Aller au contenu principal

[1910, sculpture, rapport Institut procès-verbal]Procès-verbal du rapport sur les envois de sculptur [...]

Statut
Publiée
Contributeur
system
Dernière modification
02/12/2021 10:47 (il y a plus de 2 ans)
Type de document
Description
[1910, sculpture, rapport Institut procès-verbal]
Procès-verbal du rapport sur les envois de sculpture de 1910
TYPE : rapport de l'Institut de France - officiel
AUTEUR : Anonyme
PAGE DE TITRE : Séance du 10 juillet 1910. Rapport sur les envois de Rome en 1910, sculpture.
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 10/07/1910
COMMENTAIRE : le rapport sur les envois de sculpture de 1910 conservé dans les archives de l'Académie de France à Rome (carton 170, folios 12-14) est identique à la version du procès-verbal de l'Institut.
Descriptions
Transcription : 
[p. 382] Les envois des pensionnaires sculpteurs, de même que l'année dernière, ne sont pas au complet. Deux oeuvres importantes nous manquent : celles des pensionnaires de 4e et de 2e années. / Quelques raisons données [sic] par M. le Directeur à ce sujet, il serait urgent pour l'Académie de prendre les mesures les plus sévères à l'avenir, pour couper court dans sa racine à l'inobservation du règlement. / Le mal est d'autant plus grave, qu'il y a parmi les pensionnaires des récidivistes impardonnables. M. Brasseur, par exemple, pensionnaire de 4e année, dont aucun envoi n'a été régulier. / Il y a à peine trois mois, alors que son travail aurait dû être prêt, ce pensionnaire demandait à l'Académie la faveur de lui laisser faire en bronze ce que le règlement l'oblige à faire en marbre. L'étonnement de l'Académie fut d'autant plus grand que ce travail aurait dû être fini à ce moment, et que l'Académie ne pouvait accorder cette faveur pour tant de raisons. / Il y avait donc lieu d'espérer que le modèle figurerait à cette exposition à défaut du marbre : - il n'en fut rien, et le pensionnaire brille de nouveau, pour la 4e fois, par son absence. [p. 383] M. Crenier, pensionnaire de 2e année, a eu, paraît-il, l'infortune de voir son travail s'effondrer dans son atelier. / Ces choses ne sauraient arriver quand on sait s'y prendre et l'Académie est encore privée de son envoi. Restent donc deux oeuvres en présence qui constituent les envois de 1ère et 3ème année. / M. Gaumont, 1ère année, expose un haut-relief intitulé " L'heure calme ". / Par son long développement horizontal, ce haut-relief nous fait plutôt penser à une conception picturale. / Sur un premier plan, d'un côté, est une étude de jeune femme nue, dans l'attitude d'une gardeuse de chèvres : elle marche lentement, tête basse, tandis que de l'autre côté, un berger également nu, conduisant ses moutons, se retourne ; son attitude est méditative et émue, probablement par la vision de la bergère. / Il y a dans la disposition de cette composition une pensée poétique qui a dû germer dans l'esprit de son auteur ; nous voudrions la voir plus apparente dans la réalisation de son travail. / L'exécution est serrée sans doute, mais avec lourdeur autant dans les personnages que dans les animaux, ceux-ci d'une indication trop sommaire. / L'ensemble de ce travail, cependant, n'est pas sans une recherche du caractère qui, sans nous séduire, ne manque pas d'intérêt. / Il nous semble toutefois, qu'à la naïveté des [p. 384] sentiments exprimés par les personnages qui sont sur scène, des natures un peu plus jeunes y répondraient mieux. / Monsieur Gaumont que nous avons suivi dans ses travaux d'École, nous avait paru jusqu'ici donner sensation d'un talent délicat, ingénieux et précieux. Or, si la tendance de son envoi qui nous montre une évolution de son esprit vers une vision plus élargie de son art, nous paraît s'être empâtée en route, et n'est pas, certainement, sans être entachée de préoccupations étrangères à son vrai tempérament. / Que M. Gaumont y prenne garde. Monsieur Blaise / 3e année présente une statue " Dénicheur de faucons " ou plutôt un jeune coureur tenant un oiseau serré contre sa poitrine. / Cet envoi en retard déjà d'un an, d'un aspect assez agréable dans son ensemble, mais d'une conception connue, aurait dû présenter, tout au moins, par une exécution soignée et serrée. / Le mouvement n'a pas d'unité, les jambes veulent courir, le torse et la tête sont raides et immobiles et le dessin en est parfois commun. / L'Académie a eu le regret de constater des adaptations de moulages sur nature dans certaines parties de cette figure. / C'est là une indélicatesse qui ne devrait jamais germer dans la cervelle d'un artiste : d'où vient chez ce pen- [p.385] -sionnaire une aussi coupable défaillance ? / Il n'a pas l'excuse d'avoir été pris à court par le temps, puisque son envoi est en retard d'un an. / Et ne s'est-il pas rendu compte que toute interprétation sincère de la nature, même imparfaite, laisse une sensation d'art plus grande ? / Monsieur Blaise aurait dû compléter son envoi par une esquisse réglementaire d'une composition bas-relief, d'au moins sept personnages, il ne l'a pas fait. / A l'Académie d'apprécier. M. Crenier / A côté de son envoi absent à la suite d'accident, ce pensionnaire nous donne copie en marbre d'un bas-relief, " fragment du Trône de Vénus ". Si monsieur Crenier donne satisfaction à la lettre du règlement, l'insuffisance d'exécution de ce morceau aura été d'une bien faible utilité à son auteur. En résumé, l'Académie s'est montrée peu satisfaite des envois de MM. les pensionnaires sculpteurs.
Localisations
Cote / numéro : 
Académie des beaux-arts, 2 E 22, p. 382-385
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, procès-verbal, 1910, sculpture£ Notice créée le 05/11/2002. Notice modifiée le : 05/02/2018. Rédacteur : Laurent Noet.
Rédacteur
Laurent Noet