Le Miroir cassé
Pas d'illustration
Titres
Titre :
Le Miroir cassé
Localisations
Lieu de conservation :
Type de Cote / numéro :
Cote / numéro :
14440
Type de Cote / numéro :
Cote / numéro :
356
Commentaire Cote / numéro :
Numéro du catalogue de vente de 1845
Créations / exécutions
Type de date :
Date de création :
Historiques de collection
Collection :
Collection de M. de Bossette, 1763 ; collection de P.-L. Randon de Boisset ; sa vente, Paris, 27 février 1777 ; acheté par Basan pour 3500 livres ; vente de Mme Basan, Paris, 4 avril 1791, n° 35 ; acheté par le cardinal Fesch en 1815 ; estimé à 15 scudi dans l'inventaire après décès du cardinal Fesch ; le catalogue de 1845 ajoute que le tableau a autrefois appartenu aussi à la collection de La Live de Jully et à la collection Duclos Dufresnoy ; sa vente, Rome, 17 mars-15 mai 1845, n° 356 ; acheté par le 4e Marquess of Hertford pour 3360 scudi ; réencardé à Hertford House en 1859 ; inventaire Hertford House, 1870.
Evénement :
Description du catalogue de 1845 :
Le cabinet de toilette d'une jolie fille est un véritable champ de bataille, où toutes les petites passions de la tête et du cœur se déchaînent sans témoin, et guerroient à huis-clos contre les chiffons, les rubans, les miroirs. Chaque objet qui gît éparpillé à terre, n'est autre assurément qu'un ennemi vaincu, victime d'un caprice, d'un dépit amoureux, ou d'une bouderie enfantine. Quoi qu'il en soit, l'inventaire des lieux va bientôt nous confirmer cette verité si connue : "Souvent un beau désordre est un effet de l'art". Sur la tablette d'une cheminée de marbre, à côté d'un bougeoir et d'un cabaret, deux volumes, mais de morale, ont été jetés avec dépit. Un grand châle en soie noire pend négligemment sur le dossier d'un fauteuil garni de soie changeante, au pied duquel est une corbeille d'osier ouverte, d'où s'échappent des rubans roses et des mousselines ; sur ces mousselines se trouve une petite boite recouverte de soie grise, que cache en grande partie un mantelet de satin bleu qui va sans façon dérouler sur le parquet ses replis élégants. Trois pelottes de soie blanche et rose, échappées de la corbeille, sont demeurées à terre comme par habitude. Une petite table à ouvrage est chargée de tout l'attirail d'une toilette : d'un grand carton de modes, d'une boite à poudre avec son tampon, d'un sac en peau couleur lilas ; puis d'un peigne, d'une serviette déployée, d'un coffret à bijoux, et enfin d'un collier en perles blanches, à moitié rentré dans le tiroir entr'ouvert de la table, d'où s'élance à son tour un bout de ruban bleu sur tous ces objets entassés pêle mèle vient tomber l'extrémité d'un long rideau de soie bleue. Si la jolie souveraine de ce sanctuaire est sans soin, du moins n'est-elle pas sans réflexion. Assise devant la table, dans son grand fauteuil, le haut du corps en avant, un pied rejeté en arrière, les mains l'une dans l'autre fortement appliquées sur son genou, elle regarde d'un visage douloureusement affecté les débris de son miroir qui s'est brisé à terre, peut-être en s'échappant de ses mains. L'aimable jeune fille, dans la stupéfaction où la plonge un si grand malheur, contemple avec un extrême regret les tristes débris de l'ami fidèle qui s'efforce encore une dernière fois de lui renvoyer son image. Réveillé par le fracas d'une telle aventure, un joli petit épagneul s'est élancé hors de sa niche, et accourt tout effrayé sur le lieu du désastre. Les cheveux de la jeune fille, d'un beau châtain clair, légèrement retenus par un simple ruban bleu, tombent en masse et à demi peignés sur son cou d'albâtre. Sa robe est de satin blanc ; son casaquin de même étoffe, à manches courtes et à garnitures pendantes, resté ouvert sur le devant, laisse apercevoir une partie de sa poitrine nue et tout le corsage lacé du jupon ; ses jolis pieds sont chaussés de pantoufles également en satin blanc.
