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[1876, peinture, rapport Institut primitif]Rapport primitif de l'Institut sur les envois de 1876, pe [...]

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Dernière modification
02/12/2021 10:46 (il y a plus de 2 ans)
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Description
[1876, peinture, rapport Institut primitif]
Rapport primitif de l'Institut sur les envois de 1876, peinture
TYPE : rapport de l'Institut de France - primitif
AUTEUR : Gérôme, Jean Léon
PAGE DE TITRE : Rapport primitif sur les envois de Rome, 1876. Peinture
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1876
Descriptions
Transcription : 
Envoi de M. Toudouze, quatrième année / Loth, sa femme et ses filles / La composition de ce tableau envisagée dans son ensemble manque de clarté et ne traduit pas avec une exactitude suffisante le texte qui porte expressément que les anges emmenèrent Loth et sa famille hors de la ville. Au lieu de se passer à l'intérieur des murs, c'est au-dehors que la scène aurait du être représentée. Dans l'agencement des anges et de la figure de la femme changée en statue de sel, il y a [ajouté : une complication de lignes qui nuit à l'intelligence] du sujet. En outre ces figures d'anges [ajouté : aux gestes effarés] expriment un sentiment qu'il est impossible d'admettre et qu'il est même difficile de s'expliquer, puisqu'ils interviennent ici comme les ministres de la colère de Dieu et les instruments conscients du désastre. Il y aurait lieu de regretter aussi [ajouté : la coloration violente et le] développement excessif de leurs ailes, sans parler de la dorure appliquée au détriment de l'harmonie, sur les épées que leurs mains tiennent [rayé : et qu'elles ne laissent pas de tenir assez mal]. Quant à la figure principale, la statue de sel, on ne saurait au premier aspect en comprendre le mouvement, et il faut un certain effort de l'esprit pour arriver à s'en rendre compte. Il y a là une faute d'autant plus grave que le rôle du personnage représenté est en soi plus important. Ajoutons que les armes turques et le vase d'une forme empruntée à la renaissance que cette figure porte sur un plateau, viennent couper mal à propos et embarrasser le bras étendu pour en soutenir le poids ; qu'enfin la tête est dépourvue de caractère individuel et qu'elle semble sortir du même moule que la tête de chacun des anges. / Il y a aussi de la confusion dans le groupe du père et des deux filles et pourtant cette partie de la [rayé : composition ; mis à la place : scène] était une de celle dont il était le plus nécessaire de préciser la [rayé : signification ; mis à la place : disposition] et l'aspect. Ces critiques une fois faites, il est juste de louer l'agencement des cadavres au premier plan, dans lesquels certains morceaux sont bien construits et bien exécutés. Malgré la monotonie de la coloration, il est certain que cette partie du tableau est de beaucoup la meilleure. L'Académie regrette d'ailleurs que l'ouvrage de M. Toudouze ne soit pas à un degré d'exécution plus avancé et que, sauf quelques rares fragments terminés, il ne présente encore qu'un ensemble de figures à peu près à l'état d'ébauche. Elle compte qu'en reprenant son travail pour le terminer, l'artiste y apportera des modifications qui ne manqueront pas de l'améliorer sensiblement. / M. Toudouze a joint à l'envoi de son tableau celui de deux dessins [ajouté : malheureusement très insuffisants à tous égards], l'un d'après Carpaccio, l'autre d'après un bas-relief de Phidias. M. Ferrier, troisième année / Copie d'après Carpaccio / Cette copie est une excellente reproduction de l'original, tant au point de vue de la couleur qu'au point de vue de la forme. L'Académie aurait préféré toutefois que M. Ferrier appliqua son remarquable talent de copiste à l'imitation d'un modèle moins incomplet que ne l'est le tableau du peintre vénitien. Conformément aux prescriptions du règlement, M. Ferrier a envoyé, outre sa copie, une esquisse peinte composition allégorique pour la décoration d'un plafond et de ses pendentifs. Cette composition brillante bien que rendue un peu confuse par l'emploi abusif des nuages a les caractères qui conviennent à une peinture décorative. L'aspect général en est à la fois riche et ferme et rappelle jusqu'à un certain point celui que représentent les peintures des maîtres vénitiens au XVIe siècle. Par l'un des deux ouvrages, M. Ferrier a prouvé qu'il est habile à reproduire les oeuvres de la peinture ancienne, il a fait acte dans l'autre de talent personnel et d'imagination. M. Morot, deuxième année / Médée et ses enfants / M. Morot a pris pour sujet Médée et ses enfants. Son tableau porte [rayé : se recommande par] l'empreinte de sérieuses qualités. La composition est bien trouvée, bien agencée. [rayé : Le caractère ; mis à la place : La tête] de Médée [ajouté : a un caractère et une expression] vigoureusement sentis, comme l'aspect général et le mouvement de toute la figure sont souples et puissants. A côté de ces éloges légitimes, il y a quelques réserves à faire. Certaines valeurs de tons se combattent et se nuisent les unes aux autres. Le corps de Médée, faute d'une silhouette déterminée, semble prendre des proportions énormes, le bras robuste tient un poignard mesquin, et l'ajustement de l'enfant appuyé sur l'épaule de sa mère a quelque chose de la coquetterie des modes modernes, défaut qu'on pourrait reprocher aussi, du moins quant au choix des tons, à plusieurs autres parties du tableau, mais il n'y a que justice à louer certaines colorations délicates, celles des chairs de Médée, par exemple, et de l'enfant sous le linge blanc, et en général de tout le côté droit du tableau. La figure de l'enfant surtout, malgré un peu de mollesse çà et là, est d'une excellente exécution. / En somme, quelques imperfections de détail que l'on puisse relever, l'ouvrage de M. Morot, considéré dans son ensemble, mérite [rayé : les plus ; mis à la place : de très] grands éloges. M. Besnard, première année / Une Source / La figure d'étude envoyée par ce jeune pensionnaire laisse beaucoup à désirer. Le modelé n'en est pas assez cherché ; il manque de finesse et de charme. Les contours ont une violence et une sécheresse qui, en raison de ce contraste même, donnent à l'ensemble un aspect peu satisfaisant. Enfin, la coloration des ombres trop uniformément rousses est dans la même gamme que le paysage qui sert de fond. Cependant la figure est bien conçue quant aux lignes, le mouvement n'est pas dépourvu de grâce ; la tête bien coiffée est d'un sentiment vrai. Il y a lieu de regretter qu'une étude plus approfondie ne soit pas venue faire ressortir et compléter ce qu'il a de bon dans la composition. / M. Besnard a également envoyé un dessin d'après l'antique Le Faune, plus deux aquarelles l'une d'après Fra Giovanni da Fiesole, l'autre d'après les Sibylles de Raphaël. Ces trois prétendues études ne sauraient être ici l'objet d'une analyse et il est mal aisé de comprendre qu'un pensionnaire de l'Académie ait eu la pensée de faire et d'exposer des [rayé : pareilles] oeuvres aussi nulles. [rayé : l'Académie a été d'avis d'infliger à M. Besnard au sujet de ces reproductions, un blâme des plus énergiques].
Localisations
Cote / numéro : 
Académie des beaux-arts, 5 E 53
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, primitif, 1876, peinture£ Notice créée le 17/06/2002. Notice modifiée le : 07/04/2017. Rédacteur : France Lechleiter.
Rédacteur
France Lechleiter