Dutuit, Eugène
79 quai du Havre
Ancien 21A quai du Havre.
Inscrit au collège royal de Rouen.
Dans les années 1830, devient avocat mais n’exercera jamais cette profession.
Membre de l’Académie royale des sciences, belles-lettres et arts de Rouen (1846).
Membre du conseil municipal et adjoint du maire de Rouen
Membre de la Commission des antiquités de la Seine-Maritime (1856).
Membre de la Burlington Fine Arts Clubs (1870-1871)
Fils de Pierre-Etienne Dutuit, filateur, négociant et importateur de coton à la tête d’une fortune colossale. Après la mort de la mère, la famille s’installe à Rouen en 1817. Les deux frères, du vivant de leur père ont déjà à disposition une fortune qui leur permet de s’adonner à leur passion pour le collectionnisme. A sa mort, ils héritent de plus de 3 millions de francs en actions à la banque de France, de terres, de fermes normandes et de plusieurs maisons à Rouen, Marseille et Paris.
Leur collection, léguée à la ville de Paris en 1902 constitue la majorité des pièces exposées actuelle au musée du Petit Palais. Des deux frères c’est Auguste qui manifeste le plus grand intérêt pour les antiques étrusques et italiques. Eugène est le gérant de la fortune familiale. Il réside dans un hôtel particulier de Rouen, au 21 quai du Havre avec sa sœur Héloïse. Son attachement à la ville de Rouen se manifeste en 1875, date à laquelle il fait don de plusieurs centaines de gravures à la bibliothèque publique. Dans la continuité de son engagement pour la mise à disposition de sa collection à l’égard du grand public, il est l’initiateur en 1869 de la première exposition en France consacrée à la gravure. Il profite de l’événement pour exposer plusieurs antiques. C’est dans cet hôtel ainsi que dans les châteaux voisins d’Eprémesnil et de Moulineaux que sera conservée la grande collection réunie par les deux frères.
Eugène est mobile en France, et se rend aux ventes aux enchères publiques ou privées de collections. Il se déplace très souvent à Paris avec l’objectif d’en rapporter des trésors qui viendraient enrichir la collection existante. Il fréquente également les cabinets de marchands. La collection, constituée entre 1830 et 1900, est destinée aux savants, artistes et amateurs. Leur attention se porte dans un premier temps sur les tableaux. Ils tiennent une importante correspondance qui permet de suivre et comprendre leur démarche d’acquisition. Ils sont en contact permanent avec des experts, des marchands et des connaisseurs français et étrangers. Les antiques proviennent à la fois de fouilles italiennes, d’achats auprès de marchands italiens ou français et d’achats aux ventes aux enchères. Ils achètent aux ventes Pourtalès (1865), Castellani (1866, 1884), Janzé (1866), Napoléon (1868), Gréau (1885), Piot (1890), Tyszkiewicz (1898) et Hoffmann (1899). Répartis entre la France (Eugène) et l’Italie (Auguste), ils jouissent d’une mobilité géographique leur permettant d’acquérir facilement les objets.
Eugène meurt en 1886 à Rouen. A la mort d’Auguste, survenue en 1902, il lègue à la ville de Paris toutes ses collections artistiques, deux immeubles situés rue Cadet et boulevard des Filles-du-Calvaires ainsi que cinq cent quarante-deux actions de la Banque de France. Il s’agit de plus de 20 000 œuvres réunissant mobilier, peintures, gravures, dessins, livres, manuscrits, médailles et environ 800 antiques. Parmi les antiques se trouvent environ 150 céramiques, 170 bronzes et de nombreuses monnaies. Cependant dans le testament, Auguste stipule dans une clause que « le legs comportera toutes les collections, antiques, tableaux, médailles, estampes, manuscrits et livres ainsi que diverses dotations pour leur entretient et devra être installé dans un local, central pour pouvoir être fréquenté par le travailleur, qui sera apte à loger toute cette collection qui prendra nom Dutuit et dont l’accès pour le public sera toujours gratuit ».
Exil à Brighton pendant la guerre franco-prussienne.
Eugène et Auguste Dutuit sont frères
Eugène et Héloïse Dutuit sont frère et soeur
Malinet effectuait pour les Dutuit, des achats sur commandes dans des ventes aux enchères, se rendant parfois jusqu’à Londres dans ce seul but, mais il entreposait aussi certains objets des Dutuit et en assurait la surveillance et l’emballage en vue d’une exposition. Son principal interlocuteur semble être Eugène Dutuit (1807-1886) qui rassemble une immense collection d’art – plus de dix-huit-mille pièces dont une partie d’art asiatique – avec son frère Auguste (1812-1902) et sa sœur Héloïse (1810-1874). (Source : Notice Agorha « Joseph Malinet » rédigée par Pauline d'Abrigeon).
Notice catalogue BNF : https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb122554542