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[1878, peinture, rapport Institut primitif]Rapport primitif de l'Institut sur les envois de 1878, pe [...]

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Dernière modification
02/12/2021 10:47 (il y a plus de 2 ans)
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Description
[1878, peinture, rapport Institut primitif]
Rapport primitif de l'Institut sur les envois de 1878, peinture
TYPE : rapport de l'Institut de France - primitif
AUTEUR : Anonyme
PAGE DE TITRE : Rapport destiné à l'Officiel. Envois de Rome de 1878. Peinture
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1878
Descriptions
Transcription : 
M. Morot, quatrième année / M. Morot a pris pour sujet de son tableau le fait suivant : " après la défaite des Ambrons par les Romains (162 ans avant J.C.), les femmes des vaincus défendent leur camp contre la cavalerie romaine et la forcent à reculer ". A. Thierry livre V, chapitre I. / Le tableau de M. Morot [rayé : ill. ; mis à la place : atteste chez le peintre un vif sentiment] dramatique et se distingue, dans ses diverses parties, par une ordonnance imprévue. Les deux femmes qui se jettent éperdues sur un cavalier romain, le cadavre qui est à leurs pieds, sont conçus avec une grande énergie et exécutés avec un véritable talent. Le dessin en est [rayé : ferme ; mis à la place : souple], la couleur forte et fine. L'air circule bien autour de ce groupe remarquable ; mais l'ensemble même de la scène n'est pas exempt d'une certaine confusion et n'expose pas assez clairement le sujet. M. Morot aurait pu ménager quelque part une échappée sur le champ de bataille où les Ambrons viennent d'être vaincus. Le sujet se fut ainsi trouvé mieux expliqué et, de plus, le tableau y eut gagné d'avoir au point de vue pittoresque un caractère moins épisodique. Il n'eût pas été ce qu'il semble être, le fragment d'une grande scène plutôt que la représentation de cette scène même. / Le groupe de femmes à droite est traité avec une exagération regrettable dans l'expression. Les maîtres, mêmes dans la représentation des [rayé : scènes ; mis à la place : actions] les plus violentes, ont su se garder de pareils excès. Sous leur pinceau l'énergie de l'expression ne dégénère jamais en grimace et jusque dans les images de la passion ou du désespoir, ils respectent scrupuleusement le droit du beau. / L'Académie n'hésite pas à blâmer comme une pratique mauvaise, l'emploi que M. Morot a fait, pour l'impression de sa toile, d'une sorte de torchis inégal. Ce procédé donne à la peinture un aspect raboteux qui blesse le goût sans profiter en réalité à la vigueur de l'exécution matérielle. / Sous le bénéfice des réserves qui précèdent, l'Académie reconnaît que le tableau de M. Morot est une oeuvre pleine de sève et de talent. Il y a chez celui qui l'a produite l'étoffe d'un véritable peintre, d'un artiste destiné à occuper une place très honorable dans l'école française lorsque les leçons de l'expérience auront achevé de le fortifier et de le mûrir. L'Académie recommande le tableau [ajouté : de M. Morot à l'attention du Ministre.] M. Besnard, troisième année. / Arrivée de François 1er à Bologne, essai de décoration : esquisse. / L'esquisse peinte par M. Besnard est assez bien conçue et ne manque pas d'un certain caractère décoratif ; mais la copie par ce pensionnaire d'un Fragment de la dispute du Saint Sacrement d'après Raphaël a été faite avec une négligence [ajouté : d'autant plus] inexcusable [ajouté : que cette copie doit appartenir à l'État]. L'Académie la juge indigne du talent de M. Besnard et contraire de tous points à ce que l'on a le droit d'attendre d'un pensionnaire de l'Académie de France à Rome. M. Comerre, deuxième année : Le lion amoureux. / M. Comerre a paru à l'Académie en progrès. Son envoi est préférable à celui qu'il avait fait l'année dernière. Bien que [rayé : au point de vue moral] cette composition sur le lion amoureux ne traduise qu'imparfaitement [rayé : ou même de nature, jusqu'à un certain point] la pensée du poëte [sic], elle se recommande [rayé : au point de vue pittoresque] par un arrangement assez heureux et par une exécution solide dans plusieurs parties. Le groupe que forment la jeune fille et le lion est bien disposé ; le torse de la figure principale est peint avec talent. C'est ce qu'on peut dire aussi bien du lion et des deux hommes accroupis devant lui pour lui rogner les ongles. / L'Académie renouvelle, au sujet du tableau de M. Comerre l'observation que lui avait suggérée celui de M. Morot. Ici encore elle blâme l'emploi de ces empâtements à outrance dans les travaux préparatoires, et, sous forme de conseil général elle engage fortement les pensionnaires à ne plus user d'un moyen qui ne saurait avoir pour effet que de matérialiser l'art et d'en rabaisser les conditions. M. Wencker, première année : Sainte Élisabeth de Hongrie. / Tout en étant conçue dans le goût des anciens maîtres, la composition de ce tableau procède d'un sentiment très personnel et fait honneur à la sincérité aussi bien qu'au talent de M. Wencker. La scène est heureusement comprise et ordonnée ; elle est rendue avec délicatesse et émotion. Quant à l'exécution proprement dite, elle n'est pas çà et là sans quelques faiblesses, notamment dans la [rayé : le visage et les mains ; mis à la la place : figure] de la sainte. En revanche la figure tout entière du vieillard ne mérite que des éloges. L'Académie félicite M. Wencker de l'élévation de ses tendances, et elle ne peut que l'exhorter à persévérer dans la voie où il est entré ; mais elle a le devoir de lui reprocher le tort qu'il s'est donné en envoyant des dessins aussi insuffisants à tous égards que ceux qu'il a fait, l'un d'après Raphaël, l'autre d'après l'antique.
Localisations
Cote / numéro : 
Académie des beaux-arts, 5 E 54
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, primitif, 1878, peinture£ Notice créée le 10/06/2002. Notice modifiée le : 07/04/2017. Rédacteur : France Lechleiter.
Rédacteur
France Lechleiter