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Marcel Chesnier-Duchesne est propriétaire d’un commerce d’antiquités dont l’activité est essentiellement gérée par sa femme Gabrielle Chesnier-Duchesne. Pendant la période de l’Occupation, elle est notamment impliquée dans la vente à Göring de tapisseries par Henri Aumaitre


Marcel Chesnier-Duchesne, né le 13 mai 1889 à Lille, s’installe à Paris en 1916 comme loueur de voitures. Il épouse Gabrielle Dubois le 15 mars 1930 et commence la même année à exercer comme antiquaire au 83, rue de la Convention. L’entreprise comprend également un dépôt situé au 115, rue de Javel. Le commerce est surtout l’activité de Gabrielle Chesnier-Duchesne, son épouse, assistée par sa fille Solange Stirbois, née d’un premier mariage, mais il est fortement touché par la crise à partir de 19321.

Après l’Occupation, Marcel Chesnier-Duchesne fait l’objet d’une citation devant le Comité de confiscation des profits illicites puisque le fonds de commerce exploité par sa femme est enregistré à son nom2. De juillet 1939 à la fin de l’année 1940, le magasin est fermé. Il demeure par la suite fermé en moyenne six mois sur douze chaque année que dure l’Occupation3.

Dans une décision du 5 juin 1947, le Comité de confiscation des profits illicites décide d’une confiscation de 200 000 F et d’une amende du même montant pour son épouse, dont il est déclaré solidaire4. Le montant de cette amende est doublé par une décision du Conseil supérieur de confiscation des profits illicites en date du 7 juillet 1950. Par ailleurs, une confiscation de 25 000 F est également prononcée à son encontre directement5, celle-ci portant sur deux tableaux dont s’empare Josef Angerer pour la somme de 170 000 F en 1941. Admettant la contrainte, le Comité de confiscation des profits illicites n’assortit cependant pas cette confiscation d’une amende.

Un bulletin de renseignements de la direction des Douanes de Paris fait état d’une vente d’objets à l’exportation en Allemagne pour un montant de 190 000 F. Cette vente figure dans la comptabilité des Chesnier-Duchesne, mais les époux indiquent avoir vendu ces objets en mars 1944 à un Russe. La livraison est prise en charge par la maison Chenue, c’est de cette façon qu’ils disent avoir appris que ces objets étaient en fait destinés à un Allemand, un M. Glasmer (il s’agit peut-être de Heinrich Glasmeier)6. Mais cette vente n’est finalement pas retenue comme illicite.