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[1888, peinture, rapport Institut primitif]Rapport primitif de l'Institut sur les envois de 1888, pe [...]

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Dernière modification
02/12/2021 10:46 (il y a plus de 2 ans)
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Description
[1888, peinture, rapport Institut primitif]
Rapport primitif de l'Institut sur les envois de 1888, peinture
TYPE : rapport de l'Institut de France - primitif
AUTEUR : Gérôme, Jean Léon
PAGE DE TITRE : Rapport primitif sur les envois de Rome, 1888. Peinture
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : Décembre 1888
Descriptions
Transcription : 
M. Lebayle / 1e année. La figure qui constitue l'envoi de ce pensionnaire est intitulé Lazare, mais sans le nom inscrit sur l'étiquette qui l'accompagne, il serait difficile d'en comprendre le sujet. A ne considérer que comme une étude proprement dite, c'est-à-dire au point de vue de l'exécution seulement, elle laisse beaucoup à désirer. Le dessin en est sec, le coloris monotone, et les formes générales manquent de caractère et de relief. / Le dessin de M. Lebayle d'après une Diane de Pompéi est traité avec une négligence vraiment répréhensible, et c'est aussi ce qu'il faut dire d'un fragment dessiné d'après une peinture de Bernardino Luini. M. Axilette / 2e année. Berger trouvant la tête de Saint Paul. La composition de ce tableau a quelque chose de saisissant au premier aspect, mais le groupe que forment les deux bergers n'est pas heureux. L'attitude de l'un d'eux est indécise et le mouvement de l'autre, d'ailleurs vif et bien trouvé, ne se combine qu'imparfaitement avec les lignes [rayé : inférieures] de la figure voisine. La meilleure partie du tableau est assurément celle où se trouvent une femme et des enfants, et il y a lieu de la signaler avec éloge, malgré certaines incorrections dans le dessin. Quant au crâne du saint, quoique entouré d'une auréole il manque de lumière et ne produit qu'incomplètement l'effet surnaturel qui devait donner à la scène son caractère particulier et son accent. / Quelques imperfections qu'on puisse relever dans l'oeuvre de M. Axilette, cette oeuvre n'en est pas moins parmi celles qu'ont envoyés les pensionnaires peintres, la seule qui atteste un travail sérieux, des efforts sincères : l'Académie se plaît à le reconnaître et elle sait gré à M. Axilette des louables intentions qui l'animent. M. Pinta / 3e année. La copie faite par ce pensionnaire d'un fragment de la Messe de Bolsena d'après Raphaël est assez conforme à la peinture originale ; mais à cette copie est jointe une esquisse intitulée : Tobie et l'ange qui [rayé : que l'Académie ne saurait approuver, assez peu intéressante quant à l'exécution, négligée ; mis à la place : n'est à vrai dire qu'une médiocre étude de paysage] d'après cette partie de la campagne de Rome voisine du rocher des Vasons. [rayé : On n'y sent ni l'empreinte d'une émotion vraie ressentie en face de la nature, ni même une volonté chez l'artiste de reproduire ingénument ce qu'il voit]. Des deux figures placées dans ce paysage l'une, celle de Tobie est à peu près satisfaisante, mais que dire de l'ange ? M. Baschet / 4e année. Sous le titre de tableau décoratif, M. Baschet a présenté une grande toile sur laquelle il a groupé des semblants de jeunes femmes dans un semblant de paysage, le tout offrant à la fois un pastiche des maîtres florentins du XVe siècle, de Botticelli en particulier, et, [ajouté : l'expression] d'un parti pris d'exécution négative [rayé : conforme aux ; mis à la place : renouvelé des] plus fâcheuses coutumes d'une fraction de notre école contemporaine. Dans cet ouvrage qui tient de l'imagerie plutôt que de la peinture proprement dite, tout est conventionnel [rayé : et faux, prétentieux], rien ne révèle l'étude directe de la nature, rien dans le paysage comme dans les figures ne témoigne d'une recherche consciencieuse de la vérité, et l'Académie ne peut, à son grand regret, que désapprouver sans réserves l'oeuvre soumise ici à son examen. M. Baschet a joint à l'envoi de son tableau décoratif celui d'une esquisse informe à laquelle il a donné le nom de Mater. Il est à tous égards affligeant que cette esquisse ait figuré dans l'exposition des envois, et l'Académie n'hésite pas à refuser d'en rendre compte. En résumé, la plupart des oeuvres envoyées cette année par les pensionnaires peintres, accusent chez ceux-ci des préoccupations tout autres que ce souci du vrai et du beau, que cette recherche loyale des conditions les plus élevées de l'art qui, jusqu'à l'époque où nous sommes, avaient caractérisé les travaux des jeunes artistes réunis à la Villa Médicis, c'est-à-dire dans le milieu le pus propre à inspirer leur imagination, à instruire leur intelligence, à stimuler leurs progrès. Il semble qu'aujourd'hui les pensionnaires peintres oublient Rome où ils sont, les incomparable beautés de la nature et des chefs-d'oeuvre qui les entourent, pour ne se souvenir que de Paris et travailler à distance à s'approprier telle mode [ajouté : pittoresque] qui y règne, telle erreur qui s'y commet. L'Académie ne veut voir là qu'un entraînement, [ajouté : plus ou moins approuvé du public], passager dont le bon sens des pensionnaires eux-mêmes et le sentiment de leurs véritables intérêts ne tarderont pas à faire justice, mais elle n'en a pas moins qu'au présent le pénible devoir de le constater.
Localisations
Cote / numéro : 
Académie des beaux-arts, 5 E 61
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, primitif, 1888, peinture£ Notice créée le 12/06/2002. Notice modifiée le : 07/04/2017. Rédacteur : France Lechleiter.
Rédacteur
France Lechleiter