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[1804-1807, peinture, rapport Institut procès-verbal]Rapport sur les envois de peinture de 1804, 180 [...]

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02/12/2021 10:47 (il y a plus de 2 ans)
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Description
[1804-1807, peinture, rapport Institut procès-verbal]
Rapport sur les envois de peinture de 1804, 1805 et 1806 examinés en janvier 1807
TYPE : rapport de l'Institut de France - officiel
AUTEUR : Vincent
PAGE DE TITRE : Séance du 17 janvier 1807 / Rapport sur les ouvrages de peinture
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 17/01/1807
COMMENTAIRE : les envois de Rome de peinture pour l'année 1806, ne sont arrivés à Paris qu'en octobre 1806 quelques jours probablement avant la tenue de la séance publique annuelle où ils ne sont que mentionnés. Les œuvres ne feront l'objet d'un rapport de la part de l'Académie des beaux-arts qu'au mois de janvier 1807, qui est la date supérieure retenue pour la référence abrégée de l'archive. La date de rédaction du rapport est donc postérieure (1807) à celles des années concernées par les envois (1804, 1805, 1806).
Descriptions
Transcription : 
[p. 84] " 3° Séance du Samedi 17 janvier 1807. // Un membre, au nom de la Commission chargée d'examiner les travaux des pensionnaires de l'École de Rome soumis à la classe, fait le rapport sur les ouvrages de peinture. Vous avez pensé, Messieurs, que la nature des objets qui sont soumis à votre examen exigeait que le rapport qui vous serait fait par votre commission fût divisé en deux parties, l’une concernant les ouvrages de peinture et l’autre ceux d’architecture. La première partie n’exigeant pas un temps ni des recherches aussi étendus que celle qui a rapport à l’architecture, votre commission s’empresse de vous soumettre d’abord le résultat de ses observations sur les ouvrages de peinture et elle compte vous faire sous peu [p. 85] le rapport qui concernera les travaux des architectes pensionnaires. // La masse des ouvrages de peinture se compose de plusieurs tableaux et dessins, savoir : // 1° de M. Honney [sic ], deux tableaux dont l'un représente Antèle et Darès. Le vieil athlète Antèle après avoir vaincu Darès s'empare du taureau prix du vainqueur. L'autre tableau représente La reine de Lydie au bain ; dans le fond du tableau, on aperçoit Candaule son époux, qui la fait remarquer à Gigès, son favori. Nous avons aussi du même artiste, une copie du tableau de Raphaël connu sous le nom La Vierge au chardonneret // 2° de M. Gaudart, une figure académique représentant Le Paladin Roland qui, après avoir jetté [sic] ça et là les débris de ses armes se livre à toute sa fureur et brise un arbre sur lequel sont tracés les chiffres d'Angélique et de Médor ; Un dessin de la composition du même auteur représentant Ulysse de retour dans son palais, son fils Télémaque tient l'arc qu'aucun des prétendants n'a pu parvenir à tendre : il s'apprète [sic] à la vengeance. Plusieurs dessins études d'après les tableaux de Raphaël sont aussi au nombre des ouvrages de M. Gaudart. Votre opinion déjà manifestée sur ces productions, Messieurs, semblerait rendre inutile un rapport qui ne vous présentera rien de nouveau, puisque notre manière d'envisager ces ouvrages est absolument la même que la vôtre ; mais voulant remplir vos intentions, nous allons entrer dans quelques détails relatifs aux objets en question. C'est avec un véritable déplaisir que nous sommes forcés à dire que les tableaux de M. Honney [sic] nous ont paru faibles sous tous les rapports. Celui d'Antèle, offre aux yeux un homme plus lourd que fort. La vérité ne se montre dans aucune des parties qui semblent toutes avoir été tracées par le plus froid calcul. La figure de Darès est aussi mal sentie que mal composée dans [p. 86] l'espace ; le taureau n'est point ensemble et la couleur générale de ce tableau est crue, sans force, comme sans vérité. Le tableau représentant la reine Lydie au bain n'a aucun des charmes que le sujet exige. Le dessin en est mou, la tête sans noblesse, les pieds et les mains d'une forme grossière ; la couleur lourde et noire. Les accessoires sont exécutés avec un soin si minutieux, qu'ils fatiguent l’œil et le détourne de l'objet principal. En général ce tableau est privé d'effet et peint avec une froideur qui se remarque encore davantage dans ce tableau d'Antèle qui, par