anne Gérard-Bendelé, 1998.
- Identification du bois, Élisabeth Ravaud, Centre de recherche et de restauration des musées de France, 2008.
Sculpture taillée dans une pièce principale de bois (planche de tilleul) avec éléments secondaires assemblés.
- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : cavité sur la tête (diamètre : 1,5 cm ; P. 1,7 cm) ; sous la base, deux étroites entailles (chacune environ 1,5 x 0,1 cm) distantes de 3,2 cm environ.
- Revers : partie centrale évidée à l’herminette et à la gouge ; traces de sciage manuel de la planche sur le bord de l’évidement ; morceaux de toile encollée (lin ?) comblant plusieurs percements involontaires du relief.
- Éléments assemblés dès l'origine : sur la tête, une pièce formant le voile, parfaitement ajustée et maintenue avec des fibres végétales encollées et une cheville verticale ; pièce incrustée (3,5 x 5 cm) sur le poignet gauche, et pièce assemblée (10,5 x 2,5 cm) dans le bas de la robe, pour combler des manques (zones de bois noueux retirées), maintenues à l’aide de fibres végétales encollées.
- Un trou à senestre dû à un clou forgé et un clou forgé conservé à la base (fixation du relief sur le volet du retable ?).
- Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive): trous d’envol sur toute la surface.
- Manques : main droite, attribut posé sur la main gauche (main et poignet retaillés avec traces de ciseau droit et de gouge, extrémité de la mèche de cheveux et plis probablement retaillés) ; éclats et manques sur le voile (au-dessus du front -cavité de la cheville-, à senestre et sur les arêtes des plis) ; tête cassée au niveau du cou et recollée (colle transparente synthétique), avec importants manques de part et d’autre dans les cheveux ; percement du relief à dextre près de la taille et de la hanche droite ; bas de la sculpture très endommagé (parties latérales manquantes et arrachements sur la partie conservée).
- Interventions postérieures : traces de vis et de clous (20e siècle) au revers.
Bois entièrement décapé avec infimes traces de la polychromie d’origine.
Encollage brun. Préparation blanche.
- Cheveux : mixtion ocre jaune (sans doute dorure sur mixtion).
- Revers du manteau : sous-couche noire, bleu (probablement azurite).
- Robe : rouge (probablement vermillon).
- Carnations : rose soutenu.
Le voile volumineux de la sainte, élégamment drapé sur sa chevelure, et sa beauté juvénile permettent de reconnaître sainte Marie Madeleine, figurée selon un type iconographique traditionnel à la fin du Moyen Âge. On présume qu’elle portait un vase de parfum dont elle soulevait le couvercle de la main droite. Cet attribut évoque la pécheresse anonyme qui a versé des parfums précieux sur les pieds du Christ, lors du repas chez Simon le Pharisien (Luc 7, 36-50), et a été identifiée à Marie de Magdala, l’une des saintes femmes venues embaumer le corps du Christ déposé dans son tombeau (Matthieu 28, 1-10 ; Marc 16, 1-8 ; Jean 20, 1), à laquelle le Christ ressuscité apparait en premier (Jean 20, 14-17). Il est difficile de retrouver la position exacte du vase aujourd’hui disparu puisque la main gauche et les zones voisines ont été retaillées. Le volume incomplet de la chevelure au-dessus de l’épaule gauche laisse supposer qu’un pan du voile retombait peut-être de ce côté et recouvrait partiellement le poignet de la sainte derrière le vase.
Souabe (Schwaben), Ulm ou Souabe méridionale (Südschwaben).
Origine inconnue. Collection Anatole France (Paris, 1844 - Saint-Cyr-sur-Loire, 1924) ? Collection particulière. Vente publique, Paris, 1996. Acquisition, 1996.
Sainte Marie Madeleine et Sainte Agathe proviennent du même retable. Leur attitude indique que les bas-reliefs étaient appliqués sur le même volet, le dextre, et non en pendant chacun sur un volet.
n° 94 (« Jeunes femmes drapées, l'une tenant une dent de narval, l'autre représentant Sainte Marie Madeleine. Allemagne du Sud, vers 1480-1500 […]. Proviennent de la vente des Collections Anatole France et à divers amateurs »).
Sainte Marie Madeleine, atelier de Niclaus Weckmann, vers 1480-1500.
p. 281 (Sainte Marie Madeleine, Souabe, entourage de Niclaus Weckmann, début du 16e siècle).