Gravé par Dennel lorsqu'il faisait partie de la collection de la Live de Jully, ce tableau est connu sous le titre du Malheur imprévu.
(1) Ce tableau faisait partie de la collection Duclos Dufresnoy.
Le cabinet de toilette d'une jolie fille est un véritable champ de bataille, où toutes les petites passions de la tête et du cœur se déchaînent sans témoin, et guerroient à huis-clos contre les chiffons, les rubans, les miroirs. Chaque objet qui gît éparpillé à terre, n'est autre assurément qu'un ennemi vaincu, victime d'un caprice, d'un dépit amoureux, ou d'une bouderie enfantine. Quoi qu'il en soit, l'inventaire des lieux va bientôt nous confirmer cette verité si connue : "Souvent un beau désordre est un effet de l'art". Sur la tablette d'une cheminée de marbre, à côté d'un bougeoir et d'un cabaret, deux volumes, mais de morale, ont été jetés avec dépit. Un grand châle en soie noire pend négligemment sur le dossier d'un fauteuil garni de soie changeante, au pied duquel est une corbeille d'osier ouverte, d'où s'échappent des rubans roses et des mousselines ; sur ces mousselines se trouve une petite boite recouverte de soie grise, que cache en grande partie un mantelet de satin bleu qui va sans façon dérouler sur le parquet ses replis élégants. Trois pelottes de soie blanche et rose, échappées de la corbeille, sont demeurées à terre comme par habitude. Une petite table à ouvrage est chargée de tout l'attirail d'une toilette : d'un grand carton de modes, d'une boite à poudre avec son tampon, d'un sac en peau couleur lilas ; puis d'un peigne, d'une serviette déployée, d'un coffret à bijoux, et enfin d'un collier en perles blanches, à moitié rentré dans le tiroir entr'ouvert de la table, d'où s'élance à son tour un bout de ruban bleu sur tous ces objets entassés pêle mèle vient tomber l'extrémité d'un long rideau de soie bleue. Si la jolie souveraine de ce sanctuaire est sans soin, du moins n'est-elle pas sans réflexion. Assise devant la table, dans son grand fauteuil, le haut du corps en avant, un pied rejeté en arrière, les mains l'une dans l'autre fortement appliquées sur son genou, elle regarde d'un visage douloureusement affecté les débris de son miroir qui s'est brisé à terre, peut-être en s'échappant de ses mains. L'aimable jeune fille, dans la stupéfaction où la plonge un si grand malheur, contemple avec un extrême regret les tristes débris de l'ami fidèle qui s'efforce encore une dernière fois de lui renvoyer son image. Réveillé par le fracas d'une telle aventure, un joli petit épagneul s'est élancé hors de sa niche, et accourt tout effrayé sur le lieu du désastre. Les cheveux de la jeune fille, d'un beau châtain clair, légèrement retenus par un simple ruban bleu, tombent en masse et à demi peignés sur son cou d'albâtre. Sa robe est de satin blanc ; son casaquin de même étoffe, à manches courtes et à garnitures pendantes, resté ouvert sur le devant, laisse apercevoir une partie de sa poitrine nue et tout le corsage lacé du jupon ; ses jolis pieds sont chaussés de pantoufles également en satin blanc.
Gravé par Dennel lorsqu'il faisait partie de la collection de la Live de Jully, ce tableau est connu sous le titre du Malheur imprévu.
(1) Ce tableau faisait partie de la collection Duclos Dufresnoy.
Bibliographies / archives
Commentaire Bibliographies / archives :
p.184-185
Référence :
Inventaire après décès du cardinal Fesch, Archivio dei 30 notari Capitolini, ufficio 11, notaio Apolloni Augustus, anno 1839, vol. 611, 37 r. 600 r.
fol. 432. n° 14440. Quadro in tela alto piede uno, e tre quarti, largo piede uno, e mezzo rappresentante Donna Piangente Scudi Quindici 15
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) / Ville d'Ajaccio - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)