son caractère, exigeoit [sic] une énergie de pinceau dont il est extrêmement privé. Si nous avons été forcés à exprimer notre mécontentement sur les tableaux dont nous venons de parler, nous nous plaisons à donner de justes éloges à sa copie d'après le tableau de Raphaël faite également par M. Honney [sic]. Il nous semble qu'il a parfaitement senti tout le mérite de son original dont la grâce et la noble simplicité paraissent naître sous le pinceau délicat et fidèle de notre jeune artiste. Nous croyons qu'en méditant sur les ouvrages de Raphaël et se retraçant à lui-même les réflexions que lui ont suggérées les productions de cet homme immortel, il évitera facilement les écueils qui l'ont momentanément égaré dans une carrière qu'il doit parcourir avec honneur et dont ses premiers succès nous sont un sûr garant. // Il nous reste à vous entretenir des ouvrages du jeune Gaudart qu'une mort prématurée a enlevé aux arts et dont les talens [sic] donnoient [sic] de si belles espérances. // Le tableau peint par cet intéressant artiste et représentant Roland furieux a réuni vos suffrages. Il nous suffira pour en faire l'éloge de vous retracer l'impression qu'il a faite sur vous. Nous sentons comme vous que les observations critiques sur cet ouvrage seroient [sic] désormais sans fruit pour l'avancement d'un talent qui nous est ravi pour toujours ; mais vous [p. 87] avez sagement pensé qu'elles pourroient [sic] cependant influer sur la marche de ses émules dans les arts, et pour remplir vos intentions, nous vous présentons quelques observations relatives à ce tableau, ainsi qu'aux autres productions du même artiste. La figure de Roland est d'un beau mouvement, la force y est bien exprimée, le dessin en est grand, noble, correct et en harmonie dans presque toutes ses parties. Le pinceau facile, ferme et vrai, la couleur // riche et puissante, les accessoires bien distribués et traités de manière à ne point nuire à l'objet principal ; Mais il nous a paru cependant que le cheval qui n'est lui-même qu'un accessoire, étoit [sic] durement fait pour le plan où il est dans le tableau, ce qui en le rapprochant de l’œil du spectateur le fait paraître trop petit. Mais ce que nous avons cru devoir remarquer particulièrement et qui tient essentiellement à l'objet principal, c'est que l'artiste sans altérer l'ensemble des traits du visage de Roland, eût dû cependant y imprimer les signes caractéristiques du désordre de l'esprit du malheureux Paladin. Nous croyons aussi que ses cheveux arrangés avec moins de symétrie, auroient [sic] ajouté à l'expression de ce désordre et qu'en s'éloignant du type des coiffures antiques, la pensée du spectateur eût été reportée aux usages et au siècle de nos anciens chevaliers et par conséquent n'eut pas au premier coup d’œil fait naître l'idée qui rappelle Milon de Crotone. // La composition du dessin représentant Ulysse avec les prétendans [sic] nous a paru très faible et d'un goût barbare qui tend à dénaturer un art si riche en moyens qui lui sont propres. Cet ouvrage nous semble le fruit de ces malheureux momens [sic] où les meilleurs génies abandonnés par le jugement ne peuvent que s'égarer. // Quant aux dessins, études d'après Raphaël, on ne doit les regarder que comme des notes que l'artiste prend dans les ouvrages des grands maîtres et dans lesquels elles n'ont rien d'autre but que de rappeler à celui qui les a faites les impressions qu'il a reçues à la vue des chefs-d’œuvre [p. 88] objets de ses études et de ses méditations. // Nous terminons cette partie de notre rapport en exprimant notre déplaisir sur ce que le nombre des ouvrages qui vous ont été adressés ne complette [sic] pas la totalité de ceux qui ont été fait pendant le cours de l'année 1806, et que la classe avait lieu d'attendre. Nous regrettons qu'elle ait été privée de tout le fruit des travaux des pensionnaires sculpteurs comme de l'ouvrage du jeune et malheureux Harriet qui s'était déjà montré si brillamment dans la carrière et qui, ainsi que son estimable émule Gaudart, sera longtemps l'objet de nos justes regrets. Signé : Dufourny, E.-Q. Visconti, Peyre, Chaudet, Moitte, Vincent, rapporteur.
Localisations
Cote / numéro : 
Académie des beaux-arts, 2 E 2
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, procès-verbal, 1807, peinture£ Notice créée le 14/05/2002. Notice modifiée le : 28/05/2018. Rédacteur : Isabelle Loddé.
Rédacteur
Isabelle Loddé