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[1847, sculpture, rapport Institut séance publique annuelle]Rapport imprimé sur les envois de sculpt [...]

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Dernière modification
15/03/2022 09:30 (il y a environ 2 ans)
Type de document
Description
[1847, sculpture, rapport Institut séance publique annuelle]
Rapport imprimé sur les envois de sculpture de 1847
TYPE : rapport de la séance publique annuelle de l'Académie des beaux-arts
AUTEUR : Raoul-Rochette, Désiré
PAGE DE TITRE : Institut royal de France. Académie royale des Beaux-Arts, séance publique annuelle du samedi 2 octobre 1847, présidée par M. Huvé, Président
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 02/10/1847
Descriptions
Transcription : 
[p. 31] M. DIEBOLT / La Sapho sur le rocher de Leucade [sic], statue en marbre, par laquelle ce pensionnaire a couronné ses études à Rome, est une oeuvre estimable, malgré des imperfections, que l'Académie se fait d'autant plus un devoir de signaler, que le marbre n'étant pas tout à fait terminé, l'auteur se trouve encore en mesure d'y apporter des améliorations. M. Diebolt ne s'est peut-être pas bien rendu compte du style [p. 32] qui convenait à son sujet. Le modèle qu'il a choisi semble l'avoir entraîné dans des formes lourdes et molles. Le mouvement de la figure est maniéré et ne s'accorde pas avec la gravité du sujet ; la tête n'a pas non plus toute l'élévation qu'elle comporte bien qu'elle ne manque pas de caractère. À tout prendre, il y a dans l'ensemble de cette figure quelque chose de grandiose, et, dans l'ajustement, bien qu'il y ait trop de recherche, on aime aussi à louer des parties de draperies heureusement trouvées et bien traitées. La tête de Villanella, que M. Diebolt a exécutée en marbre, est un portrait plein de grâce et de vérité. Nous nous ferions scrupule d'atténuer, par de légères critiques de détail, un éloge qui doit garder tout son prix. // M. CAVELIER / Ce pensionnaire, parvenu à sa quatrième année, devait une Esquisse et une Tête d'étude exprimant un sujet. L'esquisse qu'il a envoyée a pour sujet Antigone donnant la sépulture de Polynice. Ce groupe n'est pas heureusement composé, et les lignes n'en sont point dans les conditions de la sculpture. M. Cavelier n'a pas été, il faut bien le dire, plus heureux dans son Buste de femme. Non-seulement il a fait choix d'un mauvais modèle, mais encore il a oublié de remplir la condition du sujet qu'il devait exprimer dans ce morceau d'étude. Or, cette tête n'a aucune expression ; elle est par trop négligemment modelée, et elle manque totalement d'étude. // M. MARÉCHAL / Ce pensionnaire a produit, pour le travail de troisième année, une figure de Chasseur, modèle en plâtre. L'Académie ne peut s'empêcher de dire qu'elle a vu cet ouvrage avec peine, en ce que son auteur s'est entièrement écarté des principes grands et simples de la statuaire, pour ne s'attacher qu'à la reproduction servile d'une nature pauvre. La patience avec laquelle il a imité les plus petits détails du modèle est de mauvais goût, et le mérite qu'on pourrait trouver à quelques parties, qui sont habilement modelées, notamment le torse, s'efface devant l'excessive trivialité de la tête et des pieds. Ce n'est pas ainsi qu'on doit choisir et [p. 33] imiter la nature ; et l'Académie ne saurait trop chercher, par ses avertissements, à écarter nos jeunes statuaires d'une direction malheureuse, dont elle espère bien que le talent de M. Maréchal, docile à ses conseils, saura se dégager. Pour satisfaire à ses obligations de troisième année, M. Maréchal avait encore à produire une esquisse très-arrêtée d'une composition importante. Le cadre qu'il a choisi pour cette esquisse, celui d'un fronton, remplissait bien cette première condition ; mais c'est là tout l'éloge qu'on peut faire du travail de M. Maréchal. Son esquisse est tellement mal conçue et négligemment traitée, que l'Académie se croit obligée d'en témoigner son mécontentement. L'artiste n'a pas été mieux inspiré dans son buste colossal de Rome moderne. C'était là pourtant un sujet qui pouvait produire un ouvrage intéressant ; mais il est trop vrai que Rome moderne ne se reconnaît, dans le buste de M. Maréchal, ni à ses attributs, ni à son caractère. // M. LEQUESNE / Le travail que ce pensionnaire a envoyé pour sa deuxième année est un bas-relief en plâtre, représentant Dédale et Icare. Nous n'avons que des éloges à donner à l'auteur pour le choix du sujet ; mais nous devons dire que la composition du bas-relief est froide, et qu'elle manque d'intérêt. La rencontre des jambes des deux figures est une chose des plus malheureuses, et l'ajustement de la draperie de Dédale est embarrassé. Mais, envisagé sous le rapport de l'étude, le bas-relief de M. Lequesne a droit à plusieurs éloges. La partie [p. 34] supérieure du Dédale est habilement traitée, et il y a aussi, dans la figure d'Icare, quelques parties finement senties. En résumé, l'Académie se plaît à voir, dans ces ouvrages de M. Lequesne des espérances pour l'avenir. // M. GUILLAUME / Le premier fruit des travaux à Rome de ce pensionnaire est un bas-relief en plâtre représentant le Démon de Socrate. Le sujet de ce bas-relief est des plus heureux. La composition est bien sentie, et le style bien approprié au sujet. On trouve enfin, dans beaucoup de parties de cet ouvrage, la vérité de la nature jointe à un bon choix de formes. Sans nous arrêter à de légères critiques de détail, nous aimons mieux adresser à l'auteur, avec les éloges qu'il mérite, le conseil, que nous le connaissons très-capable de suivre, celui de persévérer dans une si bonne voie ; c'est cela qui conduit au vrai but de l'art, et conséquemment à la véritable gloire.
Localisations
Cote / numéro : 
Paris, Bibliothèque de l'Institut, 4° AA 34 (usuel), 1847, tome 17, p. 25-44
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, procès-verbal, 1847, sculpture£ Notice créée le 25/07/2002. Notice modifiée le : 04/07/2018. Rédacteur : Christiane Dotal.
Rédacteur
Christiane Dotal